Entretien avec Christian Karembeu : "Didier Deschamps est prêt à relever le défi"
Ancien vainqueur de l'Euro en 2000 avec la France, Christian Karembeu porte un regard optimiste sur la nouvelle génération emmenée par Didier Deschamps.
Aujourd'hui, Christian Karembeu est directeur sportif de l'Olympiakos et investisseur à Sport Online. Mais cela ne l'empêche pas de garder un œil sur les Bleus. À quelques jours du coup d'envoi de l'Euro 2020, l'ancien champion du monde 98 place les hommes de Didier Deschamps parmi ses grands favoris pour le sacre final. Entretien avec une ancienne gloire de l'équipe de France.
Bonjour Christian, on y est finalement : l’Euro 2020 commence. Pour la première fois, le tournoi n’aura pas lieu dans un ou deux pays, mais dans plusieurs. L’idée vous plait-elle?
L'UEFA fêtait ses 20 ans en 2020. Donc l'Euro est aussi une occasion de mettre en avant l’UEFA, et de rendre visible toutes les nations qui lui sont affiliées. Il y aura des matches a Saint-Pétersbourg, à Baku, à Bilbao et à Londres, où se jouera la finale. Je pense que c’est bien d’avoir un Euro disséminé en Europe. Le football s'est mondialisé. On se doit de respecter ce nouvel aspect du football, que ça soit en Europe mais aussi à travers le monde.
Pourquoi n'y a-t-il pas de matches à Paris ?
Parce qu'il faut lancer une candidature. Puis Paris a deja organisé l'Euro 2016. Il faut laisser de la place aux autres pays aussi.
Quels souvenirs gardez-vous de l’organisation de l’Euro 2000 en Belgique et aux Pays-Bas que vous aviez remporté avec la France ?
C’est une candidature que je connais très bien. La Belgique et les Pays-Bas voulaient aussi organiser une Coupe du monde, mais ça ne s'est pas fait. L'Euro a été un succès et surtout pour nous (l’équipe de France, ndlr) qui l'avons remporté. Avec l'équipe de France 98 on avait prévu d’aller jouer un match en Belgique à l'occasion des vingt ans du mondial. Mais ça ne s'était finalement pas fait. Il y a une certaine proximité entre la Belgique et la France. Il y a pleins de joueurs belges qui sont venus jouer en France, comme Francky Vercauteren ou Eden Hazard, et vice versa. On a aussi des Francais qui viennent jouer en Belgique.
Êtes-vous encore en contact avec d'autres champions du monde 1998 ?
Oui. On a une association (France 98, ndlr). On dîne ensemble et on se réunit pour faire des activités tous les ans. On est encore très liés. On a fêté nos 10 ans et nos 20 ans ensemble. D'ailleurs, on pense à célébrer les 20 ans de l'Euro 2000 aussi.
Lorsque vous étiez joueur, vous avez remporté la Coupe du Monde et l'Euro 2000. En 2018, les Bleus sont redevenus champions du monde et ils s'apprêtent maintenant à disputer l'Euro. Est-ce que cette équipe de France pourrait faire le doublé comme la vôtre ?
On l'espère. Surtout, ils ont les qualités pour le faire. Didier Deschamps est prêt à relever le défi avec cette équipe. La France a toutes ses chances.
Parlons d'Olivier Giroud, qui a inscrit deux buts face à la Bulgarie. Certains trouvent qu'il est peut-être plus "compatible" avec le reste de l'attaque.
Ce sont des configurations de jeu différentes. De plus, les deux peuvent jouer ensemble, ils l'ont prouvé par le passé. Ce sont des professionnels de haut niveau. Giroud a montré à Chelsea que sur 20 ou 35 minutes, il peut mettre toute sa concentration et marquer dans ces moments-là : c'est la définition des grands joueurs. Il est présent quand il le faut et c'est un atout en plus pour Didier Deschamps.
Dans le premier match, j'ai trouvé Benzema très fluide dans les interactions avec Mbappé et Griezmann. C'était équilibré et efficace.
Selon vous, qui sont les favoris à part la France ?
Il y a l’Allemagne toujours, l’Espagne, l’Italie. Mais aussi la Belgique, l’Angleterre et la Croatie qui ont atteint les demi-finales de la dernière Coupe du Monde (en 2018, ndlr). Puis, on a le Portugal, le tenant du titre.
Le Portugal et Cristiano Ronaldo dont ça pourrait être le baroud d'honneur ...
C'est à Cristiano de décider si sa carrière internationale s'arrête là. Il a toujours, en tout cas, réussi à faire la différence. Je me rappelle bien de cette finale gagnée en France contre les Bleus où même blessé, il est resté sur le banc à motiver ses équipiers, qui ont finalement gagné. Qui sait, une fois retraité, il pourrait prendre place sur un banc ...
Entretien réalisé par Alessandro Schiavone
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