Le paradoxe Batshuayi

C'est un vrai paradoxe: alors que Michy Batshuayi a terminé le match à Saint-Étienne avec un but et une passe décisive au tableau d'affichage, la presse française préférait mettre en exergue les prestations de Steve Mandanda ou Georges-Kevin Nkoudou.

Sofoot lui donne ainsi une note de 5,5/10 assortie du commentaire "Peut mieux faire". Et le pire, c'est que le cas est fréquent: L'Équipe attribue jusqu'à présent une note moyenne de 5,56 à Michy pour la saison!

La manie du hors-jeu

C'est le premier défaut cité, même par les admirateurs de Batshuayi: il serait très souvent hors-jeu. Statistiquement, il l'est 1,4 fois par match - moins qu'Ibrahimovic, par exemple, qui culmine à 2 fois par rencontre, mais nettement plus que Benteke (0,6) ou Lukaku (0,5). C'est assez clair: Michy a tendance à traîner les pieds devant.

C'est d'ailleurs certainement cette nonchalance qui lui a valu la méfiance de Marc Wilmots pendant si longtemps au moment de faire sa sélection. Et c'est déjà cette mauvaise habitude qui lui avait valu les sifflets de Sclessin par moments... Visiblement, cela n'échappe pas à la presse française.

On lui en demande plus, et c'est presque bon signe

Au final, il faut probablement regarder du côté de la presse française pour avoir l'opinion la plus éclairée sur Michy Batshuayi. Car si la Belgique s'extasie - à juste titre - de l'adaptation réussie du Diable à la Ligue 1, elle a tendance à fermer les yeux sur ses défauts. En France, le talent du joueur est unanimement loué, mais ses manquements sont soulignés régulièrement: cafouillages, moments d'absence, nonchalance.

Le buteur de l'OM trône en tête du classement des buteurs, et vient d'être élu joueur du mois d'octobre malgré la concurrence d'un Hatem Ben Arfa étincelant. Pourtant, on lui en demande encore plus. C'est peut-être lui rendre service, en l'empêchant de se reposer sur ses lauriers. Et c'est en tout cas bon signe: ça veut dire qu'on attend beaucoup de lui...