Arnaud Scalco "Un préparateur physique fait gagner de l'argent à son club"
Photo: © SC
Ce diplômé de la prestigieuse Université de Lyon nous a fait le plaisir de répondre à quelques questions sur l'utilité d'un préparateur physique dans un staff technique.
Wf : Voilà déjà deux saisons que tu entraînes au RRFC Montegnée. Penses-tu rester pour la saison 2012-2013 ?
J’avoue que je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir. Pour l’instant, je suis à Montegnée et je finirai la saison. En ce qui concerne la saison prochaine, j’aimerai repartir sur de bonnes bases, avec un projet sportif qui tient la route, et ainsi pouvoir goûter à autre chose que la descente. Tout challenge sportif est susceptible de m’intéresser à Montegnée ou ailleurs.
Pour ma part, les 2 dernières saisons, je pense que mon travail était de bonne qualité. Nous n’avons pas enregistré de blessés graves qui seraient restés de longues semaines sur la touche, seulement quelques petites blessures dues à des chocs. Je pense que le problème ne venait pas de la préparation physique. J’ai retenu une phrase que m’a dit Fio Serchia : « Tu peux préparer physiquement tant que tu veux un canasson, s’il n’est pas doué techniquement, il ne deviendra jamais un cheval de courses ».
J’ai eu l’occasion de croiser durant ces deux dernières années, différents entraîneurs, avec des compétences très opposées. J’aimerai dans un futur proche travailler sur le long terme et donner toute mon expérience à l’entraîneur ou au club qui m’accordera sa confiance.
Wf : Pourquoi, avec autant d’envie et de diplômes, n’arrives-tu pas à avoir ta chance au niveau national ?
Et bien, je ne sais pas vraiment .Peut-être que je n’ai pas un nom qui ronfle. Peut-être qu’il faudrait que je trouve un entraîneur qui a l’envie de travailler avec un préparateur physique dans son staff et que je monte les échelons avec lui. Peut-être que les clubs n’ont plus assez d’argent pour s’offrir un préparateur physique, ou tout simplement n’osent pas prendre de risques.
Wf : En quoi, un préparateur physique peut-il être utile pour un club ?
Je pense que les clubs, aussi bien en Nationales qu’en Provinciales, ne se rendent pas compte de l’argent qu’ils perdent sur une saison. Le préparateur physique coûte au club, mais ce n’est rien à côté de ce qu’il va lui faire économiser. Avec une préparation de début de saison mal assurée en l’absence d’un préparateur physique, rapidement des joueurs vont se blessés. Ce sont souvent les joueurs sur lesquels le club compte (les plus onéreux ). Les joueurs vont être payés à ne rien faire, ils vont être livrés à eux-mêmes pendant plusieurs semaines. Le préparateur physique va permettre de limiter fortement ce genre désagrément.
Il aura la difficile tâche de ramener les joueurs blessés sur le terrain le plus vite possible et aussi de diminuer au maximum la récidive. Une bonne préparation diminue les risques de blessures et donc l’indisponibilité de certains joueurs clés de l’équipe. Je pense que le préparateur physique peut aussi dans certains cas servir de T2 et donc réduire les frais du club.
La fonction de préparateur physique est-elle reconnue à sa juste valeur ?
Je pense que de plus en plus et petit à petit, cette fonction est en train de rentrer dans le football et le sport en général. Nous sommes encore très loin de certains pays, ou le préparateur physique est professionnel et peut vivre de son métier. Certains entraîneurs, surtout au niveau provincial, ont l’impression d’avoir la « Science Infuse ». Ils pensent qu’ils savent tout et savent tout faire. Alors que je pense qu’il est plus simple de se répartir le travail en fonction de ses propres compétences. Maintenant, beaucoup s’accordent à dire que le préparateur physique est indispensable au bon déroulement d’une saison, il a le pouvoir de préparer l’équipe pour le premier match et de la conserver en forme jusqu’à la fin de saison.
Je déplore quand-même que l’Union Belge de football ou d’autres organismes comme les universités n’aient pas encore mis en place une formation spécifique en préparation physique comme cela ce fait en France, en Italie, ….
Le « Brevet A » contient bien un module de préparation physique. Mais pour un préparateur physique qui ne possède pas les brevets précédents, il n’est pas possible de suivre cette formation. C’est bien dommage.
Si certains sont intéressés, je veux bien plancher avec eux sur le sujet.
Wf : Un préparateur physique peut-il faire gagner des matchs à ses couleurs ?
Bien sûr que oui, il a une influence sur la victoire ou sur la défaite. Si une équipe est bien préparée physiquement, elle va pouvoir émerger en fin de match, au moment ou l’adversaire craque, et donc rester frais durant 90’. Dans le cas contraire, une équipe mal préparée ne tiendra pas tout le match et le risque de certaines blessures ne se fera pas attendre. Il est certain que nous ne sommes pas les seuls à faire gagner des matchs, mais c’est le travail réalisé par tout le staff, en partant du kiné jusqu’au coach, qui amènera l’équipe vers ses objectifs.
Wf : Est-ce que le fait d’avoir travaillé dans un grand club comme le Standard de Liège peut ouvrir des portes ?
Je pense que toutes les expériences sont bonnes à prendre. Et en plus sur un CV, c’est une bonne carte de visite. Maintenant, il est certain que le travail avec les jeunes reste de la formation et il n’a rien à avoir avec le travail effectué pour une équipe première. C'est toutefois une bonne base pour eux.
Pour ma part, ce passage au Standard m’a aidé à enrichir mon expérience personnelle sur le plan sportif. Le fait de travailler dans une telle structure avec des préparateurs physique tels que Guy Namurois et Pierre Goblet. D'un point de vue professionnel, je ne peux pas dire que ça m’a permis de trouver une place au niveau National ou chez les jeunes. Donc, je suis toujours en attente d’une bonne opportunité et qu’un club puisse m’accorder sa confiance.
Wf :Quel serait ton souhait pour la prochaine saison ?
De pouvoir travailler dans une structure professionnelle ou semi-professionnelle au niveau national. Je serai même intéressé de pouvoir participer à un stage ou d’être mis à l’essai avant de prendre une décision définitive.
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