Quand Anderlecht, Bruges et le Standard envisageaient de rejoindre une "Super League" des petits pays d'Europe

Quand Anderlecht, Bruges et le Standard envisageaient de rejoindre une "Super League" des petits pays d'Europe
Photo: © photonews

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La Super League fait énormément de bruit, mais elle n'est pas inédite dans l'histoire du football. Si elle concerne principalement les grands clubs, les "petits" d'Europe ont également tenté à plusieurs reprises de créer leur compétition fermée, l'Atlantic League.

La Super League a été officiellement rendue légale par la Cour européenne de justice cette semaine. Du moins, c'est ce qu'on retiendra d'une décision qui est en réalité plus large que cela : ce qui a été remis en question par cette décision, c'est le monopole de l'UEFA. Officiellement, désormais, au-delà de la Super League, l'UEFA ne pourrait plus s'opposer à la création de ligues et compétitions indépendantes. 

Si demain, par exemple, les fédérations néerlandaise, belge et luxembourgeoise voulaient organiser un tournoi entre leurs champions respectifs, elles en auraient donc le droit, légalement, sans passer par l'UEFA. Mais dans le passé, ce monopole de l'UEFA a déjà été remis en question. Non pas par les grands clubs, mais bien par des petites fédérations, souhaitant organiser une compétition internationale alternative. 

L'Atlantic League, avec Anderlecht, Bruges et le Standard

Cette compétition aurait dû être l'Atlantic League, et le RSC Anderlecht était le club belge le plus impliqué dans sa conception au début des années 2000. Conscients que dans le football moderne, les "petites" nations n'auraient plus aucune chance d'obtenir des résultats en Ligue des Champions, plusieurs fédérations voulaient créer leur propre tournoi. 

david steegen
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L'idée venait du CEO et du président du PSV Eindhoven à l'époque : les plus grands clubs néerlandais, belges, écossais et scandinaves quitteraient leur championnat respectif pour s'affronter au sein d'une ligue fermée composée de 16 équipes. L'idée n'était pas de quitter l'UEFA ou de faire concurrence à la Champions League, mais bien de créer un nouveau championnat via lequel seraient distribués des tickets pour la C1 et la C3. 

Contrairement aux organisateurs de la Super League, ceux de l'Atlantic League souhaitaient donc mettre leur projet sur pied en bonne entente avec l'UEFA. En Belgique, le RSC Anderlecht et le Club de Bruges étaient initialement sélectionnés pour représenter la Pro League ; l'objectif était que l'Atlantic League comprenne un système de promotion et de relégation depuis les ligues nationales. Un club relégué au terme de la saison d'AL serait remplacé par l'un des champions nationaux des pays représentés. La Gantoise et le Standard, par après, ont été intégrés aux discussions.

Refus de l'UEFA, retour de la rumeur en 2009 et en 2016 

En 2001, le projet est soumis à l'UEFA, mais rejeté par Gerhard Aigner, directeur exécutif. Il y a cependant fort à parier que ce soit ce projet récurrent d'Atlantic League qui ait fini par pousser l'UEFA à ouvrir ses compétitions à de plus en plus de pays, via l'Europa League puis, plus récemment, la Conference League, qui fait la part belle aux "petites" nations. Car la rumeur reviendra au fil des deux dernières décennies.

Bart Verhaeghe

En 2008 et 2009, le projet était à nouveau évoqué, d'abord par le manager des Rangers, puis par le président de la KNVB Michael Van Praag. Et le RSC Anderlecht, par la voix de son porte-parole David Steegen, était très clair à l'époque : "Si une Atlantic League voit le jour, nous y participerons certainement. Dans notre période de gloire entre les années 70 et 90, nous avons eu des joueurs fantastiques. La mise en place d'un championnat transfrontalier est la seule solution pour retrouver cette époque". 

Silence radio encore, jusqu'en 2016 : le FC Copenhague annonce alors être en discussions pour intégrer une ligue internationale répondant au projet de nouvelle Champions League qui allait faire la part belle aux grandes nations. Pierre François, directeur général de la Pro League, demandera à ce que le football belge soit intégré aux discussions, et Michael Verschueren sera chargé d'en discuter au niveau européen. Là encore, l'affaire fera long feu, mais l'UEFA a depuis lancé sa Conference League, bien plus intéressante pour les clubs du subtop européen. Toon Gerbrands, directeur général du PSV Eindhoven, le reconnaîtra : l'objectif était de mettre l'UEFA sous pression. La Super League n'est donc pas une initiative inédite, ni réservée aux grands d'Europe : les "petits" aussi ont tenté le coup. Avec toujours un maître mot : l'argent...

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