Edito Anderlecht prend un risque : David Hubert avait convaincu presque tout le monde
Photo: © photonews
Le RSC Anderlecht aurait donc décidé de ne pas continuer avec David Hubert. Une décision qui ne sera jugée qu'à l'aune de la réussite du futur T1...
Si vous nous aviez dit, au moment de la nomination de David Hubert comme entraîneur intérimaire, que nous aurions été surpris quand, trois semaines plus tard, le Sporting d'Anderlecht allait décider de ne pas le confirmer jusqu'en fin de saison, nous n'y aurions pas cru. Selon nous, les chances de voir Hubert rester aux commandes au-delà de son intérim surprise étaient d'environ 0%.
Et pourtant, nous y voilà. Ce matin, plusieurs sources fiables assurent que le coach ad interim du RSCA ne continuera pas dans ce rôle, et nous sommes surpris. Pour plusieurs raisons.
David Hubert avait fait le job, et mieux encore
D'abord, bien sûr, les résultats : un peu comme Nicolas Frutos à l'époque, David Hubert a plus que bien rempli sa tâche. En Europe, les 6 points pris vont déjà mettre le futur coach sur du velours, puisqu'il ne manque globalement plus qu'une victoire pour assurer le top 24. La victoire à la Real Sociedad, surtout, fera longtemps office de match référence.
En championnat, c'était un peu plus irrégulier, mais David Hubert n'a globalement pas à se reprocher de vraie contre-performance, et ce malgré un calendrier compliqué. Et surtout, c'est là que le second point entre en jeu : le RSCA a paru plus consistant sur le terrain.
En quelques semaines, Hubert a redonné un cap à une équipe qui n'avait absolument aucune idée de jeu sous Brian Riemer. Les joueurs, et c'est le troisième point qui plaidait en faveur d'une confirmation de l'intérimaire, le répétaient d'ailleurs à l'envi. Kasper Dolberg, notamment, qui n'est ni le plus bavard ni à soupçonner de mener une fronde anti-Riemer, a déjà dit à plusieurs reprises qu'il se sentait mieux dans le schéma de David Hubert. Plus de combinaisons et de jeu au sol, plus d'infiltrations de la seconde ligne de la part des milieux de terrain, moins de centres et longs ballons en pure perte.
David Hubert amenait de la sobriété, de l'humilité et de la classeDavid Hubert semblait qui plus est taillé pour le rôle. Dans un club qui s'est mis tout seul sous pression en adoptant le prétentieux slogan "Noblesse Oblige" (probablement la pire idée marketing possible dans le contexte actuel), l'ancien milieu de terrain bosseur du Racing Genk amène justement beaucoup de sobriété, d'humilité et une classe fort anderlechtoise, dans les deux langues nationales s'il-vous-plaît. Ce n'est pas une pierre dans le jardin de Brian Riemer, l'un des hommes les plus sympathiques que l'on ait croisé dans ce métier, mais Hubert, pour quelqu'un qui n'avait jamais exercé ces fonctions, a déjà la taille du costume.
Enfin, Hubert aurait aussi tout bonnement pu profiter des circonstances, à savoir du fait que sauf surprise, ce n'est pas un entraîneur de calibre international qui débarquera au Lotto Park. Mark Van Bommel ne semble pas une option crédible ; Kjetil Knutsen a toujours été un rêve éveillé. Le candidat n°1 selon certaines sources, ce serait Vladimir Ivic, un entraîneur fort peu connu chez nous dont la dernière expérience date de mars 2024 à Krasnodar. Le public accepterait-il sans broncher l'arrivée d'un relatif inconnu pour succéder à Brian Riemer, qui n'avait pas un CV flatteur non plus ?
Mais alors, pourquoi décider de se séparer de David Hubert ? Bien sûr, il n'est pas à exclure que les bons résultats soient en partie à mettre au crédit de l'enthousiasme amené par le changement d'entraîneur, de dynamique, par le fait que certains sentent qu'ils doivent désormais se montrer et en faire plus pour ne pas perdre les privilèges qu'ils pouvaient avoir sous Riemer. David Hubert n'a rien amené d'absolument révolutionnaire à Anderlecht et il serait le premier à le reconnaître : il a juste ramené des bases que tout club du top se devait de posséder.
Pour peu qu'il reste adjoint du futur entraîneur, Hubert pourrait également faciliter l'acclimatation de ce dernier, conserver le lien avec les joueurs et le travail mis en place durant sa période d'intérim. Et être prêt à venir à la rescousse si les choses se passaient mal, cette fois pour finir la saison. Une prise de risque minimale, tout bien considéré. Mais Anderlecht doit surtout éviter un scénario : celui du FC Bruges, qui avait multiplié les décisions douteuses et perdu un temps fou avec Scott Parker, puis Ronny Deila avant de finalement... se rabattre sur Nicky Hayen avec succès. David Hubert gardera certainement dans un coin de la tête les Playoffs 2024 de ce dernier, prêt à sauter sur l'occasion...
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