Charleroi fait chuter un bien piètre Bruges et ne lâche rien pour le top 6!

Y a-t-il plus difficile pour reprendre l'année qu'un déplacement au FC Bruges? Pour le Sporting Charleroi, qui a terminé 2018 par un 0/6, le défi est de taille. Surtout sans Ali Gholizadeh, pourvoyeur d'idées qui avait tant manqué avant la trêve et manquera encore quelques semaines. Mais Felice Mazzù a un plan, assure-t-il ; reste à voir si cela suffira face au Bruges du nouveau Soulier d'Or Hans Vanaken. 

Ce plan, c'est avant tout de bloquer l'entrejeu, comme souvent lorsque le Sporting s'attend à souffrir ; Diandy est placé aux côtés d'Ilaimaharitra et Hendrickx. Mais ce que le plan de Mazzù n'avait certainement pas prévu, c'est que Bruges, de son côté, loupe autant de passes faciles. Les champions en titre semblent totalement empruntés, à l'image de Benoît Poulain manquant de tromper Ethan Horvath sur une passe en retrait (8'). 

Les Souliers dorment 

Si Penneteau se fait un peu peur sur un centre de Mata, les flancs finiront par être bien bloqués et Charleroi par sortir la tête de l'eau pour rendre les (timides) coups. Comme souvent quand un schéma défensif est mis en place, il faut cependant compter sur une phase arrêtée pour être dangereux : un coup-franc dévié donne un corner... que Benavente dépose sur la tête de Gabriele Angella (17', 0-1). De maladroit, Bruges devient fébrile ; Amrabat, seul médian brugeois à peu près à niveau jusque là, s'attire les sifflets du public en servant un Vormer clairement hors-jeu plutôt que de profiter d'une sortie de Penneteau pour frapper lui-même (29'). 

Vanaken pense enfin trouver la faille d'un centre lumineux qui atteint Clinton Mata, mais l'ex-Zèbre touche la latte (45') ; si la malédiction du Soulier d'Or est une réalité, force est de constater que le FC Bruges est doublement maudit depuis que Hans Vanaken a succédé à Ruud Vormer. 

En seconde période, cependant, on se dit que les 45 minutes restantes pourraient être longues pour Charleroi si le Club parvient à retrouver ses sensations. Mais à la grande fureur du public du Jan Breydel, on prend littéralement les mêmes et on recommence : des Zèbres qui ne laissent presque rien passer et des Gazelles bien trop imprécises, comme Ruud Vormer qui place à côté lorsqu'il est enfin trouvé dans le rectangle (50'). Pire : Sofyan Amrabat, sous pression, lance... Victor Osimhen en profondeur et seul Horvath peut empêcher le 0-2 en remportant son duel (55'). 

Mr Boucaut, lui, refuse de s'en mêler, ne désignant pas le point de penalty sur une main jugée involontaire de Gabriele Angella. C'est ensuite au tour du poteau de mettre son grain de sel sur une frappe enroulée de Siebe Schrijvers (72') ; doublement maudit, disait-on... Mais cela ne retire en rien le mérite de Charleroi, qui ne commet pour ainsi dire aucune "faute directe", pour emprunter le jargon tennistique. Dessoleil et Nurio, notamment, écoeurent leurs (bien piètres il est vrai) vis-à-vis. Et ce jusqu'au bout d'une rencontre qui finira tendue, le public faisant connaître son point de vue à l'arbitre à chaque décision et les joueurs s'échangeant souvent ce qu'on imagine ne pas être des voeux de nouvelle année. 

Se déplacer à Bruges, disait-on, est probablement la pire façon de commencer l'année ; aller y gagner est un bonus assez inattendu pour Charleroi... et un sacré boost dans la course au top 6, à hauteur duquel les Zèbres reviennent en attendant le résultat de Gand. Quant à Bruges, il est désormais à... dix points de Genk. Même divisé par deux, cela commence à compter...