Edito Un soir de juillet 2018, à Kazan...

Un soir de juillet 2018, à Kazan...
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Eden Hazard a fait ses adieux. On avait déjà fait son deuil, et pourtant, nous revoilà émus...

À quoi pense-t-on, au moment de se remémorer la carrière brillante d'Eden Hazard ? Certainement pas à ces 4 dernières années gâchées, bousillées par son physique, son dilettantisme, son attitude pas adaptée aux exigences du Real Madrid. Quatre ans pour rien, qu'on ne laissera pas tout entacher. Peu importe que ce soit la faute d'Eden, de Carlo Ancelotti, de Thomas Meunier : sous le tapis, ces 4 années, jusqu'à ce que lui-même se décide à en reparler à coeur ouvert. Car le coeur, on l'a lourd.

Chacun y va de sa petite anecdote et de son expérience "perso" avec Eden ; l'ex-capitaine des Diables Rouges était si naturel et si à l'aise qu'il donnait cette impression que vous étiez un pote. Il laissait vraiment à chacun des souvenirs personnels, il avait un impact. Là où les moments au micro de la presse en zone mixte sont souvent des échanges déshumanisés, robotiques, Eden vous parlait vraiment. 

eden hazard

Des anecdotes, j'en ai aussi, comme le fait qu'Hazard soit le seul joueur dont je compte un maillot dédicacé dans ma penderie. Un maillot qui date de 2010, n°26 encore au dos, que le gamin du LOSC avait signé pour l'ado que j'étais encore aussi, et qui m'a été offert par feu mon parrain. Son dernier cadeau. Plus personnel, difficile de faire. 

De manière plus pudique, il y a évidemment ce soir de juillet 2018, à Kazan. Bien sûr, voilà plusieurs années déjà qu'Eden Hazard nous faisait rêver à Chelsea comme en sélection. Et voilà quelques semaines qu'il survolait déjà la Coupe du Monde 2018. Mais ce 6 juillet 2018, il est rentré dans une autre dimension. Sa forme finale, son chef d'oeuvre. Eden a dansé sur le Brésil comme son idole Zizou en 2006, déjà en quart de finale. Avec 100% de dribbles réussis, un chiffre inédit, Hazard a mangé au 5 étoiles, comme toute la Belgique ce soir-là. 

eden hazard

Ca paraît fou, mais à l'époque, il n'était pourtant pas élu homme du match. La FIFA, comme d'habitude incapable de regarder un match autrement que par les statistiques, élira Kevin De Bruyne (excellent, certes) "Man of the Match", malgré peut-être l'une des 10 plus grandes prestations individuelles de l'histoire de la compétition. 

Sans cette cruelle élimination quelques jours plus tard à Saint-Pétersbourg (et malgré, encore, un récital du capitaine des Diables), Hazard remportait probablement le Ballon d'Or au détriment de Luka Modric. Mais les souvenirs n'en sont pas pour autant moins beaux : pendant un mois, en Russie, il était la star. Tout le monde nous en parlait. Les Russes en étaient fous, et même les Brésiliens dépités après l'élimination au Tatarstan ne pouvaient que s'incliner devant un n°10 digne des leurs. 

Ce doux soir de juillet 2018, dans une ville où je ne pensais jamais mettre les pieds quand, adolescent, je regardais Eden Hazard ouvrir les défenses de Ligue 1 sous le maillot du LOSC, restera comme mon plus beau souvenir du joueur, et probablement mon plus beau souvenir en tant que suiveur des Diables - ou que supporter, car le costume n'est jamais totalement enlevé. Merci pour tout Eden... et à bientôt. 

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