Marc Wilmots réussirait-il avec l'Algérie?
Libre depuis la fin de son aventure chez les Diables, Marc Wilmots est cité avec insistance en équipe nationale algérienne. A-t-il le profil idéal?
Les pour
Marc Wilmots est indéniablement un meneur d'hommes. Peu d'entraîneurs auraient pu fédérer le noyau comme il l'a fait au moment de son arrivée à la tête des Diables. Au sein d'un noyau bourré de talent, mais qui a besoin d'être canalisé et encadré pour obtenir des résultats (on se souvient de Vahid Halilhodzic, énorme caractère et personnage entier, mais qui a su emmener l'Algérie jusqu'au Brésil et y atteindre les huitièmes de finale), Marc Wilmots pourrait mettre ses capacités de leader à profit.
De façon assez évidente, Marc Wilmots peut également compter sur le fait d'être francophone pour faciliter son intégration... et cela, sans être Français, ce qui peut augmenter l'indulgence du public à son égard. Public que Wilmots sait comment charmer. Les entraîneurs belges ont d'ailleurs la cote en Afrique: Hugo Broos ne fait pas du mauvais travail à la tête du Cameroun, on se souvient du passage de Paul Pot au Burkina Faso et même de celui de Georges Leekens à la tête de la Tunisie récemment, avec une qualification manquée d'un cheveu pour la Coupe du Monde.
Autre avantage: si Willy devait indéniablement progresser tactiquement pour s'imposer face aux plus grandes équipes européennes, la concurrence en Afrique est moindre sur ce plan. Le football africain est qui plus est totalement différent de celui pratiqué en Europe, ce qui rend toute comparaison au niveau du fond de jeu plutôt hasardeuse (et on sait que le fond de jeu a été le point le plus critiqué chez Wilmots ces dernières années).
Les contre
Marc Wilmots devra obtenir des résultats immédiats, dans une "poule de la mort" composée de l'Algérie, du Nigeria, du Cameroun et de la Zambie. Il n'y aura tout simplement pas de matchs faciles et pas de temps d'adaptation possible pour lui - la Fédération et le public algériens sont de toute façon connus pour leur manque de patience.
Mais patient, l'ancien sélectionneur des Diables l'est tout aussi peu. Tout le monde a encore en tête les nombreux clashs l'ayant opposé à l'Union Belge - clashs dont il est sorti victorieux jusqu'à ce que l'UB puisse se séparer de lui sur base des résultats. Wilmots ne supporte pas le manque de professionnalisme - il risque malheureusement, et sans vouloir alimenter le moindre cliché, d'être servi sur le continent africain. De même, Wilmots pèche souvent par excès d'égo, et il aura en face de lui une Fédération nettement plus ferme que l'URBSFA. L'alchimie pourtant avait fonctionné avec Halilhodzic... jusqu'à ce que le Bosnien décide de partir de lui-même malgré les supplications de tout un pays.
Tout un pays, enfin, qui ne sera pas le "sien". Et c'est là le dernier point que Willy devra(it) apprendre à gérer: coacher une équipe nationale qui n'est pas celle de son pays, de son coeur, motivation qui l'a poussé jusqu'au bout avec la Belgique. Une étape parmi d'autres qu'il devra de toute façon franchir pour continuer sa carrière. C'est à lui d'y arriver...
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