Charleroi s'en est sorti par le jeu autant que par les "valeurs"
Contre Gand, Charleroi a relevé la tête en prenant trois points d'abord mais aussi (et surtout?) en affichant un visage séduisant. Felice Mazzù a beau parler avant tout de valeurs et ne pas vouloir d'un "beau" Charleroi, on en a vu un vendredi.
Les "valeurs retrouvées", voilà le mantra répété par Felice Mazzù lors de chaque belle prestation carolo. Il a sans doute raison : sans état d'esprit batailleur et sans solidarité, Charleroi ne serait pas où il est aujourd'hui. Mais cette "niaque" typiquement carolo empêche-t-elle le développement d'un football attractif ?
Valeurs et grinta, même combat
Les deux hommes ne se ressemblent pas, les deux clubs s'abhorrent et les résultats sont différents cette saison, mais à force d'insister sur les valeurs, le coach carolo nous aurait presque fait penser à un certain Sa Pinto du côté du Standard, où la "grinta" a longtemps caché le manque d'idées dans la circulation du ballon.
Depuis quelques matchs, le Standard joue mieux et les résultats suivent ; sans avoir sacrifié leur fameuse "grinta", les Rouches ont trouvé leurs marques et développent un football plus attractif. Charleroi a essayé de le faire, sans succès au début.
On se rappelle ainsi des deux meilleurs matchs disputés cette saison par Charleroi : contre Waasland-Beveren et Bruges. Deux rencontres débridées, avec un petit point au bout uniquement malgré un jeu attractif, direct et efficace.
Le déclic ?
Ces dernières semaines ont été très contrastées : soucieux de remettre de la rigueur et de l'organisation dans son groupe, Felice Mazzù a changé son onze à Saint-Trond. Résultat : trois points et un fond de jeu inexistant. Changement à nouveau contre Eupen pour un seul petit point malgré un meilleur football pratiqué. On craignait les conclusions qu'en tirerait un Mazzù pragmatique.
Puis est venu, après le match médiocre à Lokeren, le déclic : une gifle reçue à Ostende mais au terme de laquelle tout le monde s'accordait à dire qu'il manquait surtout l'efficacité. Le jeu, lui, était là et l'entraîneur restera positif, se refusant à aligner un onze défensif contre Gand. Benavente et Lukebakio sur le terrain et même Diandy sur le banc : Charleroi a été vers l'avant vendredi et le onze, avec Benavente et Rezaei devant, commence à se redessiner.
Mais le plus important est qu'au terme de ce match offensif, Charleroi a finalement pris les trois points. Avec de la chance, mais aussi en tenant bon. La preuve que valeurs et jeu ne sont pas mutuellement exclusifs.
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