Un festival de Mike "Dynamite" Ince remet Sprimont sur les rails

Sprimont-Comblain a posé un nouveau jalon de sa remontée fantastique ce dimanche en disposant d’Aische sur le score de 3 buts à 1.

Sans sous-estimer les prestations de leurs partenaires, cinq hommes ont, côté sprimontois, eu un impact décisif sur l’issue finale de la partie : Mike « dynamite » Ince, qui pendant une demi-heure a eu un pied dans chaque but et même davantage, Michel Bigirimana, également dans tous les bons coups, Philippe Médery, l’entraîneur, qui a joué – et gagné – un remarquable coup de poker en lançant les deux joueurs précités dans la bagarre dès la reprise, Gilles Regnier, qui a sauvé une balle de break à 1-1, et enfin David Pirnay, le capitaine et roc défensif qui a livré « un match d’enfer » au mépris de son intégrité physique.

Ce dernier affichait une authentique tête de boxeur à la fin de la partie, séquelles d’un engagement de tous les instants. Plus sérieux encore, Gerry Maréchal avait été contraint d’abandonner ses partenaires au quart d’heure, victime d’un violent contact qui l’avait laissé un court moment sans connaissance. A la sortie des vestiaires, il arborait un genou dont le volume n’est pas loin d’avoir doublé. Une IRM devra en dire plus sur l’ampleur réelle des dégâts. « Après Verbeeren et Rouffignon, ça commence à faire vraiment beaucoup », se désolait Médery.

Stupeur dans le stade

Les choses avaient très mal commencé, puisqu’à la stupeur générale, l’inévitable Laurent Dethier, meilleur buteur de la série, ajoutait une rose à son bouquet dès la 2ème minute (0-1). Dès ce moment, les visiteurs pouvaient se permettre de voir venir et de sortir en contres. Leurs hôtes prenaient franchement le match en mains, mais de façon par trop brouillonne. On relèvera néanmoins, à la treizième minute, un service trois étoiles de Macedo Varela-Gomes pour Jessy Dionisio, étonnement isolé au point de penalty. Mais l’essai du médian ne surprenait pas un Lievens très attentif. Quelques minutes plus tard, le même Lievens sauvait un ballon puissant devant… ou derrière la ligne. Contrairement au public, le juge de touche ne bronchait pas. Dethier, décidément très remuant, alertait Gilles Regnier un instant plus tard. Enfin, une ultime opportunité échouait à Varela-Gomes sur coup-franc à la 44è, mais le ballon était dévié en coup de coin par le mur.

Médery se défendait d’avoir remonté les bretelles de ses troupes de façon brutale à la rentrée aux vestiaires. « Ce que mes ouailles avaient montré jusque là était trop mauvais pour être normal. A leur décharge, je tiens à préciser qu’il n’est pas du tout évident de composer avec les différentes absences que nous avons eu à déplorer ces dernières semaines. J’ai donc préféré rester positif, en repositionnant chacun, en procédant à deux changements et en réorganisant le tout », expliquait-il. « L’entraîneur a bien remis les choses en place au repos », confirmait de son côté Morad Andich.

Quoi qu’il en soit, ces remplacements relevaient du coup de poker – certains parleront d’un coup de maître –, puisqu’alors qu’il ne disposait plus que de deux cartouches suite à la sortie inopinée de Maréchal pour Sébastien Bertrand, le coach substituait à deux joueurs à vocation défensive – Eputa et Franchi – autant d’atouts purement offensifs, Bigirimana et Ince. En principe, ce dernier, encore un peu court, n’aurait pas dû entrer si tôt, mais le feu menaçait. Et bingo ! Pendant une trentaine de minutes, Ince allait étaler tout son art devant des supporters conquis à sa cause, en servant une kyrielle de bons ballons à ses partenaires ou en adressant lui-même de véritables « patates » au pauvre Lievens. Un premier centre au cordeau, à la 51è minute, était dévié par Semih Calli – ou un défenseur pressé par le centre-avant – pour l’égalisation (1-1). La minute suivante voyait Regnier s’envoler, au prix d’une superbe parade, pour annihiler une habile contre-attaque d’Aische. Sans doute le tournant du match… A la 58è, l’intenable Ince héritait du cuir à la limite du rectangle et le catapultait au fond du but de Lievens (2-1). Le même poursuivait son festival cinq minutes plus tard en isolant Bigirimana qui, fidèle aux bonnes habitudes contractées ces dernières semaines, ne manquait pas l’occasion de tuer la partie (3-1). La « Mike furia » s’achevait à la 75è minute lorsque l’ex-sociétaire de Visé, accroché juste devant le rectangle, se faisait lui-même justice. Les poings du gardien visiteur en tremblent encore…

Ensuite, il se faisait plus discret. « J’étais grillé. En principe, j’aurais dû rentrer plus tard », avouait-il plus tard. Son entraîneur soulignait son apport, sans oublier Bigirimana et Regnier dans ses louanges. « Mike est encore trop court, même pour une seule période. C’est particulièrement vrai sur terrain lourd, parce qu’en Turquie, il jouait sur des surfaces très dures. Mais il nous sera précieux pour aborder la fin de saison », commentait-il.

Rendant ensuite un joli hommage à son gardien, il ajoutait à l’intention des sceptiques. « Gilles subit depuis le début de saison la pression énorme de celui que l’on propulse titulaire entre les perches à 19 ans. Et la réponse qu’il offre sur le terrain me satisfait pleinement. A mes yeux, il n’a qu’un défaut, c’est sa taille. Mais il faut bien se dire que s’il était plus grand, il ne serait pas à Sprimont ».