Bölöni s'est cassé. Le Standard va-t-il se recoller?
Photo: © SC
Laszlo Bölöni avait été la saison passée mis sur un piédestal. Instigateur en 2008 de matchs européens mémorables face aux club de Liverpool, le voilà voué aujourd’hui aux gémonies par ceux-là même qui l’avaient encensé. L'analyse de Dupk.
C’est le propre du football (ou le peu reluisant, c’est selon). Les vérités de hier ne sont plus que des divagations d’alzheimeriens d'aujourd’hui. Laszlo Bölöni, c’était la saison passée un mentor de classe européenne descendu à Sclessin. Depuis vingt-quatre heures, l’homme est lâché, lynché, renversé comme il y a deux décennies une vulgaire statue de Ceaucescu.
Lui qui a fait souffler avec Hein Van Haezebrouck, un autre paria désormais, un vent frais de football offensif dans nos stades ne serait en fin de compte qu’un homme mesquin, incompétent, cynique et blessant qui fut champion avec le Standard grâce au travail de Michel Preud’homme.
Pourtant, en resignant en fin de saison passée, après hésitations, il est vrai, Bölöni, renard insolent qui a connu durant sa carrière les plus grands honneurs, savait qu’il jouait avec son bonheur. Rares sont en effet les équipes qui parviennent à aligner trois titres consécutifs. Secouez trois années durant un grand cru de Champagne et les bulles de pétillance disparaissent. C'est humain. C'est chimique.
Bölöni était dès lors quasiment condamné à échouer et à décevoir. Dans son chef, il ne pouvait plus être question de tactique, mais plutôt de gestion d’un effectif de millionnaires repus. A la tête d’un effectif amputé d’Onyewu et de Fellaini, d’un groupe assommé par l’affaire Witsel, d’une équipe fragilisée par la blessure de Steven Dufour, l’ancien capitaine du STEUA était quasiment devant une mission impossible qui lui a finalement fait perdre pied et peut-être crédibilité vis-à-vis de ses joueurs. L’entraineur dans ces cas-là est seul contre vingt-cinq, voire trente joueurs dont la majorité sont insatisfaits de n’être pas dans le onze de base.
Dans sa solitude, il est évident que Laszlo Bölöni a commis des impairs et des fautes d’orthographes dans sa communication. Adepte du verbe paradoxal, son propos ne passait plus la rampe à partir du moment où les résultats étaient en-dedans des mauvais calculs de sa direction.
Exit donc Bölöni.
La désignation de Dominique D’Onofrio au poste de T1, solution évidemment provisoire, est donc logique. Elle souligne par l'absurde que le problème de Bölöni n’était absolument pas tactique. La désignation du frère du Boss comme entraineur principal est là pour servir d’électrochoc. Elle n’a d’autres fonctions que de rappeler aux joueurs qu’ils n’ont de compte à rendre qu’à une seule personne : Luciano D’Onofrio, l’homme qui en Belgique peut faire et défaire une carrière. Et les joueurs le savent pertinemment bien. Ils ont donc intérêt à se ressaisir.
Le message est fort mais également risqué. Car désormais la direction des Rouches n’a plus aucun fusible à faire sauter pour sauver son capital joueurs.
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