Benito Raman, le coup osé de Peter Verbeke : que peut amener l'ancien Standardman ?
On savait que Peter Verbeke aimait travailler dans le plus grand secret, et c'est de cette façon que se sont réalisés la plupart de ses coups récents. Mais l'arrivée de Benito Raman surprend et même interloque les supporters : que peut apporter l'ancien wonderboy de Gand ?
Même le choix des mots laisse songeur : Benito Raman, 26 ans, nouvelle recrue-surprise du RSC Anderlecht, est annoncé comme ... "buteur belge". Belge, ça ne fait aucun doute, mais opter pour le mot "buteur" quand toute la fanbase mauve attend comme le Messie celui qui doit remplacer Lukas Nmecha paraît étrange : sur l'ensemble de sa carrière, Raman n'a disputé qu'une grosse trentaine de matchs au poste de n°9, et n'a jamais dépassé la barre des 10 buts sur une saison en championnat (il l'a atteinte par deux fois avec le Fortuna Düsseldorf).
Attaquant serait un terme plus adapté : Raman est d'une polyvalence rare, ayant occupé tous les postes de la ligne offensive dans sa carrière, sa capacité à multiplier les courses et les efforts lui ayant permis de s'imposer rapidement en Allemagne alors qu'on le disait "grillé" en Belgique. À coup sûr, Kompany tient là un garçon travailleur et capable de permuter tout au long d'une rencontre. Mais capable d'alimenter le marquoir ? Probablement pas, sauf à se découvrir sur le tard une vocation - ce qui n'est pas si rare, et un exemple toutes proportions gardées est Dries Mertens, devenu serial killer au Napoli après avoir été ailier la quasi-intégralité de sa carrière néerlandaise.
Bref : Benito Raman n'est pas le 9 du RSC Anderlecht, dont on imagine qu'il devrait arriver dans les semaines à venir. Problème : en coûtant entre 2,6 et, selon Sky Germany, plus de 3 millions d'euros, on peut difficilement parler "d'occasion en or" pour Peter Verbeke mais plutôt de pari risqué. Anderlecht peut-il se permettre désormais de mettre un montant très élevé sur un attaquant ? On peut en douter, et le futur buteur du club pourrait donc à nouveau être un jeune diamant à polir.
Un apport d'expérience bienvenu
D'où l'intérêt d'ajouter à la ligne d'attaque un joueur d'expérience, ce qu'est Raman. Ses frasques de jeunesse sont derrière lui : il l'a dit lors de plusieurs interviews depuis l'Allemagne, le gamin qui chantait "alle boeren zijn homos" et jouait au snooker jusqu'à pas d'heure une veille de match a grandi, et on est tenté de le croire. Impensable que Vincent Kompany intègre à son vestiaire si jeune et influençable un garçon à la mentalité "pourrie". Verschaeren et Amuzu ont la vingtaine, Aït El-Hadj même pas encore ; avec Refaelov et Raman, le RSCA a ses cadres, ce qui permettra également d'intégrer plus facilement les prochains jeunes tels que Stroeykens.
Avec trois postes offensifs à fournir (les ailes et le 10/second attaquant) derrière le 9, Anderlecht, surtout s'il joue l'Europe, doit avoir de la profondeur. L'arrivée de Benito Raman complète plus que probablement ce secteur. Le joueur de Schalke reste sur une saison compliquée, comme tout son club, mais ses meilleures saisons, à Düsseldorf, sont plus proches de lui que les semi-échecs à La Gantoise et au Standard. Peut-il redevenir celui qui marquait 10 buts en Bundesliga et ... décrochait une sélection avec les Diables Rouges ? C'est là tout son défi - et celui de Vincent Kompany.
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