Le stade terminal!
Photo: © SC
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"La promesse de la chenille n'engage pas le papillon". André Gide.
La Belgique vient de décider qu'elle déciderait de décider en décembre de la construction éventuelle de nouveaux stades de football pour le Mondial 2018. Le discours d'Alain Courtois, député MR et cheville bourgeoise du projet de la candidature belgo-néerlandaise joliment subsidiée par les pouvoirs publics*, est un copier-coller des discours qu'il tenait l'oeil pétillant et le bagout insolent avant l'Euro 2000. Tout y passe comme il y a dix ans: salut du football belge par les infrastructures et retombées économiques pour l'Etat. Plus c'est gros, plus ça passe pour un éléphant rose et plus j'ai envie d'adhérer aux A.A.A (anti-alcooliques anonymes)
En effet, huit ans plus tard, comme si la Belgique était un hospice peuplé d'Alzheimériens, le verbe malicieux et courtois nous ressort les mêmes billevesées. Nos stades seraient déclassés, dépassés, rouillés, bons pour la décharge publique. Il nous dit aujourd'hui que le stade roi Baudoin n'est juste bon qu'à accueillir un concert de Céline Dion ou de Bruce Springsteen, et encore, à condition que le public soit sourd. Que le Standard et Bruges ne veulent plus de leurs enceintes de béton tout à fait inadéquates pour accueillir toute autre activité qu'un championnat régional de pétanque.
Pourtant, ces stades n'avaient-ils pas été reliftés par les deniers publics pour l'Euro 2000?
Mais, aujourd'hui, fini de rire ou alors à en mourir. Et les sceptiques ne sont que des mauvais coucheurs. Na! Nous dit-on. Car demain, la Belgique disposera de sept stades de football plus beaux les uns que les autres. Bruxelles aura enfin son stade de 70.000 places. C'est sûr que le prochain Belgique-Iles Feroe aux éliminatoires 2020 de la coupe de consolation des pays rikikis risque de s'y disputer dans une ambiance d'enfer.
Le Mondial 2018 tel qu'annoncé n'est qu'un miroir aux alouettes érigé en cache-misère. Un village Potemkine destiné à nous faire oublier la calamiteuse gestion de l'Union Belge. Le football en Belgique ne manque pas de grands stades. Le problème pour la plupart des clubs de D1 ne se pose même pas, puisqu'ils peinent à atteindre les six ou sept mille spectateurs de moyenne. Alors plutôt que d'y aller de coûteux projets pharaoniens il serait temps de passer à une réflexion sérieuse sur le sport roi au lieu d'invoquer continuellement (comme avec Advocaat) les coups de baguette magiques pour le réinventer.
On pourrait par exemple réfléchir aux causes qui ont mené à la chute des assistances dans nos stades. Pourquoi il y a 25 ans en D2 un RWDM-Union attirait-il trois fois plus de monde qu'un Westerlo-Charleroi (ou Lokeren-Gand) de notre Jupiler League actuelle? On pourrait questionner également, non pas la faillite de nos centres de formation, car dans les catégories d'âge, nos équipes représentatives font mieux que se défendre, mais plutôt le mur grand comme l'amateurisme de l'UB qui sépare le centre de formation d'une place dans un noyau A de l'élite de notre football.
L'urgence en 2009 n'est pas d'obtenir l'organisation d'un spectacle de cirque international où les bénéfices empliront les poches de quelques grosses multinationales et les déficit grèveront encore davantage nos finances publiques. Ouvrons les yeux comme le chante si bien Gilbert Montagné : les besoins d'un Mondial n'ont rien de commun à ceux du football belge. Dotons plutôt nos clubs d'infrastructures à taille humaine, à l'échelle de la Belgique, finançons des micro-projets autrement efficaces qu'un machin événementiel à paillettes et à strass. Soutenons l'ensemble des clubs belges (et non pas trois ou quatre grands) dans leur développement. L'incongruité en 2009 ce n'est pas tant de louper l'attribution de l'organisation du Mondial 2018 que de voir des clubs comme le Club de Liège errer pathétiquement en SDF des stades ou comme le club de Malines qui joue dans une ruine historique.
