L'humeur du jour de Bernardo

Olivier Baute
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L'humeur du jour de Bernardo
Photo: © Photonews

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Notre ambassadeur donne sa vision des deux matches de samedi et revient sur quelques faits, la forme de Witsel, la blessure de Neymar ou la nouvelle disparition de Sepp Blatter.

Si on inverse les entraineurs, on inverse sans doute le résultat et la classification. C'est la vie. A suivre.

Contraste entre un Van Gaal, expérimenté et savant, qui passe en demi-finale avec une équipe composée de plusieurs nobody et un entraineur sans expérience qui aligne plusieurs cracks. Un Hazard ? Le Costa Rica a apporté de la fraîcheur avec un entraineur humble mais passionné et quelques joueurs qui ont confirmé tout le bien que les Américains en pensaient.


Brian Ruiz rate encore un pénalty. Cela en fait beaucoup, beaucoup, beaucoup, ...




Les Hollandais ont célébré leur qualification en famille sur le terrain de Savador de Bahia avec fierté et une grande tendresse. Ces scènes, dont Robby Van Persie avec ses deux enfants à l'interview officiel d'après-match, ont ému les spectateurs du monde entier, notamment quand sa petite fille lui dit qu'il est tout en sueur et que cela mouillait son pantalon. Il prend le temps de lui dire qu'il va arranger cela. Spectacle totalement inattendu de voir les joueurs aller chercher leur famille en tribune ou Robben et sa petite famille assis sur le banc de touche, savourant à trois leur bonheur avec simplicité.

Les Brésiliens leur ont fait une ovation. Là où Wilmots ferme la porte au sexe, la commission technique hollandaise a ouvert toutes grandes les portes à la tendresse et l'affection, à la qualification.


A propos du Brésil

Sur Neymar. Beaucoup d'on-dits et de racontars sur le Brésil, en Europe et en Argentine. Quelques très belles interventions, empruntes de dignité et de sagesse, des commentateurs brésiliens, déplorant les amalgames comme les incivilités sur les réseaux sociaux et les différents forums envers Zuniga et sa famille, notamment envers son enfant menacé de mort, regrettant encore des paroles inutiles de Felipe Scolari mettant en cause la bonne volonté de l'arrière latéral Zuniga.

Plus tard, les experts compareront la faute volontaire de Messi sur Fellaini semblable, la vitesse en moins, à la faute involontaire de Zuniga sur Neymar. La fatalité modifie les conséquences dans des circonstances quasi identiques et le plus fautif des deux, Lionel Messi, aurait du recevoir une carte rouge immédiate.




Neymar a été évacué du camp de base des Brésiliens, après avoir enregistré une vidéo. Il y apparaît vêtu d'un maillot jaune du Brésil et d'un sourire aussi triste que tendre. Il est visiblement sous un sédatif puissant qui lui plisse les yeux, freine l'élocution et assourdit la voix. Il donne peu de nouvelles de lui-même, remercie tous les gens qui lui ont envoyé des millions de message de réconfort, tous très affectueux, dit sa confiance dans ses partenaires pour aller gagner la coupe en finale au Maracana et regrette, beaucoup, de ne pas en être. Il annonce qu'il retourne près des siens, chez lui (en bord de mer dans la région de Sâo Paulo) pour sa revalidation. Les images laissent entrevoir qu'il n'a aucune mobilité. Il est évacué en civière par hélicoptère et ambulance.

Devant sa maison, des supportrices l'encouragent. J'espère qu'il entendra les ovations qui monteront plusieurs fois des tribunes lors des deux demi-finales de ce jour.

L'accident de Neymar a soudé le peuple avec la Seleção et une ferveur, quasi-religieuse, a éclos.



La France va-t-elle quand même gagner la Coupe du Monde ?

La une du Nouvel Observateur fait le buzz sur l'internet brésilien. En effet, le magazine titre que " Loin d'être séduisant, le Brésil se qualifie contre la Colombie grâce à ses 2 défenseurs parisiens !". Sous quel nom a donc joué David Luiz avec le PSG ?

Il faut peu de chose pour perdre un crédit retrouvé mais éphémère, quelques propos dignes de l'époque coloniale.




Sur le match Brésil - Colombie

Pour la première fois, les feux d'artifices ont éclaté avant le match, toute la journée, pendant le match, lors des goals et mêmes quelques uns juste la fin avant qu'une sorte de linceul recouvre la ville.

La télévision s'est attardée sur Martha. Qui est Martha ? Martha est l'avant-centre de la fabuleuse équipe de football féminine du Brésil ; sans doute lemeilleur joueur du monde, à l'heure actuelle. Elle était là seule, semblant s'ennuyer et triste. C'est paraît-il, son désintérêt total des hommes qui font que Luc Misson n'aura pas la grande chance d'obtenir de la justice européenne le droit de l'aligner dans un formation de la Champions League où elle brillerait de milles feux.


J'ai aimé :

• Le replacement des joueurs par Scolari en première mi-temps

• La nouvelle texture dans le jeu du Brésil

• La remarquable prestation de David Luis (meilleur cote des journaux brésiliens)


J'ai bien aimé :

• La dignité retrouvée de Thiago Silva

• Le courage de Marcelo, qui venait d'apprendre le décès (attendu) de son grand-père

• La fraternisation entre les joueurs des deux camps à la fin de la rencontre


J'ai regretté

• Toutes ces grandes et petites fautes

• Qu'une des deux équipes soit éliminée

• La présence de Fred sur la pelouse (en tout cas, je l'ai entraperçu)


Je n'ai pas du tout aimé

• L'arbitrage, espagnol. Décidément, l'Espagne, cette édition-ci...

• La blessure de Neymar

• Le repli craintif de la Seleção en deuxième mi-temps



Notes en relation avec la Belgique :

Comme Witsel, j'ai trouvé Hulk en perte de vitesse lors des premiers matchs. Même si il a repris une part de sa dimension dans les deux derniers matchs, cela m'interpelle sur le championnat russe ; sans doute, l'effet des mauvais terrains sur la vitesse d'exécution et la technique des bons joueurs.

Comme Hazard, Oscar a été décevant. Les deux jeunes vedettes ont perdu dans l'harassant championnat anglais toutes leur explosivité et la fraîcheur créative.




Quant à l'arlésienne ...

Regina Brandao, la psychologue qui suit la Seleção, que j'appelais Helena Costa du nom de l'entraineur portugais qui n'apparut jamais à Clermont, veint également le dimamche et aussi un autre jour de semaine. Dans tous les cas, elle a réussi à calmer Felipâo et toute l ́équipe en a tiré un grand bénéfice.

Bravo !

Sepp Blatter a de nouveau disparu, mais cela ne tracasse plus personne. Avec la nouvelle affaire des billets, il a de bonnes raisons de se cacher. Pourtant, j'aimerais lui demander comment cela va se passer au Qatar si l'ensemble des sélections se plaint déjà des températures hivernales du Brésil...

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