Comment avoir de l'autorité ?
Photo: © SC
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Serge Gehoulet, récent champion en P2 liégeoise avec Richelle United, mais également ancien membre du staff technique du Sporting de Charleroi et entraineur principal à l'AS Eupen, nous fait le plaisir de partager quelques conseils et astuces qu'il a accumulé durant plus de 20 ans de coaching.
L’autorité, c’est la capacité d’obtenir chez autrui un comportement sans recours à la contrainte physique, la punition, la récompense, ou la pitié. Lors d'un entrainement, pour obtenir le calme de son groupe dissipé, l’entraineur peut :
· Secouer un joueur par le bras -> contrainte physique.
· Leur faire faire des tours de terrain -> punition.
· Leur promettre le jeu qu’ils adorent à la fin de la séance -> récompense.
· Dire qu’il est fatigué aujourd’hui et que ce serait sympa qu’ils se calment -> pitié ; en procédant ainsi, il perd son autorité !
Distinguons les 3 formes d’autorité :
1. L’autorité de fonction -> le statut, le grade ….
2. L’autorité de compétence -> l’expérience acquise, le diplôme, la résolution des problèmes posés,….
3. L’autorité naturelle -> le charisme, la posture, l’image projetée par l’entraineur, la voix.
L’autorité n’est pas innée
La plupart des gens considèrent que l’autorité renvoie au charisme, que certains ont ou pas, pour ainsi dire à la naissance. Cette affirmation est fausse. L’autorité est plus acquise qu’innée. L’organisation spatiale de la séance, le choix de méthodes pédagogiques, ou l’importance du matériel utilisé sont des exemples de procédures acquises de maintien de l’autorité. L’entraineur, l’enseignant les utilise en fonction de sa formation, de son expérience et de son parcours professionnel et sportif. CELUI QUI PUNIT EST CELUI QUI PERD LE PLUS SON AUTORITE !
Bien observer et bien réagir
Adaptez-vous aux pratiquants
· Les très jeunes ne présentent pas de problème dans l’affirmation de votre autorité, sauf cas extrême.
· Les adolescents s’appuient sur des points de vue plus personnels et plus nuancés, ouverts sur les autres. Dans votre autorité, les rapports humains positifs joueront un grand rôle.
· Les joueurs adultes n’ont pas autant besoin d’amitié. Ils vous accorderont de l’autorité principalement sur votre compétence. Attention, par ailleurs, à ne pas promettre inutilement.
L’équité
Quand on interroge les joueurs sur leur acceptation ou sur leur refus de l’autorité de l’éducateur, de l’entraineur, la perception de l’équité de l’autorité revient souvent dans leurs réflexions. L’entraineur se doit de ne pas avoir de « tête de turc » ni de « chouchou ».
Evitez les conflits, les punitions
· « Soyez présent », c’est- à –dire posez votre autorité par votre manière d’être (regard, voix, tonicité, posture) pour commencer la séance, pour gérer des conflits, pour motiver.
· Evitez une attitude trop autoritaire car elle a des conséquences néfastes pour votre autorité. Les pratiquants ne font ce que vous leur dites que par la peur de la punition.
· Le conflit peut être un moment positif ; prenez le point de vue du joueur et trouvez une solution acceptable pour vous comme pour lui. Un rapport de force est rarement profitable pour le joueur, le groupe et vous-mêmes.
PETIT TEST :
Absentez-vous quelques instants et observez vos joueurs. S’ils se défoulent et font n’importe quoi, c’est que vous êtes trop autoritaire. Ils n’ont pas appris l’autodiscipline.
A méditer : « Trop d’autorité tue l’autorité »
Source : JL Cayla/R Lacrampe/S Gehoulet
Sportez-vous bien ! A la semaine prochaine
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