Interview Le parcours à part de Ben Kifoumbi (ex-Lierse) : "J'ai décidé de prendre des risques"
Une carrière suit parfois un cours imprévisible. Ben Kifoumbi, Bruxellois passé par les équipes d'âges du Lierse, a opté pour les divisions inférieures chypriote et slovaque pour percer.
Ben Kifoumbi (24 ans) a fait ses premiers pas dans le football à Bruxelles et dans ses environs : Black Star, puis Brussels où il passe des séries régionales aux nationales. "J'ai été sollicité par plusieurs clubs et j'ai opté pour le Lierse, où j'ai fait les équipes d'âge des U17 aux Espoirs", nous explique-t-il. "J'y ai fait une bonne saison, en marquant beaucoup de goals. Un été, en préparation, j'ai pu disputer un match amical et marquer avec l'équipe A, et enfin faire mes premiers pas avec le Lierse. C'était à Sclessin", se rappelle Kifoumbi.
Alors qu'il pointe donc le bout de son nez en équipe première, le Lierse fait faillite. "J'ai dû quitter le club, et j'opte alors...pour Lokeren. Là aussi, il y avait de gros problèmes, c'était sportivement instable, il y a eu un changement de directeur sportif à mon arrivée. Je fais la saison en Espoirs, puis le club est racheté et le directeur sportif suivant ne me conserve pas". Comble de la malchance : le Covid frappe alors que Ben Kifoumbi est sans club. "On peut dire que je n'ai pas eu de chance, oui. Au Lierse, avant la faillite, je me voyais enfin percer comme certains de mes camarades avant moi. Ca aurait pu être mon tour".
Pro ailleurs plutôt qu'amateur en Belgique
Comme de nombreux footballeurs, Ben perd de longs mois à cause du coronavirus. "J'aurais pu signer en D1 Amateurs, au RWDM, mais le Covid a tout compliqué. Je reste sans club quasiment un an avant de rejoindre Jette l'année passée, en D2 Amateurs (actuellement D2 ACFF, nda)". Mais le niveau amateur belge ne lui convient pas, ou plutôt ses normes. "Dès mon plus jeune âge, je n'avais connu que le foot pro, en jeunes certes, mais c'était déjà pro. Le football amateur n'était pas adapté à mon rythme. J'ai donc reçu une offre en janvier...en D3 chypriote".
Kifoumbi signe alors au THOI Lakatamias, club totalement inconnu chez nous. "Bien sûr qu'il y a la peur de l'inconnu, le risque de s'enterrer. Mais il faut prendre des risques. J'ai cru en moi, je crois toujours en moi. La D3 chypriote comporte des clubs pros, celui-là en fait partie, ils descendaient de D2", nous explique l'ancien du Lierse. "Je savais aussi que ce serait une expérience bénéfique pour la suite car je partais seul, j'ai dû apprendre à me débrouiller, bosser mon anglais". Après cette bonne expérience, Ben Kifoumbi gravit un autre échelon direction...la D2 slovaque.
"C'est clair que c'est un drôle de parcours. Le club m'a contacté, j'ai été sur place et je n'ai pas hésité. C'est bien plus pro, c'est retransmis à la télévision, les stades sont plus grands et plus remplis. Niveau foot, c'est meilleur", assure-t-il. Il signe donc à Dolny Kubin. "Quand j'ai pensé à la Slovaquie, j'ai évidemment eu l'AS Trencin en tête, je sais qu'ils ont envoyé des joueurs en Belgique. Je sais donc que si je travaille dur ici, un club de D1 pourrait s'intéresser à moi...étape par étape, je progresse. Le but est de finir la saison ici, puis nous verrons. Que ce soit en Belgique ou ailleurs, j'aimerais évoluer un cran plus haut et je crois en mes possibilités".
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