Interview Leekens "L'image d'enfants gâtés, c'est fini!"

Dirk Diederich
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Leekens "L'image d'enfants gâtés, c'est fini!"
Photo: © SC

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Georges Leekens a succédé en mai 2010 à Dick Advocaat à la tête des Diables Rouges. Nous l'avons contacté pour dresser un bilan des derniers mois et pour envisager l'avenir avec lui.

  L'équipe nationale suscite à nouveau l'enthousiasme. Les Diables ont régulièrement développé un football lèché et audacieux, même s'ils ne sont parvenus jusqu'ici à le traduire dans les chiffres. Avec un 4/12, la qualification pour l'Euro 2012 semble plutôt mal engagée.
   

Pourtant, Georges Leekens dresse un bilan positif. Il constate un nouvel état d'esprit dans son équipe. Il voit un groupe jeune et ambitieux prêt à en découdre, mais qui doit encore gagner en efficacité. Il plaide le réalisme, tout en rappelant qu'il n'est pas interdit de rêver à un bel avenir.
   

Quel bilan dresses-tu de ces derniers mois en tant que sélectionneur national? Quels sont les progrès qu'a réalisés ce jeune groupe? Que lui faut-il encore travailler?
    

"Pour moi, ce fut une belle année. Tant à Courtrai qu'en équipe nationale. Nous avons essayé avec l'équipe nationale de nous rapprocher  du public. Désormais, nous représentons à nouveau quelque chose. Car on sort d'une période d'un relatif désamour avec le gros du public. Je pense que nous soignons également davantage notre communication envers le monde extérieur. Nous avons revalorisé l'aspect émotionnel, passionnel autour de l'équipe nationale. Les joueurs eux-mêmes retrouvent avec plaisir l'équipe nationale. Je constate un sentiment de solidarité.  Lors du dernier match en Russie, nous avons réussi à casser cette image d'enfants gâtés. Je dispose d'un groupe jeune, avide et ambitieux qui développe un beau football offensif et audacieux. Mais à l'avenir, il devra soigner également l'efficacité".
   

"C'est un processus de croissance. On commet encore de petites fautes qui sont des pêchés de jeunesse. Là, il faudra les corriger à l'avenir. Je sens aussi que la Belgique est à nouveau respectée au niveau international. Nous sommes remontés de la 62 ème à la 57 ème place au classement de la FIFA. A terme, j'espère arriver dans le top 30".
 

   

 

Un des matches qui nous restent en mémoire est évidemment le match contre l'Autriche, un match intense et plein d'émotions. Que retiendras-tu de cette soirée-là?
   

"Je retiendrai surtout la force de volonté que nous avons montrée, le fait qu'après avoir été menés, nous avons continué à nous battre. Avant, dans de telles circonstances, on avait plutôt tendance à baisser les bras. Contre l'Autriche, nous avons fait preuve d'une force mentale et de beaucoup d'envie. Parfois même un peu trop, car en fin de match, nous avons essayé de marquer un cinquième but en créant ainsi des espaces pour l'adversaire"
    

"Nous aurions dû à ce moment-là voir davantage la réalité en face. Mais d'un autre côté, je ne peux pas non plus reprocher aux joueurs cet enthousiasme juvénil. Ce sont des choses qui se mettront en place avec le temps.  J'ai été déçu par le résultat, mais certainement pas par notre prestation. Je pense que nous avons joué un bon match. Le public a passé une bonne soirée. Ce fut un de ces matches qu'on ne voit pas souvent et dont on se rappellera longtemps encore après".
    

Comment évalues-tu nos chances de qualification pour l'Euro 2012?
   

"Nous ne devons pas trop nous attarder sur les statistiques. Mais simplement nous concentrer sur le prochain match. Plus on se met la pression, plus c'est improductif. Il faut être réaliste. L'Allemagne est désormais inaccessible. Par contre, l'Autriche et la Turquie restent à notre portée, même si elles ont disputé un match de moins que nous. Rien n'est donc joué, mais ce ne sera pas facile".
    

"On peut rêver, mais laissons ça à demain et à après-demain. Aujourd'hui, nous devons tout d'abord rester réalistes. Je pense qu'on sort d'une année qui fut très riche en expériences. Contre la Turquie, on aurait pu sans doute ramener un meilleur résultat. Mais nous nous sommes laissé bousculer un peu trop facilement par l'adversaire". 
   

"'L'équipe s'est trouvé l'année passée une identité. Je pense que nous avons trouvé un bon équilibre entre jeunesse et expérience. Kompany, par exemple, dispose déjà malgré son jeune âge , d'un sacré bagage au niveau international. Je dispose d'un noyau de 25 à 26 joueurs qui m'offre de nombreuses possibilités et qui me permet de constituer une équipe qui tienne la route".
   

La victoire en fin d'année en Russie était-elle importante?
   

"Un match amical reste un galop d'essai, mais je pense qu'il a été important en vue du match contre l'Autriche. Durant cette campagne, nous n'avons pas toujours été récompensés, nous avons parfois commis de petites erreurs. Aussi, quand on peut forger un tel résultat, mentalement, ça fait du bien. Pour l'équipe, mais aussi pour l'ambiance autour de l'équipe nationale et pour le public".
   

Ce soir, nous publierons la suite de cette interview en exclusivité. Leekens y parlera de Tim Simons, de Daniel Van Buyen, de Nacer Chadli, de Romelu Lukaku, de la réforme du championnat et de la Coupe du Monde en Afrique du Sud.

 
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