Analyse Charleroi a désormais un chantier avant les play-offs

Charleroi a beau avoir figuré dans le top 6 pendant 28 journées sur 30, comme se plaisaient à la rappeler tel un mantra tous les joueurs et le staff après la rencontre, il n'empêche que les Zèbres sont passés par la petite porte pour finalement y figurer pour de bon. La manière n'était pas forcément là et était compensée par un état d'esprit sans faille ces dernières semaines.

"On sait qu'on va devoir améliorer le niveau de jeu," reconnaissait lucidement Damien Marcq après la rencontre. Mais comme le soulignait Felice Mazzù une semaine plus tôt: "Beaucoup d'équipes du top 6 traînent la patte. Nous, nous ne jouons peut-être pas bien mais prenons des points". Reste qu'au delà de la qualification, Charleroi n'a pris que deux points sur six face à Courtrai et Lokeren.

Moins de pression? Oui, mais...

Mais une chose est sûre: depuis 2017, Charleroi jouait avec la pression. Une non-qualification pour les PO1 cette saison, alors que le Standard et Genk étaient quasi-écartés de la course (ce qui n'arrivera pas tous les ans) et que le Sporting figurait depuis si longtemps dans le top 6, aurait été une catastrophe. "Ca va nous enlever une grosse pression, on va arriver libérés", souligne Christophe Diandy. Et face à des équipes qui pratiquent généralement un football plus offensif, les Zèbres pourront a priori utiliser leurs armes, soit une organisation irréprochable et des contres de qualité.

Le souci, c'est que ces qualités ont beau avoir permis à Charleroi de réaliser une bonne première partie de saison, on les a peu vues depuis quelques mois... et, chose inquiétante avant les playoffs, face à des équipes ouvrant justement le jeu comme La Gantoise, Eupen ou encore Bruges. L'arrivée de Hamdi Harbaoui, salvatrice, est l'arbre qui cache l'inquiétante forêt - ou plutôt l'inquiétant désert offensif zébré à l'heure actuelle. Oui, Charleroi aime les espaces et en aura en PO1, c'est une certitude. Mais si Tainmont, Fall ou encore Baby ne (re)haussent pas leur niveau de jeu, on se demande bien à quoi bon.

Pessimisme? Pas vraiment - tous les joueurs, quand on leur en parle, reconnaissent que le fond de jeu est absent à l'heure actuelle. Mais tous, et nous aussi, s'accordent également à dire qu'il était peu important dans le contexte compliqué d'une course au top 6. Felice Mazzù, en un stage hivernal visiblement productif, a réussi à booster son groupe sur le plan mental à un moment où les observateurs doutaient. Il a désormais quelques semaines pour réitérer l'exploit en refaisant de ses Zèbres une machine à gagner et plus seulement à s'en sortir.