Lettre ouverte à Danny Ost
Photo: © SC
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Dupk écrit une lettre ouverte à Danny Ost qui débarque à l'AFC Tubize un club mal en point. Comme à Eupen il y a deux saisons?
Cher Danny,
J'ai suivi ta carrière de joueur à l'Union. J'ai suivi ta carrière d'entraineur à Strombeek, à l'Olympic et à Eupen.
Sache que je te considère comme l'un des plus chouettes entraineurs de la profession en Belgique. Aussi, dès que tu trouves une équipe à coacher, je suis content. Car te laisser sur le carreau est un incroyable gaspillage. Tu viens de signer dans un club qui me tient à coeur, l'AFC Tubize. J'aime ce club pour ses supporters, des gens qui aiment parler foot sans fanatisme et qui sont même capables de porter plusieurs écharpes de clubs différents. J'aime ce club pour son stade, une espèce de monstre hybride construit à la va-te-faire f.... J'aime ce club pour son parfum de provincialisme fièrement affiché.
Tu es spécialiste de missions impossibles. Il y a moins de deux ans, peu de gens étaient prêts de parier le moindre cent sur tes chances de réussite à Eupen. Pourtant, tu es parvenu en peu de temps à sauver le club d'une descente annoncée et mieux même à l'amener en D1. Eupen en D1, c'est un peu ton bébé. Et tes premiers matchs avaient donné un visage séduisant aux pandas. Le verbe était beau. Il y avait juste un souci en math. La direction du club n'a pas eu la patience nécessaire et a engagé un clown pathétique à ta place qui heureusement aura été rapidement débarqué pour ramener la raison au Kehrweg.
Tu rebondis aujourd'hui à Tubize. Mais sais-tu réellement où tu es tombé? Connais-tu les dirigeants actuels des Brabançons? Certes, le club a désormais des lettres puisqu'il est dirigé par un Tartuffe et un Figaro.
Le Tartuffe (malgré lui) est homme comme il faut. Il affiche une prestance. Une allure de sage. Le bagoût du politique. Le club est sa carte de visite. Son oeuvre aussi. Il y a du gourou chez lui. De l'intouchable. Mais qui risque à chaque fois gros. Qui met son personnage public en jeu. Il trône. Il sourit. Il donne des poignées de main chaleureuses. Mais ses pieds et poings sont liés par la gestion de plus en plus calamiteuse de son club. Sans le sou, il a placé à la tête de l'administration quotidienne de son club des gens qui n'ont pas la carrure pour un costume qui leur est beaucoup trop large. Il ne peut plus reculer sous peine de se désavouer. C'est la triste fuite en avant. Il sourit, il rassure, puis il frappe ce que ses gens, ses Frankensteins, lui proposent de frapper.
Le Figaro est coiffeur de son métier, ancien joueur, ancien entraineur, personnage parfois truculent par ses anecdotes et par ses rodomontades. Il est revenu à l'AFC invité comme pièce muséale du puzzle de l'histoire du club. Mais la pièce s'est détachée du puzzle et est emportée par le tourbillon qui agite l'AFC en ce moment. Homme du passé, il se retrouve sur un ring où il est désormais baffé par le Klitschko du temps présent. Il réagit donc, il gesticule, il s'agite, il donne de la voix, il manoeuvre pathétiquement et évidemment comme quelqu'un qu'on a laché dans un ring pour lequel il n'était plus fait. Il multiplie les gaffes de celui qui marche à l'aveugle.
Il a rendu en avril dernier un rapport de scouting négatif sur Dalibor Veselinovic, le buteur du Brussels actuellement courtisé par les mauves. Il a laissé filer par imprudence Kevin De Broyer. Il cède aux managers qui veulent placer des joueurs en tests (depuis deux semaines, il y en a sept et ils n'ont pas le niveau, mais il les garde pour faire plaisir), il bâcle les dossiers Villano, Alandson et Alex Da Silva.
D'accord, le Figaro a des circonctances atténuantes. Il ne maitrise pas tous les éléments. Ce n'est pas lui qui est derrière l'arnaque des investisseurs italiens. Ce n'est pas lui qui a fait signer par exemple un contrat à Pietro Daddi (ton attaquant) où il est stipulé qu'il touchera 500 euros par but marqué pour l'AFC Tubize, ce n'est pas lui qui est responsable du climat malsain que l'attaquant italien fait régner dans le vestiaire (interroge tes joueurs, Danny, ils te confirmeront ce que je t'écris ici). Mais en attendant, il est là avec ses gesticulations qui font pas mal de dégâts.
Tu vas devoir composer avec tous ces éléments, Danny. Tu hérites d'un groupe qui ne joue pas mal au football, d'un groupe qui comme la saison passée vaut surtout par la qualité de son organisation. Tu disposes en fait, si tu me permets l'image, d'un bel athlète bien musclé, mais complètement édenté, incapable de mordre depuis les départs de Perbet et de Njock.
Je te dis ça et je ne te dis rien. Parce que comme toi, je sais qu'en football, il n'y a pas de vérités définitives. Qu'en football chaque match doit être joué et que des clubs malades peuvent connaitre un sursaut qui n'est pas toujours de fièvre. Mais prends cependant tes précautions. Les malades sont parfois également contagieux.
Amitiés et bonne saison, Dupk
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