Coup de gueule de Dupk : Les bleus sont pas des jaunes!

Dirk Diederich
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Coup de gueule de Dupk : Les bleus sont pas des jaunes!
Photo: © SC
Deviens fan de France! 74

Des joueurs qui font grève pour protester contre l'exclusion d'un des leurs, c'est tellement rare dans le milieu du foot que tous les petits capos de la bien-pensance poussent des cris d'orfraie.

On disait les bleus malades, apathiques, désunis, minés de l'intérieur, divisés en clans rivaux. On les dépeignait comme des gosses pourris-gâtés, des millionnaires blasés, des caniches toilettés à la suffisance et voilà que soudain vingt-deux jeunes hommes disent stop! Et la jouent Potemkine!  Eux, les acteurs d'une mauvaise pièce, embarqués dans un Big Brother dégueulasse avec corbeaux et délations anonymes.

Nicolas Anelka qui est à Ronsard ce que Mike Tyson est à la dentellerie aurait donc lâché dans le vestiaire quelques borborygmes que n'aurait pas reniés le petit Nicolas qui depuis trois ans squatte l'Elysée avec des pov' con, des casse-toi, des karchers et autre subtilités langagières qui colorent tout phrasé humain en mal d'idées.
 
Sur base d'une seule dénonciation anonyme, Anelka a  été viré sans autre forme de procès, non par le présumé insulté, mais par la Fédération Française de Football qui samedi matin a avalé son croissant de travers sur simple lecture de la manchette de l'Equipe.

Anelka-le-vilain! Anelka-le-vulgaire! Anelka-le-mauvais-exemple! Dehors! Anelka-le-cancre!

D'habitude, l'affaire en reste là. Dans le monde du football, on a le sens des hiérarchies, de la soumission, de la discipline. Sous ses dehors musclés et surhumains, le joueur de football est un béni oui-oui, un roseau qui se plie à tous les désirs du dirigeant qui le piétine. Pire même, chaque mise à l'écart d'un joueur est souvent salué par le petit sourire en coin de ceux qui restent et qui voient leurs chances de jouer augmenter.

Mais pour une fois, un groupe de joueurs se rebiffe, refuse l'arbitraire et s'insurge de façon quasi exemplaire, parce qu'unanime, pour dresser un front du refus inédit. C'est une véritable bouffée d'air dans ce monde qui étouffe sous les carpettes des indignités quotidiennes, des renonciations, des fatalismes les plus crasses.

Le onze de France a été mauvais durant deux matchs. Le vingt-deux de France, lui, a touché au sublime l'espace d'un dimanche. Tellement sublime et magnifique qu'il provoque un séisme dans le landernau de la baballe adidasisée.
 
L'équipe de France était deux matchs durant une mémère poussive et édentée. Là voilà désormais métamorphosée en Louise Michel sous le seul effet de la bise australe qui souffle au pays de Nelson Mandela, la légende rebelle.

Allez les Bleus! Tout est perdu, fors l'honneur!
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