Gagner un titre avec un sélectionneur étranger ? C'est (quasi) impossible

Gagner un titre avec un sélectionneur étranger ? C'est (quasi) impossible
Photo: Photonews
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Roberto Martinez n'a qu'un objectif : remporter la Coupe du Monde 2018 avec la Belgique. Une vraie gageure, et pour cause : gagner une compétition majeure avec un sélectionneur "étranger", c'est presque impossible.

Certes, on pourra nous répondre (et à raison!) qu'on peut tout faire dire aux statistiques - tout et son contraire. Mais celle-ci nous a paru assez parlante : dans toute l'histoire du football, AUCUN sélectionneur ayant remporté une Coupe du Monde ne l'a fait en étant d'une nationalité différente de l'équipe qu'il entraînait (aucun sélectionneur "étranger" n'a donc remporté de Mondial).

1930 : Uruguay - Alberto Suppici (URU)

1934 - 1938 : Italie - Vittorio Pozzo (ITA)

1950 : Uruguay - Juan Lopez (URU)

1954 : Allemagne de l'Ouest - Sepp Herberger (GERM)

1958 : Brésil - Vicente Feola (BRA)

1962 : Brésil - Aymoré Moreira (BRA)

1966 : Angleterre - Alf Ramsey (ENG)

1970 : Brésil - Mario Zagallo (BRA)

1974 : Allemagne de l'Ouest - Helmut Schön (GERM)

1978 : Argentine - César Luis Menotti (ARG)

1982 : Italie - Enzo Bearzot (ITA)

1986 : Argentine - Carlos Bilardo (ARG)

1990 : Allemagne de l'Ouest - Franz Beckenbauer (GERM)

1994 : Brésil - Carlos Alberto (BRA)

1998 : France - Aimé Jacquet (FRA)

2002 : Brésil - Luis Felipe Scolari (BRA)

2006 : Italie - Marcello Lippi (ITA)

2010 : Espagne - Vicente Del Bosque (SPA)

2014 : Allemagne - Joachim Löw (GERM)

Une absence de succès "étrangers" qui s'explique par plusieurs raisons : bien sûr, la raison statistique, qui veut que les équipes nationales (européennes et sud-américaines du moins) soient très majoritairement entraînées par des "locaux". Mais aussi (et surtout?) la raison affective : un coach connu et respecté dans son pays et de ses joueurs sera plus unanimement soutenu, à même de travailler dans le calme et, peut-être, d'avoir plus de liberté et de temps pour mener son travail à bien. Les voix qui s'élèvent en Belgique contre Roberto Martinez sous prétexte qu'il nous "faut" un sélectionneur belge le prouvent...

Et pour l'Euro ? Même constat ou presque

Jetons un coup d'oeil à une autre compétition majeure : l'Euro. Le constat est dès lors presque le même : tous les championnats d'Europe ont été remportés par des équipes coachées par un sélectionneur local, à l'exception d'un seul : l'Euro 2004, gagné par la Grèce d'Otto Rehagel. Une victoire décriée à l'époque, qui prouve que l'exception est toutefois possible.

Plus régulier ailleurs

Reste évidemment le contre-exemple des autres compétitions continentales. La Copa America a été remportée à cinq reprises en 45 éditions par des coachs d'une nationalité différente que l'équipe coachée, y compris lors des deux dernières victoires du Chili en 2015 et 2016, coaché par un Argentin chaque fois.

La Coupe d'Asie des Nations n'a plus été remportée depuis 1984 et Khalil Al-Zayani (Arabie Saoudite) par un coach ne serait-ce qu'asiatique, à l'exception notable de la dernière édition (2015) remportée par... l'Australie, coachée par l'Australien Ange Postecoglou.

En Afrique, le taux très élevé d'entraîneurs étrangers a évidemment une répercussion sur les statistiques. Mais pas moins de quinze CAN sur 31 ont tout même été remportées par des coachs locaux, y compris 5 des 7 titres égyptiens et les 4 titres du Ghana !

En zone Concacaf, sept éditions de Gold Cup sur les 24 ont été remportées par des coachs étrangers, mais on notera que huit des dix victoires mexicaines ont eu lieu avec un Mexicain à la tête d'El Tri, tout comme quatre des six victoires américaines.

Enfin et presque pour le détail, sept des dix éditions de la Coupe d'Océanie de football (qu'a aujourd'hui désertée l'Australie) ont été remportées par un coach local.

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