L'échec de Felice Mazzù est celui de sa direction

L'échec de Felice Mazzù est celui de sa direction

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Voilà, c'est fini. Felice Mazzù n'est plus l'entraîneur du RSC Anderlecht. Cela aura duré moins de cinq mois. Un scénario cousu de fil blanc.

Les plus pessimistes disaient qu'il n'atteindrait pas la Coupe du Monde. Ils ont eu raison. Nous ne sommes que fin octobre, et Felice Mazzù n'est plus l'entraîneur du Sporting d'Anderlecht. Tout, dans cette union (sans mauvais jeu de mots) contre nature, sentait le traquenard. Quand l'histoire d'amour commence par un adultère, le ver est dans le fruit. L'arrivée de Mazzù à Anderlecht en provenance de l'Union Saint-Gilloise, c'était loin d'une décision panique mais plutôt un choix guidé par l'égo de la direction anderlechtoise. 

Nous l'écrivions à l'arrivée de Felice : par ce "transfert" d'entraîneur, le RSCA voulait reprendre la main. Voler le meilleur entraîneur du pays à l'encombrant voisin unioniste. Comme à la grande époque. Vincent Kompany n'avait fini "que" 3e et répétait semaine après semaine qu'il manquait des moyens pour faire mieux ? Poussons-le dehors et amenons celui qui fait des miracles à quelques kilomètres. Peu importe que son style ne colle pas à l'ADN du club.

La direction va-t-elle rendre des comptes ? 

Homme de défis, il avait porté une équipe de morts de faim jusqu'au sommet du football belge ou presque. À Anderlecht, il est tombé sur une équipe de jeannettes. À l'Union, il avait plusieurs leaders, presque un par ligne. Dimanche, comme un symbole, son capitaine s'est encore troué et ses deux joueurs les plus expérimentés se sont encore pris le nez - sans même évoquer Vertonghen, qui n'a certainement pas signé pour un tel mic-mac. 

À l'Union, il s'était rendu maître dans l'art de la contre-attaque, du pressing haut, et dirigeait un groupe que rien ne pouvait abattre. À Anderlecht, il devait mettre en place un jeu de possession, avec des joueurs ne supportant pas l'idée d'être pressés et râlant quand l'entraînement se fait physique. Homme de contact et de chaleur humaine, il est passé d'une communion totale entre supporters et staff à un RSCA où la plaie était béante, et à vif après la séparation inexplicable avec Vincent Kompany. Tous ces points, auxquels il faut ajouter quelques autres sujets à débat : est-ce une question de pression, que Mazzù supporterait mal ? Est-ce une question de qualité du noyau ? On le voit, même sans aborder ces deux derniers sujets, le mariage semblait déjà mal assorti.

Ces points, tout le monde aurait pu les soulever en mai. Wouter Vandenhaute n'en a fait qu'à sa tête - il faut le nommer car c'est lui plus que tout autre qui a souhaité amener Felice à Neerpede. Après la défaite à Westerlo, il s'est rendu dans le vestiaire pour soutenir ses joueurs et son coach. Une discussion a eu lieu avec des représentants des supporters, où le président a défendu sa position également. Il n'a pas vraiment le choix : cet échec, c'est le sien, sans tenter d'exonérer totalement Felice Mazzù. Celui-ci a peut-être commis l'erreur de sa carrière jusqu'ici en ne lisant pas forcément entre les lignes. Mais peut-on refuser quand Anderlecht appelle ? A priori, non. Du moins, on ne pouvait pas. Désormais, le futur coach réfléchira peut-être à deux fois. 

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