Walfoot a rencontré Olivier Renard

Patrick PICKEL
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Walfoot a rencontré Olivier Renard
Photo: © SC
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L'actuel portier du FC Malines a répondu à nos questions.

WF : Bonjour Olivier, on t’avait déjà annoncé en septembre du côté le la L2 espagnole à Murcie et maintenant les bruits t’envoient à Moënchengladbach, alors info ou intox ?
 
O.R. : J’ai entendu parler de l’intérêt de ce club à mon égard et que l’on me suivait. C’est flatteur, même si cette équipe n’est pas trop bien classée pour l’instant en Bundesliga, mais bon cela reste quand même un championnat relevé, avec des stades toujours pleins et ça ne peut laisser personne indifférent. Mais je répète que ma tête et mes gants sont à Malines et nulle part ailleurs. Même s’il est vrai qu’à 30 ans (ndlr ce sera le 24 mai prochain) un joueur doit penser à assurer son avenir.
 
WF : Hormis Malines qui a payé ton transfert 300.000 €, tu n’as jamais coûté d’argent à un club. Alors Olivier Renard sous-évalué ou non ?
 
O.R. : Mais c’est très simple, plus le prix du transfert est bas, plus le joueur risquera d’obtenir un meilleur contrat. Et dans mon cas, c’est mon contrat qui est le plus important à mes yeux et si le club peut faire une bonne affaire en achetant moins cher le joueur, c’est tant mieux.
 
WF : Dès lors, un retour pour pas cher au Standard est-ce envisageable ?
 
O.R. : Ce n’est vraiment pas d’actualité même s’il ne faut jamais dire « jamais ». Mais sincèrement, je ne pense pas que la direction du Standard pense à Renard pour l’instant. Je ne suis pas quelqu’un de rancunier et si le Standard me contacte, j’écouterai au même titre que tout autre club.
 
WF : Parlons des distinctions des joueurs, les gardiens sont les parents pauvres du « soulier d’or », cela te parle t-il ?
 
O.R. : Un attaquant est toujours mis en avant pour la simple raison que s’il marque à la dernière seconde d’un match dans lequel on ne l’a pas vu pendant nonante minutes, il devient l’homme du match. A l’inverse, le gardien fait une boulette et fait perdre l’équipe. L’histoire ne retient que le buteur avec 15 buts en fin de saison et rarement le gardien avec 35 arrêts. (ndlr : depuis 1954, quatre gardiens seulement ont obtenu la distinction, il s’agit de Nicolay, Piot, Pfaff et Preud’homme).
Quand on voit que Bodart ne l’a jamais eu, c’est tout dire. Mais je n’ai pas orienté ma carrière de gardien en fonction de ce genre de prix. Il s’agit de prix individuels et moi je joue un sport collectif.
 
WF : Question collectif et équipe justement, ton ambition est-elle d’être le portier des Diables Rouges ?
 
O.R. : Faire partie de ce groupe est toujours mon ambition. Je travaille toujours dans cette optique, en plaçant la barre de jouer le plus longtemps possible au plus au niveau et je suis reconnaissant à l’entraîneur de me convoquer, que je joue dans un club du top ou à Malines.
 
WF : 2010 et la Coupe du Monde est elle cochée dans ton agenda ?
 
O.R. : Ma première échéance est de rester avec Malines en D1 et mon travail quotidien pour atteindre ce but est de bosser.   Ce n’est donc que bénéfique pour des convocations chez les Diables. La Coupe du Monde est, je pense, l’objectif de tout joueur ; il ne faut pas stagner.
 
WF : Le 24 mai prochain, tu fêteras tes 30 ans, le plus beau cadeau serait le maintien avec Malines ou la finale de la Coupe de Belgique ?
 
O.R. : Sans aucune hésitation le maintien.
 
WF : Un petit mot sur la sortie de Stijnen et son carton rouge lors du choc de dimanche Bruges-Standard.
 
O.R. : Pour connaître Stijn en dehors des stades, et vous dire que c’est un charmant garçon, pas du tout à l’image du geste de dimanche, je pense qu’il s’agit purement de frustration (même si c’est un peu son style de jeu de sortir ainsi). Vous savez, être « humilié » 0-3 à cet instant de la partie a dû faire mal et pour ma part Stijn a dû être frustré.
 
WF : En citant le Standard, on t’y voit régulièrement en T4 parmi les « afficionados » du PHK. Tu n’es jamais invité en tribune centrale ?
 
O.R. : Je pourrais être assis en tribune centrale à côté d’autres joueurs ou dirigeants, mais être parmi des gens à la critique souvent facile, ça ne m’intéresse pas. Je préfère être derrière les buts et parmi les supporters, dont ceux du PHK de Didier Stevens qui est un ami. Une amitié indéflectible, car je n’ai jamais oublié qu’il est venu me voir à l’hôpital lorsque j’ai été blessé et cela n’a pas de prix pour un joueur.
 
WF : Ton avis sur la « saga » des gardiens à Anderlecht. Et qui vois-tu rejoindre l’écurie mauve dans les buts ?
 
O.R. : Je ne suis pas l’expert des transferts et certainement pas en mesure de juger ce que fait la direction mauve. Toujours est-il que payer pour payer, il eût été plus facile de rapatrier Proto au bercail. Car quel joueur va accepter d’être prêté 6 mois au Parc Astrid pour après se retrouver à quatre gardiens ? Maintenant s’il est vrai que Mouscron a quelques difficultés financières il se pourrait que Volders rejoigne la capitale, bien que j’ai vu son interview et comme je viens de le dire, il se voit mal à 31 ans dans un carrousel à quatre et je le comprends. Cordier peut-être pourquoi pas.
 
WF : Une question peut-être purement personnelle, mais ta légendaire gentillesse n’est elle pas un frein à ton éclosion dans un grand club, voire même en équipe nationale ?
 
O.R. : Ma gentillesse est aussi bien ma qualité que mon défaut. Cela dépend de quel côté on se place. Moi personnellement, je n’ai aucun problème avec cela. Je n’ai jamais rechigné à signer des autographes, à plier des maillots supplémentaires à distribuer aux gens. Cela ne plaît pas toujours à d’autres, mais face à mon miroir, je n’ai rien à me reprocher. J’ai toujours tenu ma parole et je suis fier de ça.
 
WF : On terminera si tu le veux bien par un petit mot sur Régis Genaux qui a évolué comme toi à Charleroi, au Standard et à l’Udinese (Italie) et qui nous a brutalement quitté il y a peu.
 
O.R. : Son déçès m’a pronfondément touché. Régis était un vrai ami, un guide lorsque tout jeune j’étais en Italie avec lui à l’Udinese. Un joueur pas toujours reconnu à sa juste valeur (humaine et footbalistique) par le public. Je peux vous assurer qu’un Régis Genaux exempt de pépins physiques, était l’un des meilleurs back droit de la compétition.
Un gars bourré d’humour, un gars charmant, un ami que jamais je n’oublierai.
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