Analyse Le mois de tous les dangers pour Anderlecht : Brian Riemer va devoir améliorer les choses, ou elles s'amélioreront sans lui
Photo: © photonews
Brian Riemer n'était pas aussi à l'aise que d'habitude samedi après le partage face à Westerlo. Pour la première fois, il a un peu craqué face à des questions inquisitrices, et c'est probablement parce qu'il sait que les semaines à venir seront décisives.
C'est aussi à ça que l'on reconnaît qu'Anderlecht redevient, lentement mais sûrement, Anderlecht - ou au moins que les supporters y croient : malgré 8 matchs sans défaite dans ce début de saison, une qualification européenne et une place dans le top 4, le Lotto Park a massivement hué ses joueurs et surtout son entraîneur ce samedi.
Bien sûr, c'est encore loin de ce qu'a connu René Weiler alors qu'il avait été sacré champion et avait atteint un quart de finale d'Europa League. Mais à l'époque, Anderlecht remportait justement des titres. Voir le public anderlechtois être si frustré alors que le RSCA revient de l'enfer, c'est un signal fort : le jeu - ou plutôt l'absence de jeu - proposé par Brian Riemer ne passera pas longtemps.
Aucun joueur créatif ne semble progresser individuellement, aucune combinaison ne semble spontanée ou fluide. "On essaie tous les jours, et on doit faire confiance au staff qui travaille dur pour qu'on s'améliore", assurait Théo Leoni. Assez parlant : le capitaine "officieux" du RSCA en l'absence de Vertonghen (bien peu voient Verschaeren dans ce rôle) ressent le besoin de défendre son coach.
Anderlecht peut-il mieux faire pour le moment ?
Le soutien du vestiaire, Brian Riemer l'a probablement. Mais le Danois sait-il pousser ce même vestiaire à se surpasser ? Peut-être pas. Il a raison cependant quand il rappelle les absences qui handicapent le Sporting : Thorgan Hazard, Jan Vertonghen, et samedi, Kasper Dolberg. Trois joueurs de classe internationale. Et c'est là qu'il faut, encore, défendre Riemer par honnêteté : il y a de quoi se demander si le noyau du RSC Anderlecht a, tout simplement, la qualité pour mieux jouer sans ces noms-là.
Verschaeren est l'ombre du joueur qu'il a été ; Stroeykens a peut-être un plafond plus bas qu'on le pense parfois ; Dreyer a très probablement surperformé la saison passée. Leander Dendoncker ? Une plus-value évidente, mais à vocation défensive. Luis Vazquez commence à ressembler à un Sylvère Ganvoula 2.0. Seuls Francis Amuzu, qu'on a longtemps moqué dans les travées du Lotto Park, et potentiellement la nouvelle recrue Samuel Edozie, pouvaient porter l'équipe samedi.
Le mois à venir sera crucial pour Brian Riemer
Reste un constat : du côté des décideurs anderlechtois, on a l'air certain qu'il y a moyen de faire mieux avec ce qu'il y a à disposition de Brian Riemer. Et franchement, le niveau proposé par moments est assez embarrassant : Westerlo n'a pas de meilleurs joueurs que le RSCA, et jouait par moments mieux au ballon.
Genk, Charleroi, Ferencvaros : ce trio de matchs à domicile sera déjà décisif pour, au moins, tenter de combler le fossé qui sépare Brian Riemer de son public. Deux ou trois victoires, même serrées, et il retournera saluer le public, la main sur le coeur, jusqu'à la prochaine mauvaise série et les prochains "Riemer buiten". Moins de 6/9, et cela grondera.
Derrière, ce sera Dender, la Real Sociedad et le Clasico. Brian Riemer sera-t-il encore là le 6 octobre prochain après cette série dantesque ? Les paris sont pris. Mais dans les bureaux de Neerpede, on prépare probablement le plan B, afin de pouvoir faire sauter le premier fusible et se donner de l'air. Car quand la relation entre le coach et le public est rompue, la direction doit agir...
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