Là où l'on joue - 3 : le Nicaragua sandiniste, son Real et sa Juventus
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Le football est désormais à l'arrêt partout. Ou presque : quelques pays résistent au Covid-19 et ont soit continué, soit repris leur(s) championnat(s). Walfoot vous présente ces pays sur lesquels les yeux sont braqués bien plus qu'à l'accoutumée. Place au Nicaragua !
Quelques grandes lignes
Comme beaucoup de championnats sud et centre-américains, la Liga nicaraguayenne se dispute sous la forme d'une apertura et d'une clausura, soit deux tournois séparés d'ouverture et de fermeture de saison, suivis de barrages pour déterminer le champion. Ce mercredi commencent d'ailleurs les quarts de finales du championnat clausura : le Diriangen FC affronte la Juventus, tandis que le Deportivo Walter Ferretti affronte le Municipal Jalapa. En demi-finales, les deux qualifiés affronteront les deux premiers du classement : le FC Managua et le Real Esteli.
Le football n'est pas le sport-roi au Nicaragua : il s'agit du baseball. La photo de couverture de cet article n'est d'ailleurs pas tirée d'un stade de football mais bien d'une rencontre amicale de baseball entre le Nicaragua et Taïwan ; le Nicaragua est classé 151e au ranking FIFA, ce qui en fait la 16e nation classée de la zone CONCACAF. Bien peu de joueurs nicaraguayens ont tenté leur chance en Europe : le capitaine de la sélection, Juan Barrera, a brièvement porté les couleurs du Rheindorf Altach (Autriche).
La poursuite du championnat, une décision politique
Après la Biélorussie de Lukashenko, le Nicaragua est un autre pays où la poursuite des activités sportives tient plus du politique que du sportif : le président Daniel Ortega, ancien révolutionnaire sandiniste, tient son pays d'une poigne de fer ... et refuse toute forme de confinement ainsi que toute fermeture des frontières. Les joueurs protestent ouvertement, de même que l'église très influente et en conflit ouvert avec le pouvoir dans ce pays très catholique.
Le sandinisme, ce mouvement révolutionnaire dont est issu Daniel Ortega, est central dans l'histoire du Nicaragua et de son indépendance - c'est le sandinisme qui est à l'origine de la chute de la dictature Somoza en 1979 dans l'un des épisodes les plus sanglants et importants de la Guerre Froide (les sandinistes étant alors soutenus par l'URSS et Cuba). Un mouvement si influent qu'il laisse une trace ... dans le football même : le Deportivo Walter Ferretti tire son nom d'un commandant sandiniste et était le club "officiel" de la police sandiniste.
Comme l'a très bien détaillé So Foot dans son article dédié à ce maintien du championnat nicaraguayen, et que nous vous relayons ici-même (https://www.sofoot.com/nicaragua-sous-la-menace-481636.html), personne n'est dupe au Nicaragua : si la petite dictature d'Amérique centrale affirme ne connaître que ... deux cas, le nombre de cas non-déclarés est nettement plus élevé.
Real Madriz - Juventus
En plus de Deportivo Walter Ferretti, la Primera Liga nicaraguayenne peut compter sur quelques clubs aux noms assez divertissants. Ainsi, les accros au football forcés de s'intéresser à ce modeste championnat ont pu, à défaut de choc Real Madrid - Juventus de Turin en Ligue des Champions, assister au duel opposant Real Madriz au Juventus FC. Madriz, du nom du département où est située la ville de Somoto, où évolue le Real Madriz ... dont le surnom, les Merengues, ne laisse aucun doute quant au fait que le rapprochement est volontaire.
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