"Il n'y a plus de petites équipes": vraiment?

"Il n'y a plus de petites équipes": vraiment?
Photo: © photonews
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Marc Wilmots n'arrête pas de le répéter: il faut respecter Andorre, parce qu'il n'y a plus de petites équipes. Mais on a un peu l'impression d'entendre cette phrase depuis notre naissance...

C'est le slogan habituel quand la Belgique rencontre un adversaire faiblard: "Méfiance, il n'y a plus de petites équipes". Selon les entraîneurs - et les joueurs, qui doivent bien faire semblant pour ne pas paraître hautains - , un déplacement à Andorre, ça peut donc être aussi piégeux qu'un déplacement à Chypre ou au Kazakhstan. Oui, mais... non.

Il y a petites équipes et petites équipes

"Regardez, la preuve qu'il n'y a plus de petites équipes: l'Islande et l'Irlande du Nord sont qualifiées!". L'exemple parait valable si on le dit vite, sauf que ces deux pays, si ils n'avaient effectivement jamais décroché de qualif', placent des joueurs un peu partout en Europe depuis des décennies (surtout en Grande-Bretagne dans le cas de l'Irlande du Nord). Des joueurs dont les noms comptent, pour des pays qui ont tout de même un minimum de culture footballistique.

Prétendre avant un déplacement chez des amateurs que ce n'est pas une "petite équipe", c'est dire que vous êtes un sacré cuistot parce que vous savez faire une omelette

Impossible de comparer ces équipes à Andorre, Saint-Marin ou le Liechtenstein. Pour une autre raison, toute simple: le professionnalisme. La professionnalisation du football est peut-être (très) répandue en Europe, plus qu'avant (sur ce point, Wilmots a raison), mais l'amateurisme reste une réalité aussi. Et la différence entre les deux reste énorme. Prétendre avant un déplacement chez une équipe d'amateurs qu'elle n'est pas une "petite" équipe, et la comparer à Chypre (à l'effectif entièrement pro), c'est dire que vous êtes un sacré cuistot parce que vous savez faire une omelette.

Les vraies petites équipes galèrent encore

Un bref survol des "petites" équipes prétendument devenues grandes suffit à remettre un peu en doute l'expression: le Liechtenstein, la Moldavie, Saint-Marin, Andorre ou encore Malte culminent à 3 points maximum, quelques dizaines de buts encaissés, et parfois à peine un ou deux marqués.

Ne parlons même pas de Gibraltar, jetés dans la cour des grands sans y être préparés - 50 goals encaissés en 9 matchs. Le Luxembourg est même sur le point de vivre un événement en ne finissant... pas dernier de sa poule. Le niveau monte.

Notre adversaire du soir, Andorre, est parmi les plus à plaindre, avec... zéro point, et une moyenne d'environ 4 buts encaissés par match. Voilà pour la "pas si petite" équipe.

Et si il y avait surtout moins de grandes équipes?

Marc Wilmots, en conférence de presse, a cité l'exemple de l'Italie, ne gagnant qu'1 but à zéro contre Malte. Mais le niveau maltais est peut-être moins en cause que celui de la Squaddra. La réduction de scores fleuves est aussi le fait de la réelle baisse de niveau de certaines grandes sélections depuis quelques années, malheureusement.

Pour preuve, l'enthousiasme étonnant, lors de chaque Coupe du Monde, pour les équipes un peu spectaculaires (Mexique, Costa Rica, Algérie en 2014), qui ne gagnent peut-être pas à la fin - le pragmatisme "wilmotsien" reste très efficace - mais proposent un vrai spectacle de qualité.

Le coup des "petites-équipes-plus-si-petites" est-il devenu le cache-misère de sélections en mal de spectacle?

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