Interview Dorian Dessoleil a enfin quitté l'enfer : "J'étais dégoûté du football"
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Après un an passé dans le purgatoire du noyau B de l'Antwerp, Dorian Dessoleil va enfin pouvoir redevenir footballeur à part entière. Le défenseur des Francs-Borains s'apprête à lancer sa saison face à la RAAL, et nous a accordé une interview.
Dorian Dessoleil (32 ans) revient de loin. En 2023-2024, le solide défenseur carolo a été relégué dans le noyau B de l'Antwerp, s'alignant même brièvement avec l'équipe U23. La fin de son contrat anversois, il l'a vécue comme une délivrance, et s'est rapidement engagé aux Francs-Borains pour se relancer. Nous l'avons rencontré au Stade Robert pour discuter de ce renouveau.
Bonjour Dorian. Tout d'abord, comment se passe ton intégration au RFB ?
Je me sens super bien. Mon intégration dans le groupe s'est très bien passée, j'ai été très bien accueilli. Je suis très content d'être ici, dans ce club à l'atmosphère très familiale. C'est tout ce que je voulais.
Où en étais-tu sur le plan physique à ton arrivée ?
"J'étais très bien sur ce plan, j'ai continué à travailler dur pour moi-même car je savais très bien qu'à un moment, ça allait payer et je serais récompensé. Mon objectif était de reprendre directement avec un noyau professionnel et c'est ce qui s'est passé. Ca m'a permis de directement travailler à l'aspect tactique et à faire connaissance avec le groupe.
On sait que le corps suit la tête, il fallait donc rester fort mentalement dans ta situation...
J'ai eu des jours, je ne vais pas le cacher. Ce n'était pas facile de vivre ça pendant des mois. Mais comme on dit, il y a une justice, en football comme ailleurs, et ça a fini par se vérifier. C'était à moi de garder le mental, ma famille et mes proches m'y ont aidé.
Est-ce qu'on se met à douter de ses qualités quand on est mis à l'écart comme ça ?
C'est là que ma famille m'a aidé. Car bien sûr, quand tu es tout seul comme ça, tu te mets à douter, bien sûr. Mais ses qualités, on ne les perd pas en quelques semaines. Certains n'aiment pas ton style, ça arrive (sourire). Je savais que le jour où quelqu'un me ferait à nouveau confiance, ça irait tout seul.
Je suis resté un leader, même à l'Antwerp
Tu es du genre à marcher à la confiance ?
C'est important pour moi, bien sûr, le fait qu'on ait confiance en moi, qu'on attende beaucoup de moi, aussi. Ce rôle de joueur d'expérience, de cadre, ça m'aide à être bien dans ma tête.
Comment on se remet dans ce rôle de patron, de leader, comme quand tu étais capitaine à Charleroi, après avoir été excédentaire ?
Oh, pour ça, je ne m'en fais pas. C'est pour ça que je suis là, pour prendre ce rôle. Je n'ai jamais perdu ça, même à l'Antwerp malgré ma situation, je parlais autant qu'aujourd'hui. Mais voilà, il y a des choses qui se passent en coulisses et ne sont jamais expliquées.
C'est d'autant plus frustrant que tu as 32 ans, c'est le pic physique d'un défenseur central : tu as perdu de belles années à l'Antwerp.
C'est frustrant, oui, c'est l'année la plus négative de ma carrière. Et c'était sur un long laps de temps, pas juste quelques mois. Connaître des hauts et des bas, c'est normal, mais là, c'était long. Retoucher le ballon, retrouver la confiance, c'est un renouveau pour moi. Je veux juste que ma famille et mes enfants soient de nouveau fiers de moi.
Est-ce que tu parviens à retirer quelque chose de positif de ton passage à l'Antwerp malgré tout ?
Je ne me considère pas vraiment comme ayant fait partie du noyau qui a réalisé de si belles choses ces deux dernières années, malheureusement. Mais en un sens, j'ai été mis à l'écart pour un Toby Alderweireld, ça fait relativiser.
Leur choix a été bon a posteriori, ils ont gagné la Coupe et été champions. Mais quand tu es un joueur, tu es un pion, on te met de côté facilement. Ca ne devrait pas arriver, mais c'est comme ça. Pour ne pas vous mentir, j'ai été un peu dégoûté du football pendant plusieurs mois, je ne regardais plus de matchs. Mais c'est derrière moi, désormais...
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