Analyse Les deux premiers quarts vus par Bernardo

Olivier Baute
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Les deux premiers quarts vus par Bernardo
Photo: © Photonews

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Notre ambassadeur revisite les deux rencontres de vendredi à sa manière. Il revient aussi sur la blessure du Brésilien Neymar qui pourrait bien voir son Mondial terminé.

Des nouvelles de Neymar à l'heure où j'écris : tout le monde pouvait l'entendre hurler dans les vestiaires. Il a été conduit au laboratoire du stade - où il a, sans doute, reçu une infiltration, puis emmené d'urgence dans un hôpital de Fortaleza, en ambulance.

Contrairement à ce que pourrait le faire penser un journal bruxellois, c'est bien à la suite d'un coup de genou dans le dos de l'arrière colombien Zunga qu'il a été blessé et non à la suite d'une malencontreuse glissade sur le dos lors de la célébration d'un but.

A l'heure où j'envoie : Fracture dans la région de la troisième vertèbre lombaire, mais sans déviation et, le plus important, sans risque de affecter les mouvements des membres inférieurs. Elle va nécessité une immobilisation d'une durée à déterminer à la lecture des protocoles.




Allemagne- France (1-0)

Avant cela, des Allemands, parfois malades, mais tous fatigués ont battus des Français épuisés dans un match de somnambules, accablés par la chaleur et un soleil au zénith, parfaitement arbitré par monsieur Pitana, dans un fauteuil en première mi-temps et dans son divan en seconde.

Le match s'est également joué dans les coulisses car, peu avant celui-ci, le président de la Commission disciplinaire, Cláudio Sulser, a fait discrétement savoir qu'il regrettait que la Commission de discipline ait les mains liées et ne puissent sanctionner les coups volontaires comme celui de Matuidi qui a blessé le joueur nigérian Onazi. Si l'arbitre a regardé le joueur a ce moment-là, nous ne pouvons plus intervenir, dit-il. Les arbitres doivent le savoir. Message entendu : les coups de coude et les semelles françaises ont disparu comme par enchantement (et la France a perdu).

Pour faire bonne mesure, le président de la Task Force contre le racisme, Jeffrey Webb, a regretté l'incohérence de la FIFA qui ne sanctionne pas les attitudes ou propos racistes de certains joueurs, tel un joueur mexicain, un croate et un joueur... allemand. Message reçu également, semble-t-il.


Brésil-Colombie (2-1): les arrières-centraux solutionnent tous les problèmes de la vie au Brésil

Un public jeune a accompagné et supporté le Brésil durant toute sa présence à Fortaleza dans l'état de Ceara. Le long des routes, devant l'hôtel, en face du terrain d'entrainement, des milliers de supporters encouragent leur équipe. La moitié d'entre eux ont entre 10 et 15 ans, ce qui n'est pas trop surprenant dans un pays où un habitant sur quatre a moins de 15 ans.

Felipe Scolari a donc enfoncé le dernier clou dans le cercueil de la décadence espagnole en retirant Daniel Alves de son équipe, où il est remplacé par Maicon, très incisif, rapide et collectif. Il remplace également Gustavo par un Paulinho qui retrouve tout son éclat de la période olympique et fait redescendre Hulk au niveau de l'entrejeu, donnant plus de liberté sur les flancs à Marcelo et Maicon mais en limitant les montées d'un excellent David Luis.

Ce nouveau système de jeu a libéré l'équipe, beaucoup plus vive et entreprenante durant une première mi-temps bien enlevée, même si l'équipe donne l'impression de jouer à dix, plus Fred, qui redonne toute sa dignité à la roue de secours. Dés la 6ème, Thiago Silva donne le meilleur de lui-même en marquant de près, puis en souriant.
 

Lors de ce match, typiquement sud-américain par la nervosité des acteurs sur le terrain, les brutalités infantiles, les jeux de jambes et les surprenants gestes d'amitié, les Colombiens tentent de faire jeu égal tandis que l'arbitre cherche désespérément où il a bien pu ranger ses cartons.

Les choses changent lors de la seconde mi-temps, la fatigue des joueurs brésiliens causant bien des imprécisions et des mauvais gestes. Un coup de semonce dans le but est donné par Yepes - encore un arrière-central, mais justement annulé, bien qu'un peu tard, pour deux joueurs hors-jeu. David Luis, d'un superbe coup-franc semble clôturer le débat que Julio César relance d'un pénalty indiscutable et gentiment sanctionné d'une aimable carte jaune, car dernier homme, il fauche un joueur qui va au but.

Les dernières minutes sont tendues et l'allégresse éclate avec la tristesse dans les deux camps. Il s'en suit alors d'inattendues et touchantes scènes de fraternisation entre les joueurs et les deux staffs, entre les joueurs des deux camps et leurs supporters.

Un bien beau match de football entre deux belles équipes, terni par la grave blessure de Neymar.

A bientôt pour d'autres commentaires.

Vive les diables rouges !

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