Le billet de Dupk : Leekens,stop ou encore ... stop?
Photo: © SC
Nos Diables ont gagné. Mais même à la loupe d'un chauvinisme béat, on serait bien en peine de repérer un fond de jeu sur la copie qu'ils ont remise vendredi soir face à la Roumanie.
Les Diables Rouges ont battu la Roumanie. Mais Georges Leekens avait annoncé avant le match que le résultat ne compterait pas. Or, si on enlève le résultat, de la soirée de vendredi, il ne reste plus grand chose à nous mettre sous la dent.
Certes, Anthony Vanden Borre a montré qu'il était redevenu le joueur qu'on aimait il y a quelques années. Mais on le savait déjà depuis ses matches en Champion's League avec Genk.
A part ça, le match fut d'un triste inacceptable. 90 minutes durant, on a eu l'impression d'assister à la 428 ème représentation du Malade Imaginaire par une troupe d'acteurs-fonctionnaires blasés du Théâtre National.
90 minutes durant, on a vu une bande de gamins de maternelle à qui l'instituteur aurait demandé de colorier un dessin, sans dépasser, ni faire de tache. Et au bout du compte, c'était comme si on était content que personne n'ait renversé son pot de gouache ni avalé son pinceau.
L'image peut être sympathique, sauf que sur le terrain, Georges Leekens disposait non pas de mioches maladroits, mais de types qui jouent dans les plus grands clubs d'Europe : Manchester City, Benfica, Bayern, Porto, Ajax et PSV. Et qu'on était en droit d'attendre davantage que des stars désabusées ravalées au rang de figurines coincées, tétanisées sur une barre d'un kicker de l'ennui.
D'accord, contre la Roumanie, ce n'était qu'un match amical. Néanmoins, lors des matches qui ne comptaient pas que pour du beurre, le bilan et la patte affichés par Georges Leekens ne furent guère plus réjouissants. Hormis un excellent match contre la Mannschaft en septembre 2010 (défaite 0-1), on n'a strictement rien vu. On en a été réduit à exulter de bonheur après un 4-4 obtenu à domicile contre ... l'Autriche.
La Belgique ne joue pas bien, ni avec envie, ni avec efficacité. Quel est le système de jeu mis en place par Georges Leekens? La question relève de la question subsidiaire impossible à résoudre sinon par un coup de chance. La campagne de l'Euro 2012 a été un échec cuisant. Et hélas, cette cuisson a enlevé tout jus à notre équipe nationale.
Aujourd'hui, on nous dit qu'on prépare le Mondial 2014. Demain, si rien ne change, on nous annoncera que cette génération pleine d'avenir, mais sans présent, préparera plutôt l'Euro 2016, voire la Coupe du Monde de 2018.
Nos stars qui sont véritablement une génération dorée ont besoin d'un nouvel enthousiasme, d'audace, de prises de risques. Elles doivent être habitées par un grain de folie. Et non pas par la peur de mal faire au pays "leekensien" du geste technique interdit.
Il nous reste un peu moins d'un an pour préparer la nouvelle campagne de qualification. C'est peu et c'est beaucoup. Avec ou sans Georges Leekens?
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