Coupe du monde 2022 : la Croatie, vers un nouveau parcours fantastique ?
La Coupe du Monde débute dans moins d'un mois. Le moment est donc venu de vous présenter les équipes qui se disputeront le trophée suprême à Doha. Place à la Croatie, qui n'est autre que le vice-champion du monde en titre.
La qualification : un (quasi) sans-faute
La Croatie n'a laissé que les miettes à ses concurrents. Dans un chassé-croisé intense avec la Russie - qui terminera deuxième, à un point derrière l'équipe au damier mais sera privée de barrages pour les raisons qu'on connait -, les Vatreni domineront le groupe H. Leur seule défaite ? Ce sera en Slovénie, lors du premier match de ces éliminatoires (1-0). Pour le reste, les Croates ne partageront que deux fois (0-0 en Russie puis 2-2 face à la Slovaquie). Ayant seulement encaissé 4 buts et en ayant marqué la bagatelle de 21 en 10 matchs, la sélection s'est ainsi qualifiée pour la 6e phase finale de la compétition, sur 7 possibles compte tenu de son histoire récente.
L'histoire : la Croatie est habituée à faire sensation
La première participation de la Croatie en Coupe du monde reste encore dans les mémoires des "footeux" qui ont pu assister à la dernière édition du 20e siècle.
Après un surprenant quart de finale lors de l'Euro 1996, cette jeune sélection née de la disparition de la Yougoslavie débarque en France avec l'envie de prendre part à cette grande fête du football. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle va largement y contribuer. La Croatie parvient à rallier les demi-finales et chutent après avoir mené face au pays-hôte sur un doublé tant magnifique qu'improbable de Lilian Thuram. Buteur face à Barthez ce jour-là, Davor Suker est le symbole de cette Croatie. Avec 6 buts, l'attaquant du Real Madrid de l'époque terminera meilleur buteur et deuxième meilleur joueur du tournoi. Il finira également second au Ballon d'Or cette année-là. La Croatie briguera la 3e place de ce Mondial. Pas mal pour une première.
Malheureusement, les résultats ne seront pas à la hauteur des espoirs les années suivantes. La Croatie échoue à se qualifier pour les phases à élimination directe, et touchera le fond en 2010 en manquant la qualif alors que Slaven Bilic, elle atteint les quarts de finale de l'Euro deux années plus tôt.
Malgré des résultats intéressants en 2014 - avec notamment un bon match en ouverture face au Brésil (défaite 3-1) ou une déculottée infligée au Cameroun (0-4) - l'équipe au damier est toujours à la recherche de sa nouvelle performance référence dans un Mondial. En Russie, elle va faire mieux que l'égaler.
Modric et les siens roulent sur l'Argentine (3-0) en poules puis vont se battre jusqu'au bout : à chaque fois, la qualif' pour les tours suivants se jouera en prolongation, puis aux tirs au but face au Danemark et la Croatie, avant de Mandzukic n'envoie les siens au paradis contre l'Angleterre à la 109e. En finale, la Croatie s'écroulera, à nouveau, face à la France (4-2). Mais, comme les Bleus, une nouvelle génération aura offert l'inoubliable 20 ans plus tard.
Le noyau : entre expérience, maturité et jeunesse
Quatre ans après son épopée russe, la Croatie peut à peu près compter sur la même sélection. Seulement, ses grands joueurs ne sont désormais plus tout jeunes.
Concernant Luka Modric (37 ans), Ivan Perisic (33 ans), Andrej Kramaric (31 ans), Dejan Lovren (33 ans), Domagoj Vida (33 ans), il y a de grandes chances que ces derniers jouent leurs dernières années sous le maillot au damier. Également, des Mario Mandzukic, Danijel Subasic, Ivan Rakitic, Ivan Strinic, Ante Rebic ou Sime Vrsjalko ne sont plus là. Ils sont en effet rayés de la présélection de Zlatko Dalic.
Concernant plus spécialement Modric, Ballon d'Or 2018 après une Coupe du monde de très haut vol, ce sera l'occasion pour lui de faire briller ses coéquipiers et de tirer le rideau du Mondial. Vu son niveau actuel avec le Real, il sera tout simplement l'une des toutes grandes stars de cette édition qatarienne.
Outre ces vétérans, des cadres ont aussi pris en expérience, et sont devenus des joueurs majeurs en Europe ou dans leur club. On pense à Marcelo Brozovic (29 ans), Mateo Kovacic (28 ans), Mario Pasalic (27 ans) ou Borna Barisic (29 ans).
Enfin, plusieurs jeunes évoluent dans les meilleurs championnats européens et permettent d’entrevoir de belles promesses, pour bien des années dans le futur : Josko Gvardiol, Borna Sosa, Lovro Majer, Luka Sucic, Nikola Vlasic Josip Stanisic, Josip Sutalo...
Bref, même si cette équipe ne fait pas aussi peur qu'il y a quatre ans, que la défense sera un point d'interrogation et que l'attaque n'a pas vraiment de 9 de haut niveau - Kramaric semble décliner en club, n'a marqué qu'une fois dernièrement en Ligue des nations et est en tournante avec Budimir -, la Croatie possède des armes indéniables.
Quelles ambitions ?
Sous les ordres de Zlatko Dalic, dont le mandat dure déjà depuis 2017, les Croates s'inscrivent tout simplement dans la continuité et veulent s'affirmer comme une grande nation européenne. Du moins, un adversaire redoutable. Et c'est tout à fait le cas. Après deux Ligues des nations loupées, la Croatie a terminé cette fois-ci première de son groupe, devant la France, le Danemark et l'Autriche, excusez du peu. Lors du dernier Euro, dans un match de folie pure, les Vatreni se sont inclinés 3-5 face à l'Espagne en 8es, mais ont fait preuve de ressources mentales impressionnantes pour arracher la prolongatiion alors qu'ils étaient menés 1-3.
Bref, les ambitions dans ce groupe F sont claires : passer les poules. Ce sera tout sauf évident face au Maroc, le Canada, mais surtout la Belgique. En espérant que la pièce tombe de notre côté comme lors d'un certain 11 octobre 2013...
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