La victoire de Platini

C'est vrai que la victoire des Français est pour le moins inédite. Mais même avec un résultat aussi douteux, il semble un peu tordu de dire que le président de l’UEFA est derrière les faits, contrairement à ce qui se sous-entend plus ou moins ouvertement un peu partout en Europe. Comment imaginer qu’une ancienne gloire de St Etienne, personnage illustre de l’histoire des Verts, puisse penser favoriser son grand ennemi lyonnais ?

La victoire de Platini concerne un autre sujet. Il a basé sa candidature à la présidence de l'UEFA sur une démocratisation du foot européen. Et un des piliers de sa vision était la possibilité pour les champions de ligues moins riches d’accéder à la Ligue des Champions. Une telle idée est plutôt une question de principe mais elle est bien sûr plus facilement défendable si les résultats sur le terrain l'accompagnent.

Le Français a été critiqué pour cette décision par tous ceux qui croient que ce genre de clubs de championnats moins médiatiques n’ont pas leur place parmi l’élite de l’Europe. Ils préfèrent y voir les 3èmes et 4èmes des championnats plus forts. Or les succès de l'Apoel chypriote et du FC Bâle suisse ont prouvé que c’est possible pour des clubs de ces championnats d’être compétitifs contre les géants du foot européen.

Cette réussite est aussi un signe pour les clubs belges. Cela signifie qu'ils ne doivent pas se résigner à jouer les figurants dans la phase de groupes et qu'ils peuvent en fait se battre pour bien plus. Avec des résultats certes catastrophiques à l'extérieur, le Racing Genk a terminé sa participation sans aucune défaite à domicile dans un groupe difficile. Tout cela laisse l’espoir que bientôt un club belge passe l'hiver européen en Ligue des Champions.