Interview "La fête pendant cinq ou six jours": Czernia raconte la dernière finale de Coupe de l'Antwerp
Photo: © photonews
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Plongée dans les souvenirs d'Alex Czerniatynski, qui était sur le terrain, et qui avait d'ailleurs trouvé le chemin des filets, lors de la dernière finale de Coupe de Belgique disputée, et remportée par l'Antwerp, en 1992, contre Malines, à Bruges.
C’était il y a 28 ans, et, déjà à l’époque, les Anversois avaient mis fin à une longue période de disette, puisqu’ils attendaient une finale en Coupe de Belgique depuis la défaite contre le Sporting d'Anderlecht en 1975. Le 7 juin 1992, le Great Old se présente d'ailleurs sur la pointe des pieds sur la pelouse du Jan Breydelstadion.
Car le favori de cette finale, c'est le Kavé: "C’est un super souvenir. Parce qu’on allait à Bruges pour défier le grand Malines et on n’était pas favoris du tout, mais on l’a fait, on est allé au bout de notre rêve", insiste d'ailleurs Alex Czerniatynski. "À l’époque, l’Antwerp était un bon, mais pas un grand club, au contraire de Malines, qui avait été champion de Belgique et remporté une Coupe d’Europe quelques années auparavant", ajoute-t-il.
"Un match très stressant" de bout en bout
Et pourtant, sous la conduite de Walter Meeuws, les Anversois avaient poussé le Kavé dans ses derniers retranchements. Il a d’ailleurs fallu un but tardif de Zlatko Arambasic, à quelques minutes du coup de sifflet final, pour permettre à Malines de jouer les prolongations... "Ça avait été un match très stressant", souffle Czernia, qui avait marqué la rencontre de son empreinte. "J’avais égalisé en toute fin de prolongations et ça nous a permis d'aller aux tirs au but."
Durant les prolongations, Czernia avait en effet attendu la 117e minute pour répondre au but de René Eykelcamp et imposer aux deux équipes une séance de tirs au but qui allait rendre cette finale, déjà particulièrement épicée, encore plus mémorable. "Interminable", sourit le Carolo, qui ne faisait pas partie des tireurs désignés, mais qui avait quand même dû s’exécuter. "Il y avait eu une vingtaine de penaltys, je pense. Mon épouse n’avait même pas voulu regarder la fin, tellement c’était stressant", se souvient-il.
"Moi, d’ailleurs je n’étais pas du tout prêt à tirer et quand Walter Meeuws m’a appelé et m’a dit: 'C’est à ton tour’, je lui ai répondu : ‘Coach je ne suis pas prêt’, mais il a quand mêmem fallu que j'y aille."
Czernia n’a pas le choix et, malgré la présence dans les buts d’une vieille connaissance, il ne s’est pas loupé. "C’était Michel Preud’homme en face et on se connaissait par cœur. Et plus j’avançais vers son rectangle, plus je me demandais comment j’allais pouvoir tirer. Et finalement, je crois que c’était un des plus beaux penaltys de ma carrière, parfaitement placé dans l’angle et imparable pour Michel."
Quelques minutes plus tard, Ratko Svilar libérait le Great Old en inscrivant son tir au but, avant de détourner la dernière tentative malinoise. "C’était un sentiment indescriptible, on a fait la fête pendant cinq ou six jours, c’était vraiment exceptionnel", raconte Alex Czerniatynski.
Une deuxième Coupe, suivie d'une finale européenne
À titre personnel aussi, pour l'attaquant qui garde une belle place pour cette finale dans sa collection, pourtant bien garnie, de souvenirs. "Oui, c’était très spécial pour moi. À l'âge que j'avais, je savais que des finales je n’en jouerais plus beaucoup. Je me souviens avoir promis à ma sœur et à ma mère de la gagner. Ça me tenait vraiment à cœur et le faire avec ce magnifique club, pour ces magnifiques supporters, c’était vraiment génial."
L’Antwerp ne s’était d’ailleurs pas contenté de son sacre, le deuxième de son histoire en Coupe de Belgique: un an plus tard, Czernia et ses partenaires foulaient la pelouse de Wembley, en finale de Coupe des Coupes. "Un autre magnifique souvenir, même si, cette finale-là, on ne l’avait pas gagnée", sourit l’ancien buteur du Matricule 1 en guise de conclusion.
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