Droits télé : c'est la soupe et le soap
Photo: © SC
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Le Standard, St-Trond, Charleroi, le Beerschot et le Lierse ont réitéré par voie d'un communiqué leur intention de vendre leurs droits télé séparément. Apparemment, la démarche pourrait tenir de l'anecdotique. Mais c'est plus complexe que ça.
"La cause directe de proposer séparément les droits télé par ces clubs est le résultat du vote du 10 décembre 2010 concernant le format de la compétition que les responsables de la Proleague n’ont pas appliqué. Entretemps, 7 clubs, qui avaient voté le 10 décembre 2010 pour une compétition a 18 sans playoffs, ont changé leur voix, parce que le G4 menaçait de vendre ses droits seul, ce qui aurait signifié que les autres se retrouveraient sans revenus, et risquant de graves problèmes financiers".
Dans un marché médiatique en constante évolution, ce club des cinq fait valoir également des éléments commerciaux qui justifieraient leur démarche. "Entretemps, tant dans les stations télé “ouvertes” (donc non-payables) publiques et privées, que dans le marché de la télévision payante, il y beaucoup de choses qui bougent en Belgique et de ce fait, l’acquisition de droits football est un élément compétitif. La présence de plusieurs offrants de produits similaires ne serait pas une mauvaise chose pour les stations et pour les consommateurs. Ce qui en ressort est le fait que nos clubs possèdent plusieurs atouts bien spécifiques:
- Le Standard n’est pas seulement le seul club wallon en D1 la saison prochaine, c’est également le club avec le plus grand nombre de spectateurs
Il n'en ressort pas moins qu'on a l'impression que ce communiqué est adressé avant tout aux autres 11 clubs de la D1, et principalement aux "petits" qui ont retourné leurs vestes et ont voté avec le G4 (Eupen, Zulte-Waregem, Cercle, Lokeren, Westerlo, Malines et Courtrai). Parce que c'est eux qui pourraient être les grands perdants de cette guéguerre.
Car si la démarche des cinq peut se justifier d'un point de vue économique, elle posera dans la pratique de sérieux problèmes d'organisation du championnat à la Commission du calendrier. Les exigences d'un seul opérateur télé étaient déjà difficiles à rencontrer. Dès lors qu'en sera-t-il si elles sont multipliées?
Par ailleurs, au niveau de l'éthique sportive, le fait d'avoir des opérateurs télé éventuellement différents pose également problème. Parce qu'il ouvre la porte à de possibles dérives. Même si cela ressort du procès d'intention, on peut envisager des arrangements "amicaux", voire certaines solidarités anti-sportives entre clubs d'un même opérateur, c'est à dire d'un même sponsor.
Aussi, attendons de voir comment réagiront les autres clubs qui se réuniront le 6 mai. La Pro League relancera-t-elle un nouveau débat sur le format du prochain championnat ou ira-t-on vers un divorce irrémédiable dont on a pas encore fini de mesurer les conséquences?
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