Interview Domenico Tedesco vu de Russie : "L'un des plus grands coachs récents au Spartak"
Si le travail de Domenico Tedesco en Allemagne est connu, son passage en Russie a également marqué les esprits. Le nouveau sélectionneur des Diables Rouges était très apprécié au Spartak Moscou.
Dans les circonstances actuelles, il pourrait être délicat d'obtenir des analyses en provenance de Russie pour évoquer le passage de Domenico Tedesco, futur sélectionneur des Diables Rouges, à la tête du Spartak Moscou de 2019 à 2021. Il serait pourtant dommage de ne pas revenir sur cette période, la seule à l'étranger jusqu'à présent pour le Germano-Italien et qui s'est avérée très réussie. Walfoot s'est donc entretenu avec deux journalistes russes, qui nous ont donné leurs impressions, assez positives, concernant le nouveau sélectionneur fédéral belge.
Un coach très apprécié du public et de ses joueurs
Denis Nikolaev, de Sport24, ne cachait pas sa surprise à l'idée que la Belgique nomme Tedesco sélectionneur. Mais il est assez enthousiaste concernant le travail effectué par le natif de Rossano à son arrivée : "Dès qu'il a signé au Spartak, Tedesco a passé la nuit au centre d'entraînement, afin de s'imprégner au mieux des mécanismes du club. De manière générale, c'est un véritable acharné de travail", nous explique-t-il. Une attitude qui lui a permis de devenir quelqu'un de très apprécié en Russie. "C'est vrai. Tedesco est vite devenu un chouchou du public, et il a très vite créé une connexion avec les joueurs. Ils l'appréciaient beaucoup. Six mois après avoir quitté la Russie, il est même revenu pour les saluer sur la pelouse après leur victoire contre le Napoli !".
Les résultats de Domenico Tedesco seront spectaculaires, après une première saison dite "de gestion de crise" par les analystes russes (il a stabilisé le Spartak à la 7e place après l'avoir récupéré en très mauvais état). "L'année suivante, il finira 2e avec le Spartak. Sa formation fétiche, c'était le 3-4-3 avec des ailiers très rapides. Mais il s'est signalé par sa flexibilité : Tedesco adore changer les postes de ses joueurs, certains latéraux ont joué plus axial, certains médians ont joué sur l'aile", analyse pour nous le journaliste Vlad Sigovatov. "Domenico Tedesco aime aussi pouvoir compter sur des défenseurs centraux avec une bonne qualité de passe".
Un jeu de contre avant tout ?
Si le jeu du Spartak Moscou était un peu plus basé sur la possession que lorsque Tedesco a dirigé Schalke 04 et Leipzig, sa principale force reste le pressing et le jeu en contre. "Le Spartak de Tedesco se projetait très bien en contre, il suffisait de quelques passes et il était devant. Malheureusement, son jeu en attaques placées était nettement inférieur, c'est son principal désavantage", estime Sigovatov. "Mais il lit très bien le jeu et est capable de s'adapter en cours de rencontre".
Une chose est sûre, les résultats seront là. Alors que le Zenit Saint-Pétersbourg domine le football russe de manière outrancière depuis 2019 (4 titres d'affilée), finir deuxième était déjà une belle performance. "Domenico Tedesco est arrivé plus près qu'aucun autre coach de détrôner le Zenit de Sergey Semak. Il est l'un des plus grands coachs du Spartak ces 6 dernières années", assure Denis Nikolaev. "C'est un excellent motivateur, et quelqu'un de 100% professionnel. Il se donne à fond pour la cause et est quelqu'un de très intègre, très honnête. En Russie, il était très apprécié pour cela", ajoute Vlad Sigovatov.
Il a pu se lire dans les médias belges que Domenico Tedesco parlait le russe, mais cela semble un peu exagéré. "Oui, il a pris des leçons de russe à son arrivée. Ca n'a pas été le cas de beaucoup d'entraîneurs étrangers venus en Russie. Il plaçait quelques mots de russe en conférence de presse, par-ci par-là". ", déclare Nikolaev. "Tedesco a pris des cours de russe, mais le parlait peu souvent", confirme Sigovatov. Rien d'illogique pour une langue si difficile, qui nécessite énormément de travail pour être maîtrisée. Le simple fait que Domenico Tedesco, qui parle au moins 5 langues (allemand, italien, anglais, français, espagnol) à un niveau situé entre le fluide et le conversationnel, prenne la peine d'apprendre une langue si compliquée une fois nominé au Spartak Moscou, en dit long sur son implication. Roberto Martinez, pourtant dévoué corps et âme au projet de l'Union Belge pendant 6 ans, n'a jamais parlé français ou néerlandais en conférence de presse...
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