L'absence Nainggolan, ou l'inquiétante rigidité tactique

Manuel Gonzalez
Manuel Gonzalez
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L'absence Nainggolan, ou l'inquiétante rigidité tactique
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Pour la grande majorité des Belges, la non-sélection du médian de la Roma pour la Coupe du Monde est incompréhensible. Le sélectionneur continue lui d'avancer des raisons tactiques qui, pour lui, sont implacables. Mais rien n'y fait, on ne comprend pas.

En septembre 2016, Roberto Martinez a installé un 3-5-2 pour donner une nouvelle dynamique aux Diables Rouges. Après la déconvenue contre l’Espagne pour sa première rencontre amicale, l’ancien coach d’Everton s’est penché sur un schéma qui lui a rapidement offert de bons résultats.

Le tout sans Radja Nainggolan. Utilisé seulement six minutes lors du premier match qualificatif contre Chypre, l’Anversois devait attendre six mois pour retrouver le onze de base, après avoir été oublié en novembre pour avoir curieusement rapidement rejoué avec Rome lors de son forfait un mois plus tôt. Mais après un petit retard lors d'une séance tactique, le Ninja devait rester sur le banc contre l'Estonie, et était privé de deux rassemblements. 

Pas un 6, pas un pur 10

Là où l’ont peut facilement rejoindre Martinez, c’est qu’il n’y a pas forcément de place dans le onze pour Nainggolan. Le Ninja ne semble pas assez discipliné pour postuler à la place occupée sérieusement par Axel Witsel, il n’a pas non plus la vivacité balle au pied d’un Hazard ou d’un Mertens pour attaquer derrière l’attaquant de pointe, même s’il évoluait à une position plus avancée dans le championnat italien.

Reste alors la place de numéro 8, qui lui conviendrait parfaitement, mais elle est dévolue à Kevin De Bruyne, qui s’y est imposé tout simplement comme l’un des meilleurs joueurs du monde, grâce à une saison encore plus brillante à Manchester City.

Nainggolan pourrait être une excellente solution de rechange en fonction du scénario du match, un plan B pour dynamiter le jeu (et plus élaboré que le double mètre de Fellaini posté dans le rectangle). Mais Martinez a préféré s'en passer, reprenant un Youri Tielemans qui n'offrira pas plus que d'autres Diables. Surtout après une première saison assez timide à l'étranger. Radja Nainggolan, qui s'arracherait et qui ne tremblerait pas dans un stade rempli par 300.000 personnes, est sacrifié. 

Une tactique qui fonctionne... mais contre qui? 

On veut bien croire le sélectionneur quand il évoque des raisons tactiques, même s'il n'avouera jamais que sur le plan relationnel ça ne collera jamais avec le Ninja, mais c'est peut-être le plus inquiétant. Se passer d'un tel joueur dans un groupe de 23, c'est trop peu concevable. Certes, il n'a pas réalisé de grand match sous Martinez, mais l'explication du Catalan sur la réussite de son système est trop simpliste.

Oui, la Belgique a enregistré de nombreux bons résultats, avec le plus grand total de buts avec l'Allemagne. Mais en marquer 15 en deux matches contre Gibraltar et 10 contre l'Estonie est-il représentatif? En Russie, les rencontres seront bien plus fermées, et dans aucun cas un Nainggolan ne sera pas utile au moins une fois. 

Cette annonce a été un sérieux coup au moral pour une grande majorité des suiveurs de l'équipe nationale, mais là n'est pas le plus important. Il faudra rapidement se sortir cette non-présence de nos têtes. Peu importe qui sera de la partie, l'important, c'est l'équipe ! 

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