Analyse Albert Cartier peut-il réussir?
Photo: © SC
Albert Cartier est déjà le troisième entraineur de la saison d'une AS Eupen qui peine à trouver ses marques en Jupiler League. Aura-t-il plus de chance de réussir que ses prédécesseurs? L'analyse.
En cédant à la panique, la direction d'Eupen a déstabilisé un groupe qui, s'il n'est pas le plus talentueux de la série, n'est pas non plus composé de manchots. L'épisode grotesque Capuano a donc fait perdre un temps considérable aux Germanophones et surtout risque de laisser des traces.
Visiblement les coachs italiens et la Belgique, ça fait deux. Brio, Landi et dorénavant Capuano se sont tous royalement plantés. Avec Eliozino Capuano, le courant n'est jamais passé avec les joueurs. Il y avait la barrière de la langue. Un groupe qui ne comprend rien aux propos ni aux gesticulations de son coach peut difficilement traduire sur le terrain ses instructions.
Antonio Imborgia, le décideur italien d'Eupen, a heureusement rapidement réagi. Sifflant la fin d'une pénible récréation qui aura quand même coûté trois cartons rouges lourds de conséquences, le décideur italien a contacté Albert Cartier en pompier de service. Personne n'était sans doute mieux à même de relever le défi de sauver Eupen que l'entraineur vosgien qui, outre une connaissance sans faille de la Jupiler League, présente la carte de visite idéale pour ce genre de mission.
Car l'ancien entraineur du Brussels a déjà sauvé par le passé tout ce qui était sauvable. Il est l'auteur de plusieurs coups de force comme à La Louvière, au Brussels qu'il a sauvé avec une toute jeune équipe dont la plupart des joueurs évoluent à présent en D2, en D3 et en promotion et surtout à Mons où il a ressuscité une équipe au bord de la noyade.
Certes, il est resté sur un échec relatif à Tubize. Mais le contexte ne lui avait guère été favorable. Les Brabançons sont descendus mais dans un championnat avec quatre descendants. D'ailleurs, malgré la relégation, la direction des Sang et Or s'était empressée de tenter de le faire resigner.
Albert Cartier, c'est plus qu'un système de jeu, c'est d'abord un état d'esprit. C'est sa passion du football vécue à du mille à l'heure qu'il tente d'insuffler à ses joueurs. C'est aussi un homme qui ne transige pas, qui valorise le caractère. Ce n'est pas un hasard si des "fortes têtes" comme Dahmane, Nicaise et Dalmat ont réalisé un sans faute sous sa férule à Mons. Car son credo, c'est les battants, pas les battus.
Un entraineur, m'a-t-il un jour confié, doit avant tout être entrainant.
Parviendra-t-il à entrainer ses joueurs dans une spirale positive? Le football reste un jeu aléatoire, mais la communication de Cartier passera elle sans aléas. Elle passera vis-à-vis des joueurs qui sauront dorénavant exactement à quoi s'attendre. Elle passera vis-à-vis d'une direction qui brûle déjà sa dernière cartouche. Elle passera par sa force de conviction, par son jusqu'au-boutisme spartiate, mais aussi parce qu'Albert Cartier parle le français, l'italien et l'anglais. Dans le contexte eupenois actuel, c'est plus qu'un simple atout.
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