L'Excel Mouscron vers la fusion de trop ? L'identité du club (encore) en péril
Photo: Photonews
Les propos du président Patrick Declerck concernant l'avenir de l'Excel Mouscron ont stupéfait ce matin : une fusion avec le grand rival régional courtraisien a été évoquée. Une gifle de plus à l'identité d'un club qui peine de plus en plus à la retrouver.
Ceux qui fréquentent régulièrement le Canonnier ces dernières années n'ont pu que le constater : le public ne répond plus vraiment présent depuis le retour de l'Excel Mouscron en D1A, et le problème n'est pas que sportif. Dès 2015-2016, saison du retour du nom historique Excel Mouscron et de la disparition de l'encombrante appellation "Mouscron-Péruwelz", l'assistance du Canonnier est la plus faible de Belgique, la seule sous les 5000 de moyenne ; en 2016-2017, elle est d'environ 3400 spectateurs.
En 2017-2018, léger regain avec une moyenne de 5400 - mais la chute reprend de plus belle avec environ 4000 spectateurs en moyenne (source Transfermarkt) lors des saisons 2018-2019 et 2019-2020. Le nouveau projet hurlu n'a pas encore convaincu et traîne la mauvaise réputation de ses premières années chaotiques, ce alors qu'au sein même du club (parmi les bénévoles, les employés ...) l'ambiance reste, à en croire quelques discussions avec l'un ou l'autre, plutôt familiale.
Les années Zahavi ont fait du mal
Il faut dire qu'après des années déjà douloureuses sous l'appellation Mouscron-Péruwelz (dont les tribulations en justice ne se sont arrêtées qu'en 2019, après un énième rebondissement qui a vu le club être forcé de remettre temporairement Péruwelez dans son nom officiel !), et un partenariat flou avec le LOSC, le Royal Excel Mouscron a ensuite dû traverser les années Pini Zahavi, qui ont traîné le nom du club dans la boue au niveau international.
Via un consortium maltais, l'omnipotent agent reprenait le club et en faisait une plaque tournante de son business : prêts surprenants, joueurs-fantômes, directeurs techniques et sportifs fantoches et parfois fantasques (comme l'éphémère Teni Yerima), sans compter une licence toujours en danger. Aujourd'hui, la Commission des Licences semble enfin avoir trouvé "des preuves" du conflit d'intérêts entre l'agent à l'époque ... mais selon Romain Molina, auteur de La Mano Negra, même sous Pairoj Piempongsant, l'influence de Zahavi est toujours bien là - le Thaïlandais est un grand ami de l'Israélien.
Les projets de fusion et les inquiétudes concernant la licence resurgissent souvent ces dernières années à Mouscron, mais cette saison, un palier est franchi : la fusion n'est pas envisagée avec des clubs wallons de la région mais avec ... le KV Courtrai, club à l'identité bien ancrée en Flandre et qui, de son côté, a obtenu la licence sans problème.
Mouscron, de son côté, n'a pas une image très positive au Nord du pays après avoir semblé passer systématiquement entre les mailles du filet ces dernières années, que ce soit en termes de relégation sportive ou administrative. Bref : on doute que chez les Kerels, le son de cloche soit différent que chez les Hurlus, qui rejettent en bloc l'hypothèse.
Beaucoup préféreraient encore la D2 Amateurs
Il suffit de visiter les pages de supporters de l'Excel pour le comprendre : à part quelques optimistes, la plupart préféreraient encore voir leur club redémarrer plusieurs échelons plus bas et sans licence que de le voir à nouveau diluer son identité.
Certains n'ont pas oublié que la première montée en D1 avait eu lieu sur la pelouse de Courtrai à l'époque et dans une ambiance tendue. Si fusion il doit y avoir, plusieurs options plus "locales" sont évoquées : Tournai ou Dottignies, notamment ...
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