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Les Diables Rouges pouvaient aller chercher la première place et une partie de tableau bien plus simple en cas de victoire. Ils auraient peut-être mérité l'élimination au terme d'un match lamentable.
Tous en costume de Tintin pour ce match décisif, les Diables Rouges espéraient bien sûr que ce soir, ce serait Goals en Stock plutôt que Tintin au pays des regrets. Il y avait deux écoles : ceux qui calculaient déjà comment éviter le tableau le plus difficile, et ceux qui se disaient que sur un malentendu, ça pouvait même être Vol 2706 pour Bruxelles.
Au coup d'envoi, la Belgique est en tout cas qualifiée (et deuxième). Un peu fébrile en début de match, elle se crée cependant la première occasion, face à une Ukraine privée de Mudryk et Tsygankov et visiblement venue défendre. Le premier déboulé de De Bruyne trouve Lukaku, qui perd son face-à-face avec Trubin (7e).
Tintin au rabais
Repliée dans son camp, l'Ukraine envoie des flèches en contre et profite d'espaces inexplicables dans l'entrejeu et le dos belges. Roman Yaremchuk en profite pour alerter Casteels (20e), avant qu'une perte de balle de Faes offre une frappe cette fois à son compère Dovbyk (21e).
Le même Dovbyk, trouvé par une passe dans l'intervalle laissé par Onana et Castagne, crochète encore Faes, mais fait le mauvais choix - et Sudakov frappe largement au-dessus (27e).
Le jeu belge est stéréotypé. Seul un coup-franc vicieux de KDB trouve le petit filet de Trubin (33e). Pire, la plus grosse occasion est ensuite pour l'Ukraine, quand une combinaison plein axe trouve Yaremchuk. L'ex-Brugeois manque ensuite sa passe vers Dovbyk (42e).
Le temple du sommeil
D'une façon ou d'une autre, ça réussira à être pire en seconde période. Ceux qui ont subi les matchs de la France et de l'Angleterre la veille ne pourront pas être plus tendres avec nos Diables ce mercredi : rien ne fonctionne, le ballon circule sans idées - frappes contrées, passes manquées et corners sans danger.
Seul, à la 58e, un crochet de Jérémy Doku parvient enfin à mettre un peu le feu... mais il est suivi, comme trop souvent, d'un dernier geste imprécis. Tedesco se décide à faire des changements, Trossard est hué à sa sortie (62e). Et si faire monter Carrasco à sa place surprend, c'est bien l'ex-Colchonero qui alerte Trubin sur un relais avec Lukaku pour un premier frisson (74e).
Mais les frissons seront ensuite pour les supporters belges : Artem Dovbyk, lancé au duel avec Faes, accélère et force Casteels à un nouvel arrêt. Le meilleur buteur de Liga sème encore la panique quelques minutes plus tard, frappant dans le petit filet (78e). Pire : sur un corner, Koen Casteels relâche un ballon et se fait une grosse frayeur (83e).
La fin de rencontre se fait dans une atmosphère asphyxiante : un but, et les Diables sont premiers du groupe avec une voie royale ; un but adverse, et ils sont dehors. L'Ukraine prend des risques, se découvre, mais ni De Bruyne, ni Bakayoko enfin rentré ne forcent la décision. Même Lukaku, auteur d'un match délicat, est hué par son public à sa sortie. Comme tous ses équipiers au coup de sifflet final d'une rencontre qui a peut-être cassé quelque chose entre les Diables et leurs supporters.