Interview Jean Butez, bientôt au top belge ? "Il a encore une vraie marge de progression"

L'évolution est frappante. Jean Butez (23 ans), après une saison d'apprentissage dans l'ombre de Logan Bailly et Olivier Werner, est désormais indiscutable entre les perches de l'Excel Mouscron, dont le maintien quasi-assuré doit beaucoup au jeune français. Mais qu'est-ce qui a changé ? "L'expérience et la confiance. Un jeune gardien a besoin de jouer, ce qui est parfois difficile vu que toute erreur à son poste se paie cash", entame Eric Deleu, coach des gardiens de l'Excel, que nous avons contacté. 

Il jouait "comme en réserves" 

Butez semble cette saison plus concentré, loin des quelques erreurs qu'il pouvait commettre lors de ses titularisations la saison passée. "Il y a une raison à cela, nous en avons discuté avec lui : Jean a disputé énormément de matchs en réserves avec le LOSC. Quand il jouait à Mouscron, il abordait ces matchs de la même façon, comme des matchs sans enjeu", explique Deleu. 

"Il a fallu lui faire comprendre qu'en équipe première, on jouait pour des points et des primes et qu'il était hors de question d'essayer des choses", rigole notre interlocuteur. "Tout doit être le plus parfait possible et il l'a compris. Je pense notamment aux ballons en profondeur, qui étaient sa faiblesse à l'époque ; aujourd'hui, il est un des meilleurs gardiens de Belgique sur les longs ballons aériens. Il soulage sa défense". 

Jean Butez a encore du travail 

Bien sûr, la perfection n'est pas encore atteinte. "Il y a encore du travail, j'en parlais encore avec Guy Martens (entraîneur des gardiens de Genk, nda) récemment : si difficile que ça paraisse, il doit encore gommer les petites erreurs qu'il peut encore commettre. Même si Jean progresse à grande vitesse", estime Deleu. "Son point fort est le mental : après un bon match, il n'est pas euphorique, mais il n'est pas non plus au fond du trou après un moins bon match. Il reste calme dans toutes les circonstances". 

Un calme nécessaire dans une équipe qui joue le maintien, mais que Bernd Storck a réussi à stabiliser. "Il a eu confiance en Jean et c'est ce dont un jeune gardien a besoin. Après un ou deux ans, maximum, en U21, vous devez jouer", pointe Deleu. "Qui plus est, le coach a stabilisé une défense qui bougeait beaucoup : on ne faisait pas beaucoup de matchs avec la même paire axiale". Libéré de tout stress, Butez peut désormais briller avant, peut-être, de faire le grand saut vers le top...