Un Clasico en forme de piqûre de rappel pour Anderlecht
Anderlecht a perdu deux points précieux face au Standard ce dimanche : les Mauves devaient gagner ce match, tout le monde s'accorde à le dire. Difficile de ne pas avoir de regrets, mais le RSCA ne doit pas forcément avoir d'inquiétudes.
Il aura suffi d'une erreur, et elle est venue. On la sentait arriver, à vrai dire : plus Anderlecht poussait et restait stérile face à un Standard totalement inoffensif, plus le dénouement "classique" - une faute technique, un contre et la punition - paraissait proche. Les Rouches l'ont senti aussi, et ont capitalisé à 100% sur leur unique occasion. Un scénario vieux comme le monde, et qu'Anderlecht connaît bien. Difficile cependant d'être inquiet au vu du contenu proposé et des réactions après-coup.
L'absence de Kouamé : sous-estimée ?
C'était la surprise de début de rencontre : Vincent Kompany avait choisi de ne pas aligner Benito Raman aux côtés de Joshua Zirkzee, Francis Amuzu étant titularisé en pointe. Amuzu a galopé, créé des espaces, s'est exilé sur le côté - offensivement, il n'a cependant pas réussi grand chose, une nouvelle fois, et Zirkzee a parfois paru forcé à partir de loin, privé d'un point d'ancrage. Raman, lui, a créé du chaos, des occasions, des une-deux, mais également manqué de précision. Sa montée était cependant remarquée.
Rien de neuf sous le soleil : Kompany n'a pas vraiment de substitut pur à ses deux attaquants de pointe, du moins pas dans le même registre. Christian Kouamé n'est pas impeccable, mais il sait être au bon endroit au bon moment, et libère un peu plus Zirkzee qu'a pu le faire Amuzu. Benito Raman, sur papier, aurait dû commencer ; il n'était "pas à 100%", a ensuite précisé le coach anderlechtois. En attendant Kouamé, ou un renfort éventuel, il sera remonté comme un pendule dès le prochain match, car ce Clasico, il l'attendait comme "sa" chance.
Dans le jeu, c'était brillant
Tout le monde s'accorde à le dire : on a rarement vu Anderlecht aussi beau cette saison. Grigris techniques jamais superflus, dédoublements, passes laser : offensivement, tout était là, tout ce qui avait été promis au public quand le "projet" était initié à l'arrivée de Vincent Kompany. On est loin des prestations parfois pataudes de la saison passée et même d'il y a quelques mois, quand au résultat souvent décevant s'ajoutait une manière indigne. Pour une reprise après la trêve hivernale, Anderlecht a paru très affûté.
Ce qu'il s'est passé peut être résumé simplement : un joueur dont on oublie trop souvent qu'il n'est pas un back gauche et n'a que 21 ans a fait une erreur technique grossière, préférant utiliser son extérieur plutôt que son mauvais pied. Les risques que cela arrive à Sergio Gomez étaient réels, et même élevés - ses statistiques offensives hallucinantes ont trop vite fait croire qu'il était un produit "fini". La bonne nouvelle, c'est que ça n'arrive pas dans un match déjà crucial dans la course pour le top 4, et qu'il reste de nombreuses semaines à Gomez pour relever la tête.
Des visages fermés, comme il se doit
Une image a frappé les esprits : celle de Joshua Zirkzee, auteur d'un match d'artiste, d'un superbe assist pour Verschaeren, de plusieurs petits ponts - mais aussi de quelques ratés, comme souvent - mais finalement abasourdi en fin de rencontre, visiblement écoeuré, seul sur son ballon. Très fort en com', le RSCA a bien sûr mis l'accent sur cette attitude du Néerlandais, et à raison : souvent pointé du doigt en début de saison pour sa nonchalance, parfois arrogant comme peut l'être son pote Noa Lang, Zirkzee prouve en quelques secondes sa mentalité de vainqueur, et à quel point la contre-performance anderlechtoise le touche.
Gomez, de même, était dégoûté après son erreur et le mauvais résultat ; les visages étaient fermés, les mots durs mais justes. Alors qu'on pensait enfin le RSCA débarrassé de son gros défaut, à savoir l'inefficacité chronique, les symptômes sont réapparus ce dimanche, comme une mauvaise toux après deux semaines de quarantaine. Pour autant, on ne croit pas que le virus soit revenu. La piqûre de rappel, par contre, est bienvenue : Anderlecht va commencer 2022 les pieds bien sur terre.
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