Nice - PSG (2-1) : la victoire du sport sur l'argent

Mario Cordisco
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Nice - PSG (2-1) : la victoire du sport sur l'argent
Photo: © SC

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A l'heure où la bande de Zlatan Ibrahimovic fait un buzz incontestable en France mais également à travers le monde, le PSG s'est incliné, hier soir à Nice, dans un Stade du Ray bouillant, poussé par quelques 17.000 spectateurs. Retour sur la victoire des Aiglons face aux géants de la Capitale.

Quatre-vingt-sixième minute de jeu, le jeune Valentin Eysseric (20 ans) envoie l’OGC Nice au paradis. Ils l’ont fait. Les Aiglons triomphent du Paris Saint-Germain, sur le score de deux buts à un, dans les tous derniers instants de la partie. La joie est immense. Autant chez les joueurs que dans les gradins du vétuste Stade du Ray. Si cette victoire paraît surprenante, dans les faits, elle l’est nettement moins. Depuis un mois, environ, l’OGCN surfe sur une spirale positive et est invaincu : Nancy est passé à la trappe (2-1) en championnat, Marseille est passé tout près de la défaite dans le derby – dans son Vélodrome (2-2), Toulouse a mordu la poussière sur la Promenade des Anglais (1-0), Sochaux n’a rien montré à Bonal (0-1) et, enfin, le QSG (comprenez le Qatari St-Germain) s’est incliné sur la Côte d’Azur. Pas de doute, Nice est la révélation de ce début de saison. Surprenant ?

Au-delà du résultat d’hier soir, le Gym s’est montré très constant, depuis le début de saison. Depuis plusieurs saisons, le club est amené à jouer son maintien, dans les ultimes journées du championnat. Les entraîneurs se succédaient (Ollé-Nicolle, Roy, Marsiglia) mais, au final, le jeu proposé par les pensionnaires du Ray restait d’un exécrable niveau. Rares furent les occasions de se réjouir, après un bon match. Pourtant, tant bien que mal, les Rouge et Noir se sont sauvés, consécutivement durant trois saisons noires où la maigre consolation du club fut les deux demi-finales, en deux saisons consécutives (l’une en Coupe de France, face à Lille, l’autre en Coupe de la Ligue, la saison dernière, face à Marseille). Malgré cela, nous sentions bien qu’il résidait, dans ce groupe, une certaine envie, une « gnac » à l’image de joueurs comme Renato Civelli (ex-Marseille), Nemanja Pejcinovic (ex-Herta Berlin), Didier Digard (ex-Middlesbrough) ou encore David Ospina. Hélas, il manquait cette petite touche de folie, de magie pour enflammer un public aussi chaud que celui de l’avenue du Ray.

La saison dernière, un nouveau président débarque sur la Côte d’Azur, Jean-Pierre Rivère, qui injecte environ douze millions. Son objectif est, malgré les moyens limités du club, de miser sur l’avenir et de faire de l’OGC Nice une équipe ambitieuse, formée de jeunes joueurs, le tout en attendant l’arrivée du Grand Stade (par respect pour les Niçois, il convient de ne pas appeler le nouveau stade par son véritable nom, puisqu’il s’agit d’une attaque à l’identité nissarde), livré en juin 2013. Cet été, Claude Puel débarque. Et malgré un recrutement fait sans la moindre folie (à peine 400.000 euros investis), le Gym n’a jamais joué un football aussi chatoyant. Certains supporters n’hésitent pas à comparer cette équipe avec celle qui les a tant fait rêver, l’année de la remontée, en 2002.

Hier soir, le Gym a gagné, le Ray a vibré. Nice a oublié un passé délicat, un passé difficile. Le budget du club, quant à lui, n’est pas des plus importants. Il n’est en rien comparable à celui d’un PSG ou même d’un autre club de l’élite française. Pourtant, cette équipe de Nice-là a du talent. Ses jeunes formés au club (Bosetti, Maupay, Fofana…) ont un potentiel énorme, les recrues également (Eysseric, Diaz, Cvitanich, Bauthéac, Pied, Kolo, Genevois, Delle…). Hier soir, tout opposait Nice et Paris : un public populaire du côté niçois, motivé par la passion de ses couleurs, un public devenu – malheureusement – moderne du côté de Paris. Une identité niçoise retrouvée à l’OGCN (joueurs, staff, public, direction) et de l’autre, la seule touche parisienne du PSG reste son nom… Alors c’est bien beau de compter le budget le plus important de France, de composer un effectif bourré de talent. Encore faut-il laisser la place au football, au vrai. Bravo à Nice. Au Stade du Ray, le sport l’a emporté sur l’argent.

OGC Nice : Ospina – Genevois, Civelli, Pejcinovic, Kolo –  Digard, Traoré, Bauthéac, Eysseric, Pied (72e Abriel) – Cvitanich (87e Maupay).

Paris SG : Douchez – Jallet (69e Van der Wiel), Alex, Thiago Silva, Armand (69e Pastore) – Chantôme (80e Hoarau), Matuidi, Maxwell – Ménez, Lavezzi, Ibrahimovic.

Buts : 76e Bauthéac (1-0), 82e Ibrahimovic (1-1), 86e Eysseric (2-1).

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