Interview Kevin De Bruyne revient ouvertement sur sa décision forte après Ukraine - Belgique : "Il y a des choses que je ne peux pas accepter"
Nous avons eu l'opportunité, samedi, de discuter longuement avec Kevin De Bruyne, au château Monrepos dans lequel séjournent les Diables. Le capitaine, très souriant, n'a éludé aucun sujet. Rapidement, la conversation a tourné sur son geste fort après Ukraine - Belgique.
Kevin, est-ce que cette situation t'a personnellement perturbé ?
"Non, je n'ai vraiment pas été perturbé. Je ne m'inquiète pas pour ce genre de choses. Ce sont des moments qui arrivent dans la vie. Ce n'était certainement pas agréable, mais je pense que cela vaut pour les deux côtés. Une fois que c'est arrivé, pour moi, c'est aussi terminé."
Avec toutes les informations dont tu disposes maintenant... Aurais-tu agi de la même manière ?
"Oui, c'était mon opinion honnête. J'aurais agi de la même manière. J'ai vu et entendu des choses avec lesquelles je ne pouvais pas être d'accord. Et j'ai réagi. Les gens ne seront peut-être pas d'accord avec cette réaction et c'est OK pour moi. Certains sont peut-être de mon avis. Tu sais, je ne m'en fais pas trop. Tu ne peux pas plaire à tout le monde. J'ai donné une réponse que je pensais être la meilleure pour le groupe à ce moment-là. Il faut ensuite rester sur sa position."
Ne trouves-tu pas étrange que l'ambiance ait changé si rapidement ? Avant le match, toute l'équipe était encore très applaudie, et toi aussi.
"Oui, mais je ne pense pas que cela était dirigé personnellement contre moi. Je pense que c'était pour le groupe. Et parce que c'était pour le groupe, j'ai pris cette décision. Et c'était unanime."
"Tu sais, nous acceptons qu'il y ait des critiques. Nous savons aussi que nous aurions pu jouer un meilleur match. Mais il y a une différence entre critiquer et faire des gestes inappropriés. Si je faisais ces gestes dans la rue, ils ne seraient pas acceptés non plus. Et je pense que certaines personnes vont aussi le comprendre. Ce n'était pas tout le monde, mais une grande partie."
Donc en fait, ta réaction n'était pas en réponse à ces sifflets et huées ?
"Non, absolument pas. Les sifflets, je peux vivre avec. Je suis footballeur professionnel, j'ai déjà connu pire. D'autres choses, je ne peux pas les accepter. Je comprends que tout le monde aurait aimé être premier. Moi aussi, plus que tout. Mais ce n'était pas suffisant."
"Je peux dire que j'ai tout donné pour gagner ce match. C'est mon travail. Je ne peux pas garantir que nous allons gagner chaque match. Ce que je peux garantir, c'est que je vais toujours faire le maximum pour gagner. Parfois ça marche, parfois non."
Comment Romelu a-t-il pris les sifflets en sa direction lors de son remplacement ?
"Je n'ai pas encore parlé de cela avec Romelu. Je ne l'ai pas entendu pendant le match, alors je ne peux rien dire à ce sujet. J'ai juste vu la réaction, lorsque Jan s'est tourné vers les supporters. Et c'était basé là-dessus. Je n'ai pas non plus entendu les sifflets lors des corners."
Penses-tu que les choses vont s'améliorer contre la France ?
"Je n'ai pas l'impression qu'il y ait un problème de part et d'autre. Je pense que tout le monde sera là lundi pour tout donner et essayer de remporter ce match. Je ne m'en fais pas vraiment à ce sujet."
Est-ce que quelque chose comme ça te blesse personnellement ?
"Non, je ne suis pas comme ça. Je ne porte pas ça en moi."
Tu sais à quoi nous pensons parfois ? Tu voudras peut-être dire bientôt "je n'ai plus besoin de ça, je reste chez ma femme avec mes enfants"...
"Je vais être honnête. Avec tous ces matchs, ça serait bien d'avoir des vacances de 7 à 10 jours pendant ces périodes de rencontres internationales. Mais je le dis : tant que je me sens bien, je serai toujours prêt à jouer ici. Mais tu sais que je n'ai plus 10 ans devant moi. Cependant, j'ai déjà raté tellement de matchs avec l'équipe nationale à cause de blessures, que je veux certainement en jouer quelques-uns de plus. Et puis, je ne pense simplement pas à arrêter."
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