Organiser un Mondial en 2018, cela reviendrait à ce que la Belgique décide de financer à elle seule un programme spatial pour aller marcher sur Mars pendant que dans le même temps elle réduirait le budget de l'Enseignement. Bref, le Mondial 2018, c'est la masturbation de petits ego narcissiques. Que l'Union Belge de football nous épargne par pitié ce scénario XXX.
Dupk.
(* les subsides publics au Comité Mondial 2018 dépassent les 4 millions d'euros annuels, de l'argent qui aurait pu être affecté ailleurs, par exemple dans les infrastructures sportives)
En effet, huit ans plus tard, comme si la Belgique était un hospice peuplé d'Alzheimériens, le verbe malicieux et courtois nous ressort les mêmes billevesées. Nos stades seraient déclassés, dépassés, rouillés, bons pour la décharge publique. Il nous dit aujourd'hui que le stade roi Baudoin n'est juste bon qu'à accueillir un concert de Céline Dion ou de Bruce Springsteen, et encore, à condition que le public soit sourd. Que le Standard et Bruges ne veulent plus de leurs enceintes de béton tout à fait inadéquates pour accueillir toute autre activité qu'un championnat régional de pétanque.
Pourtant, ces stades n'avaient-ils pas été reliftés par les deniers publics pour l'Euro 2000?
Mais, aujourd'hui, fini de rire ou alors à en mourir. Et les sceptiques ne sont que des mauvais coucheurs. Na! Nous dit-on. Car demain, la Belgique disposera de sept stades de football plus beaux les uns que les autres. Bruxelles aura enfin son stade de 70.000 places. C'est sûr que le prochain Belgique-Iles Feroe aux éliminatoires 2020 de la coupe de consolation des pays rikikis risque de s'y disputer dans une ambiance d'enfer.
Le Mondial 2018 tel qu'annoncé n'est qu'un miroir aux alouettes érigé en cache-misère. Un village Potemkine destiné à nous faire oublier la calamiteuse gestion de l'Union Belge. Le football en Belgique ne manque pas de grands stades. Le problème pour la plupart des clubs de D1 ne se pose même pas, puisqu'ils peinent à atteindre les six ou sept mille spectateurs de moyenne. Alors plutôt que d'y aller de coûteux projets pharaoniens il serait temps de passer à une réflexion sérieuse sur le sport roi au lieu d'invoquer continuellement (comme avec Advocaat) les coups de baguette magiques pour le réinventer.
On pourrait par exemple réfléchir aux causes qui ont mené à la chute des assistances dans nos stades. Pourquoi il y a 25 ans en D2 un RWDM-Union attirait-il trois fois plus de monde qu'un Westerlo-Charleroi (ou Lokeren-Gand) de notre Jupiler League actuelle? On pourrait questionner également, non pas la faillite de nos centres de formation, car dans les catégories d'âge, nos équipes représentatives font mieux que se défendre, mais plutôt le mur grand comme l'amateurisme de l'UB qui sépare le centre de formation d'une place dans un noyau A de l'élite de notre football.
L'urgence en 2009 n'est pas d'obtenir l'organisation d'un spectacle de cirque international où les bénéfices empliront les poches de quelques grosses multinationales et les déficit grèveront encore davantage nos finances publiques. Ouvrons les yeux comme le chante si bien Gilbert Montagné : les besoins d'un Mondial n'ont rien de commun à ceux du football belge. Dotons plutôt nos clubs d'infrastructures à taille humaine, à l'échelle de la Belgique, finançons des micro-projets autrement efficaces qu'un machin événementiel à paillettes et à strass. Soutenons l'ensemble des clubs belges (et non pas trois ou quatre grands) dans leur développement. L'incongruité en 2009 ce n'est pas tant de louper l'attribution de l'organisation du Mondial 2018 que de voir des clubs comme le Club de Liège errer pathétiquement en SDF des stades ou comme le club de Malines qui joue dans une ruine historique.
Organiser un Mondial en 2018, cela reviendrait à ce que la Belgique décide de financer à elle seule un programme spatial pour aller marcher sur Mars pendant que dans le même temps elle réduirait le budget de l'Enseignement. Bref, le Mondial 2018, c'est la masturbation de petits ego narcissiques. Que l'Union Belge de football nous épargne par pitié ce scénario XXX.
Dupk.
(* les subsides publics au Comité Mondial 2018 dépassent les 4 millions d'euros annuels, de l'argent qui aurait pu être affecté ailleurs, par exemple dans les infrastructures sportives)
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