René Weiler ou quand le pragmatisme gagnait à Anderlecht

René Weiler ou quand le pragmatisme gagnait à Anderlecht
Photo: © photonews

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Franky Vercauteren est arrivé au RSC Anderlecht pour remettre l'église au milieu du village et même s'il a promis qu'il ne chamboulerait pas tout, on peut imaginer qu'un certain réalisme reviendra au goût du jour. René Weiler doit en sourire ...

"Je n'arrive pas pour tout changer et je pense tout de même que j'ai l'ADN d'Anderlecht" ; pour sa conférence de presse de présentation, Franky Vercauteren était serein et tenait à ce que tout le monde le soit - il n'arrive pas pour tout chambouler et remettre en cause les mois de travail de Vincent Kompany, si utopique qu'ait pu paraître le projet du nouveau maître à penser de la maison mauve. Mais une chose est sûre : avec Vercauteren, dont le premier match sera scruté avec attention ce dimanche, le romantisme perd du terrain sur le pragmatisme. 

S'inspirer ... de Weiler ? 

Le constat est peut-être dur pour les supporters mauves qui rêvent de football champagne, mais il est bien là : voilà de longues années que les entraîneurs successifs passés au Parc Astrid ont peiné à mettre en place un jeu flamboyant. Les icônes anderlechtoises ces dix dernières années s'appellent autant Mbark Boussoufa, Matias Suarez ou Sofiane Hanni - de vrais artistes - que Marcin Wasilewski, Olivier Deschacht, Guillaume Gillet ou Lucas Biglia - des joueurs plus physiques, voire besogneux.  

Plus marquant encore : le dernier coach à avoir connu le succès à Anderlecht est celui dont "l'ADN" collait le moins au style de la maison - René Weiler, qui a remporté le titre avec un jeu basé avant tout sur la flexibilité tactique et l'efficacité, mais a également (certains diraient : surtout, remporter le titre étant "le minimum" au Parc) atteint les quarts de finale de l'Europa League, y donnant du fil à retordre au grand Manchester United. 

Le discours de Weiler à l'époque avait été mal compris et mal accueilli par beaucoup : le Suisse avait maladroitement lancé que "l'histoire ne gagne pas de titres", propos peu orthodoxes dans un club aussi fier de son histoire qu'est le RSCA. Cette histoire, la nouvelle direction la met en avant coup de com' après coup de com' et nul doute que Franky Vercauteren la respecte (il en est partie intégrante) ; mais on ne serait pas surpris qu'au fond de lui, le nouveau T1 anderlechtois ait en tête un peu de ce pragmatisme. 

Avec le recul aujourd'hui, beaucoup voient en René Weiler un incompris ; Sofiane Hanni, que nous avions rencontré à Moscou, nous faisait part de son admiration pour le Suisse (redécouvrez ses propos par ici) et les supporters, s'ils restent partagés sur son cas, semblent moins critiques qu'ils avaient pu l'être à l'époque. Pour une bonne raison : tous sont conscients que sans résultats, l'histoire ne peut suffire à porter un club. Demandez aux supporters de l'AC Milan, de Manchester United ou de l'Olympique de Marseille si l'histoire glorieuse de leur club suffit à faire oublier les piètres résultats des dernières années. C'était peut-être le sens des propos "choc" de Weiler quand il coachait Anderlecht. 

Aujourd'hui, Franky Vercauteren a un rôle hybride et délicat à jouer : personne ne comprendrait qu'il jette le bébé avec l'eau du bain et abandonne le "projet Kompany", mais tout le monde s'attend à voir un peu de réalisme revenir à l'ordre du jour. Et si les Mauves battent Saint-Trond 1-0 sur un but de raccroc à la 88e, réussissant leur premier 6/6 de la saison, il faudra s'en contenter ... 

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