Interview Faysel Kasmi a appris de ses erreurs : "Je suis quelqu'un de différent maintenant"
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Après une première partie de carrière mouvementée, Faysel Kasmi veut désormais se poser et se relancer en Bulgarie, loin de la Belgique où, comme il le confesse, son image était difficile à fuir.
Faysel Kasmi (25 ans) a connu un début de carrière compliqué : arrivé très jeune au Standard avec une étiquette d'espoir, il n'a pas pu s'y imposer, et a ensuite enchaîné quelques prêts compliqués et quelques écarts extra-sportifs. Assez pour perdre un temps précieux que le joueur veut désormais rattraper, en commençant par se relancer à Cherno More, en Bulgarie.
Faysel, plus tôt (dans la première partie de l'interview à lire par ici), tu nous disais que tu avais ressenti le besoin de quitter la Belgique. Pourquoi ?
Disons que j'étais bien à Visé, que je n'y ressentais plus le regard de certains, mais qu'au moment de négocier avec d'autres clubs, en Belgique et aux Pays-Bas, j'ai senti que mes problèmes extra-sportifs revenaient me hanter un peu. (en 2018, Faysel Kasmi était testé positif aux substances illicites, ce qui précipitait son licenciement du Beerschot : il nous avait à l'époque contactés pour évoquer cet écart et fait son mea culpa dans une lettre ouverte à lire ici). Les clubs étaient intéressés, puis quand les choses devenaient plus concrètes, c'était : "Ah, non, désolé, impossible ...".
J'ai donc ressenti le besoin de m'éloigner. Comme j'ai pu le faire quand j'ai signé à Waterford, où j'étais vraiment heureux ! Je ne pensais qu'au football, j'étais seul là-bas, même si ça n'a pas toujours été facile. Maintenant, en Bulgarie, je peux me relancer sans avoir cette étiquette.
Tu retrouves le goût du football, le plaisir ?
Mais ça, je l'ai toujours eu, même à Visé. Je devais juste trouver un autre club, et la D1 bulgare est d'un bien meilleur niveau que la D1 Amateurs (Nationale 1, nda). C'est une année difficile, mais je prends du plaisir ici, oui.
Tu as des regrets dans ta carrière, des choix que tu aurais fait différemment ? Sur le plan sportif ...
Oui, bien sûr. J'ai peut-être signé au Standard trop tôt, et quand j'y étais ... C'était particulier. Le club a rapidement choisi de ne pas lever l'option et à cause de ça, le coach ne m'a jamais aligné, parce que ça ne servait à rien. J'ai donc perdu un peu de temps. J'ai peut-être pris des décisions qui n'étaient pas les meilleures, mais qui n'étaient pas non plus toujours les miennes. Je n'étais pas des mieux entouré à l'époque.
Est-ce que tu penses que les jeunes joueurs, à l'époque, étaient moins bien encadrés ? On sait que les clubs belges ont fait de gros progrès de nos jours sur ce plan. Tu penses que tu aurais été mieux géré aujourd'hui ?
(Il réfléchit) Je ne pense pas qu'on puisse reprocher quoi que ce soit à mes clubs, non. Mes mauvais choix sont les miens. Notamment à Anvers, une grande ville, tu es jeune, tu fréquentes des gens qui ne sont pas forcément indiqués pour ta carrière ... C'est tout. Mais peut-être que sans tous ces épisodes, je ne serais pas la personne que je suis aujourd'hui.
Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, tu as changé ? Est-ce simplement l'âge, la maturité ?
Je suis marié (sourire). Je vis avec ma femme, ici, en Bulgarie, et je suis bien plus posé maintenant. Ca change énormément de choses. J'ai trouvé mon équilibre.
Tu nous disais que tu rêvais de la sélection du Maroc. Est-ce qu'un retour au pays t'aurais plu ? Je suppose que tu as de la famille là ...
J'y ai pensé, oui. Mon conseiller (Walid Bouchenafa, nda) avait des options là-bas pour moi. Puis l'option bulgare s'est manifestée. C'est vrai que le Maroc, où j'ai de la famille, en effet, aurait été une option agréable, j'y aurais été heureux. Mais l'Europe, c'est l'Europe (sourire). Je n'ai que 25 ans et je veux continuer ma carrière ici, me relancer à Cherno More.
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