Analyse Discipline, pragmatisme et football direct : comment Bernd Storck a apposé sa patte à Genk
Sans faire de bruit, Genk remonte la pente. Après un beau 10/12, les Limbourgeois sont de retour dans la colonne de gauche, et Bernd Storck a imposé son style en six semaines.
Le 6 décembre dernier, John Van den Brom était licencié par le Racing Genk et Bernd Storck le remplaçait en tant que T1. Premier objectif : tenter de passer l'hiver au chaud. Mais les miracles sont rares en football, et Storck n'en fera pas : 2 jours après sa nomination, Genk perd à domicile contre le Rapid Vienne (0-1). L'Allemand aura alors des mots très durs pour son groupe, qu'il estime complètement à la rue sur le plan tactique. Une belle façon de se mettre la pression d'emblée, d'autant que le second match du Racing sous Storck est également perdu, à La Gantoise cette fois.
Le tournant : la seconde période contre Charleroi
Quelque chose s'est passé pour Genk face au Sporting Charleroi : rapidement mené au score, le club limbourgeois a renversé la situation, avant de prendre le 2-2 juste avant la pause. Le Racing est un animal blessé, et on se dit qu'il pourrait bien craquer au retour des vestiaires : c'est tout l'inverse qui s'est passé, et les hommes de Bernd Storck ont frappé un premier grand coup en l'emportant finalement 4 buts à 2.
S'ensuivront un partage face à l'Antwerp (1-1), avant deux victoires sans contestation contre Ostende et le Beerschot. Plus facile à dire qu'à faire, car lors de la phase aller, sous Van den Brom, Genk avait engrangé ... un piètre 0/6 face aux Côtiers et aux Rats.
La profondeur
C'est probablement le point qui diffère le plus entre le jeu de Storck et celui de son prédécesseur : l'accent mis sur la profondeur. Dès que l'occasion se présente, le ballon est lancé dans le dos de la défense adverse. Avec Bongonda et Ito, Genk dispose pour ce faire d'armes redoutables, mais Heynen et Hrosovsky s'infiltrent également plus souvent qu'à leur tour. Le Slovaque en a d'ailleurs profité pour améliorer ses statistiques ces dernières semaines (3 buts et 1 assist sous Storck).
Les choix
Bernd Storck n'a pas tout chamboulé, mais a fait quelques choix depuis son arrivée. Ainsi, l'une des victimes en est Carlos Cuesta : absent initialement pour une blessure aux ischio-jambiers, puis pour un test positif au Covid-19, il n'a pas retrouvé son statut de titulaire dans le 4-3-3 genkois. Le Colombien doit se contenter de montées au jeu, souvent en tant que milieu défensif.
Luca Oyen, jeune pépite du Racing Genk, joue plus souvent désormais, et a remercié Storck de la confiance placée en lui avec un but contre Charleroi et un assist contre le Beerschot. Tout le contraire de Bastien Toma, qui n'a même pas pu se faire une place dans la sélection face au Beerschot malgré la suspension de Thorstvedt. Carel Eiting était titularisé, Trésor devant encore se contenter du banc ; que Storck privilégie un milieu de terrain avec un gros moteur plutôt qu'un milieu créatif n'étonne personne.
Du physique
Le jeu est en effet plus physique sous Bernd Storck ; dès son arrivée, l'Allemand avait pointé du doigt à la fois les lacunes tactiques mais aussi physiques de ses joueurs. Le fameux test Cooper imposé au noyau peu après son arrivée a fait polémique, mais force est de constater que c'est un tout autre Genk qu'on voit aujourd'hui, après quelques semaines d'entraînement d'une toute autre intensité.
Ce Genk-là semble en tout cas sur la bonne voie : du physique certes, mais aussi des buts, de la sérénité et enfin des perspectives de séries positives, qui voient le club revenir à 7 points de la 4e place. Il y a encore du boulot, mais pas de souci à se faire de ce côté-là : ça travaillera dur dans le Limbourg.
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