Interview Thierry Luthers aurait misé sur Gerets

Wf : Un petit mot sur le récent limogeage de René Vandereycken ?

Le limogeage de René Vandereycken était devenu inévitable après la double défaite face à la Bosnie. On lui encore donné pas mal (trop ?) de crédit après la campagne ratée pour l’Euro 2008. Réélu de justesse pour un deuxième mandat, il devait améliorer sa communication tout en étant jugé sur les résultats. C’est un fiasco sur les deux plans. Les observateurs n’ont jamais très bien compris ses choix tactiques et on se demande même si les joueurs le suivaient tactiquement à force de changer de place sur l’échiquier. Même si devant les micros, aucun joueur n’a publiquement désavoué le coach. Bref, enfermé dans ses certitudes et dans sa mauvaise foi, le Limbourgeois n’était vraiment pas l’homme de la situation. Ajoutons qu’il s’est toujours complu dans ce rôle d’incompris pris en grippe par la presse et l’opinion publique.

 Wf : Qui serait le plus apte à lui succéder ?

 Le plus apte pour le remplacer est évidemment Eric Gerets. C’est un entraîneur charismatique à succès qui connaît bien le football belge et surtout la mentalité qu’il devrait avoir. Il n’a pas son pareil pour sublimer ses troupes. Sa carte de visite est impressionnante et il possède le profil parfait : enthousiaste, dynamique, compétent, parfait bilingue et aussi populaire au nord qu’au sud du pays. Mais il est impayable et poursuivra son œuvre à l’OM. Mais la Fédé se devait de le contacter, histoire de ne pas avoir de regrets par la suite…
Jean-François de Sart est le second choix idéal. Calme, intelligent, fin connaisseur du football, il a accumulé les bons résultats avec les Espoirs. Mais la presse flamande et certains dirigeants flamands de la Fédé n’en veulent pas. Il est victime d’un procès d’intention sous prétexte qu’il n’a jamais entraîné un club auparavant…Dès lors, je pense que l’Union Belge va se tourner vers l’étranger et pourquoi pas quelqu’un de la trempe de Trond Sollied, excellent entraîneur et par ailleurs intéressé par le job…

 Wf : Quelle était votre relation personnelle avec lui ?

La relation VDE/RTBF était devenue quasi inexistante au fil des mois. Sans raison officielle, René s’est mis en tête de ne plus répondre qu’aux médias partenaires (VRT et RTL) sans aucune remarque de la part de sa hiérarchie à la Fédé . Incompréhensible. En outre, en conférence de presse, il répondait toujours beaucoup plus longuement en flamand qu’en français. Sans compter sa traditionnelle mauvaise foi quasi chronique. Voilà comment VDE est devenu absent des ondes de la RTBF…

Wf : Vous avez près de 30 ans de carrière. Que retenez-vous de votre parcours ?

30 ans de carrière et deux vies professionnelles : le divertissement tout d’abord (émissions TV de jeux et de variétés) puis le sport (TV et radio). Que de souvenirs. Avec en point d’orgue la médaille d’or de Tia Hellebaut aux Jeux de Pékin. Malgré la chaleur, j’en avais la chair de poule. Commenter la finale de la Coupe du Monde 2006 à Berlin, c’était pas mal non plus. Le souvenir le plus cocasse : Arménie-Belgique à  Erevan avec mon comparse Manuel Jous. La liaison technique était impossible et nous avons commenté tout le match debout sur une chaise en se passant le cornet de téléphone !!!

Wf : Y a-t-il des différences entre le commentaire d'un événement sportif à la radio ou à la télévision ?

Commenter un match de foot à la radio demeure un exercice très spécifique. Il faut souvent rappeler le score mais surtout que l’auditeur sache à tout moment dans quelle partie du terrain le jeu se déroule. Etre le plus descriptif possible et faire passer de l’émotion. Un direct foot c’est de l’info bien sûr mais la part émotionnelle (voir chauvine à l’échelon international) est importante aussi. Et il ne faut jamais laisser le moindre blanc à l’antenne…

 Wf : Etiez-vous prédestiné à une carrière dans le commentaire sportif ?

 Tout petit déjà, je rêvais d’être journaliste sportif. Je commentais des matchs dans mon lit et ma maman était contente car elle pensait que je récitais mes prières !!! J’ai eu la chance de connaître l’info sportive sous toutes ses formes : presse écrite (collaborateur 15 ans à la DH—les Sports), Tv et maintenant radio.

Wf : Quels conseils pourriez-vous donner à un jeune voulant débuter ?

Un conseil ? Foncez, osez, saisissez les opportunités quand elles se présentent !!! Mais surtout intéressez vous à tous les sports. Lisez la presse tous les jours, faites des fiches de documentation. Et sachez que le sport ce n’est pas que relater des phases de jeu ou déclamer  sur antenne un journal des Sports. Il faut s’intéresser à un grand nombre de dossiers pour les maîtriser le mieux possible : dopage, droits TV, olympisme, matchs truqués, tous les aspects sociologiques et financiers du sport finalement.

Wf : Si je vous dis Johnny Halliday, Micro Défi ?

Micro-Défi, c’est le premier jeu télévisé que j’ai présenté. Un jeu basé sur la micro-informatique. 1100 émissions quotidiennes entre 1981 et 1986. Un beau souvenir. Et Johnny ? C’est mon idole ! Le 29 mai, je serai au Stade de France pour l’applaudir. Ce ne sera que la 31ème fois que j’irai le voir sur scène.