Edito Cata catalane au Qatar

Cata catalane au Qatar

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Celle-là, Roberto, elle est pour ta pomme.

Tout débutait pourtant bien. Après la parodie de match face au Canada, malgré un résultat qui aurait pu le pousser à ne pas changer une équipe qui gagne même de façon peu méritoire, Roberto Martinez avait revu sa copie. Exit Yannick Carrasco, Leander Dendoncker et - surtout - Youri Tielemans. Certes, le onze était difficilement lisible : Timothy Castagne finalement sur son mauvais pied à gauche ? Jan Vertonghen dans l'axe ? Thorgan Hazard, peu en jambes, titulaire ? Les Diables Rouges débutaient ce match entourés d'interrogations, mais au moins la certitude qu'ils ne pouvaient a priori pas faire pire. 

Perdu. Pas forcément à cause de ces choix, cependant. Vertonghen, dans ce rôle axial, a été assez bon dans un rôle de dépanneur et tour de contrôle devant moins se retourner que sur un côté (si Anderlecht avait un entraîneur, il aurait pris des notes). Castagne était intéressant, et Onana titulaire a confirmé que son style et sa fougue étaient bienvenus dans cette équipe amorphe. Sauvé par le VAR juste avant la mi-temps, Roberto Martinez ne perdait pas totalement son pari jusque là, tout restait possible. 

L'heure (de jeu) décisive 

Puis viendra l'heure de jeu, et ce double changement incompréhensible. Si comme nous, vous aimez commenter les rencontres avec vos amis par smartphones interposés, vous avez certainement reçu de nombreux messages interloqués. Entre deux propos peu amènes à l'intention de Martinez, un constat dominait : faire sortir Eden Hazard, meilleur Diable sur la pelouse, n'avait pas beaucoup de sens, sauf si la forme physique du Madrilène est moins bonne qu'espéré. Faire sortir Amadou Onana, qui gérait bien sa carte jaune en seconde période et surnageait au milieu, pour un Youri Tielemans qui rate tous ses grands rendez-vous en sélection, était risqué. Faire rentrer un Dries Mertens de moins en moins performant alors que des armes comme Jérémy Doku ou Leandro Trossard attendent patiemment était un choix étrange.

En fait, ces changements donnaient surtout l'impression que le sélectionneur des Diables avait prévu de les faire, et les a faits quoi qu'il se passe sur la pelouse. Comme ces remplacements automatiques programmés quand vous jouez à FIFA, encodés pour être faits à chaque match pour vous éviter d'avoir à mettre le jeu en pause et gagner du temps. S'il avait senti le jeu, Martinez n'aurait probablement pas sorti un Hazard qui disputait son meilleur match depuis...trois ans ? Là encore, à supposer que le joueur soit aussi en forme qu'il l'affirme sur le plan physique.

Youri Tielemans, comme prévu, a pris le bouillon au milieu. La comparaison avec un Onana qui demandait le ballon en permanence et tentait énormément, quitte à avoir du déchet, faisait mal aux yeux. Dries Mertens s'est offert l'occasion belge du match, il faut le lui laisser, mais s'est ensuite éteint. Et ça ne s'est pas arrêté là. En faisant monter Charles De Ketelaere, on se demande un peu ce qu'a tenté Martinez. Non pas que ça ait été une mauvaise idée de faire sortir un Michy Batshuayi auquel il faudra peut-être un jour expliquer la règle du hors-jeu, et qui a rendu sa pire copie en sélection, mais le pauvre CDK a paru perdu sur la pelouse.

Le navire belge avait des allures de cuistax à plusieurs volants 

Et surtout, Roberto Martinez a fait rentrer...Romelu Lukaku 6 minutes plus tard. "Médicalement" prêt à jouer, Lukaku aurait été prêt pour 10 minutes, mais pas 15, 20, 25 ? Soit tout cela est savamment calculé en concertation avec le staff médical (comme la sortie d'Hazard à l'heure de jeu pétante), soit il flotte une odeur d'improvisation. À moins que Lukaku ait jugé plus simple d'être sur la pelouse pour faire passer ses consignes, lui qui jouait au coach en bord de terrain - autre image qui donne le sentiment que le navire belge a des allures de cuistax à plusieurs volants. 

Passons sur les prestations inacceptables de certains supposés porter l'équipe. L'interview de Kevin De Bruyne dans le Guardian, publiée à un moment moins critique, n'aurait pas dû faire tant de vagues, mais le contexte est ce qu'il est et le match du Citizen a été scruté...et critiqué à raison. KDB n'est pas le leader technique qu'il devrait être dans cette Coupe du Monde. Il lui reste 90 minutes pour changer ça. Roberto Martinez, lui, semble avoir perdu pour de bon le soutien du public belge après cette rencontre bizarrement gérée. On sait que le chef d'orchestre Martinez dévie rarement de sa partition, mais le tout commence à jouer plutôt faux pendant que le bateau coule. Ou le cuistax, on ne sait plus trop. 

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