Match arrêté en D2 espagnole, un joueur ukrainien traité ... de nazi
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Drôle de situation en D2 espagnole : le match opposant le Rayo Vallecano à Albacete a été arrêté en raison de chants à destination de Roman Zozulya, l'attaquant ukrainien d'Albacete, traité de nazi.
Un match arrêté pour racisme ? Le contexte actuel aurait rendu cela tristement banal. Mais les chants à destination de Roman Zozulya (30 ans) étaient d'une autre nature : les supporters du Rayo Vallecano ont ainsi provoqué l'arrêt du match en traitant pendant toute la première période l'Ukrainien de "p*tain de nazi", banderoles et chants à l'appui. Le joueur et ses équipiers ont refusé de remonter sur le terrain et la rencontre entre le Rayo et Albacete a été arrêtée.
Zozulya n'est pas un inconnu au Rayo Vallecano : en 2017, le prêt du joueur en provenance du Bétis Séville est rejeté en bloc par les supporters et l'Ukrainien ne portera jamais le maillot franjirrojo. En cause : les liens avérés de Roman Zozulya avec des milices nationalistes ukrainiennes.
Pourquoi ? Parce que Zozulya a plusieurs photos polémiques de lui notamment posant avc écharpe de Stepán Bandera, une arme, groupe paramilitaire..
— Elise Gazengel (@EliseGaz) December 16, 2019
Selon son agent "il n'est pas nazi, c'est simplement un patriote ukrainien". pic.twitter.com/I9OQctwL5Z
Nationaliste ukrainien
Les faits remontent à 2014 : la guerre éclate dans le Donbass, dans l'Est de l'Ukraine, et Roman Zozulya, patriote convaincu, décide de s'impliquer et fonde un groupe nommé "Armée populaire", levant des fonds à destination de l'armée ukrainienne et des milices, souvent peu recommandables, qui occupent le front de l'Est. Il n'est pas le seul joueur ukrainien à agir de la sorte et ira même jusqu'à vendre sa médaille de finaliste de l'Europa League obtenue avec le Dnipr Dnipopetrovsk, en 2017, pour aider l'armée ukrainienne.
Roman Zozulya n'hésite pas, sur les réseaux sociaux, à s'afficher ouvertement en soutien de milices liées à l'extrême-droite et aux mouvements néo-nazis qui participent à l'effort de guerre dans le Donbass, comme la Milice Azov. Il pose également auprès d'une effigie de Stepan Bandera, nationaliste ukrainien ayant collaboré avec l'Allemagne nazie dans les années 40.
L'agent du joueur a tenu à réagir après les faits : "Les gens donnent leur avis sur 4 ou 5 photos et se trompent totalement. Roman n'est pas nazi mais patriote ukrainien", déclare-t-il dans la presse espagnole. La réalité géopolitique des pays de l'Est est souvent grise plutôt que blanche ou noire ...
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