Choisir les Diables Rouges, la voix de la raison?
Photo: © photonews
Edmilson Junior pourrait prochainement être sélectionnable par Marc Wilmots. A priori, c'est là une très bonne nouvelle. Mais les joueurs souhaitant rejoindre les Diables à l'avenir doivent y réfléchir attentivement.
Notre équipe nationale est passée par plusieurs phases. Celle où tout le monde la fuyait ("Quand on était jeunes l'équipe nationale n'était pas forcément populaire", rigolait Jordan Lukaku lors du dernier rassemblement des Diables), et où voir un grand talent binational rejoindre ses rangs était un événement. On se rappelle encore du choix de Nacer Chadli de jouer pour la Belgique: une surprise à l'époque. Mehdi Carcela, courtisé par l'Union Belge, a fini par choisir le Maroc; une sérieuse perte, pensait-on à l'époque. Aujourd'hui, il ne serait probablement pas repris.
Ensuite, la phase, pas encore tout à fait finie, dans laquelle plusieurs grands talents ont fini par opter pour la Belgique. Zakkaria Bakkali, Adnan Januzaj, ou même Luis Pedro Cavanda tout récemment. Tous trois sont à présent - et pour de bon - des Diables Rouges.
Et si bientôt venait la phase où choisir la Belgique sera une option particulièrement ambitieuse?
Bientôt un choix risqué?
En analysant un cas concret, celui d'Edmilson Junior, certaines questions nous viennent à l'esprit. Soyons clairs: le propos de cet article n'est absolument pas de sonder le coeur du joueur. Qu'il joue pour la Belgique, lui qui est Liégeois jusqu'au bout des ongles, ne se discuterait pas - tout comme le voir jouer pour le Brésil n'aurait rien d'un scandale non plus. Le choix du coeur lui appartient, nous ne pouvons, de l'extérieur, que commenter le sportif.
Reste que de ce point de vue, le choix de défendre les couleurs belges ne doit pas se faire à la légère. Nous ne parlons plus, aujourd'hui, d'une équipe en construction, où des places sont à distribuer, mais d'un noyau incroyablement solide et dense où, en dehors de certains cadres, chaque joueur doit se battre pour sa place. Rien que sur les ailes, des Bakkali, Ferreira-Carrasco, Mirallas ou Januzaj ne sont absolument pas sûrs de voir l'Euro. Et quelques uns d'entre eux ne sont pas plus âgés qu'Edmilson...
Paul-José Mpoku, de son côté, a visiblement bien compris ce souci. Il a été le premier grand espoir belge depuis Carcela à décliner officiellement toute future sélection chez les Diables pour choisir la République Démocratique du Congo. Où l'horizon semble moins bouché.
Nous analysions récemment le choix d'Adnan Januzaj, en soulignant que si le joueur du Borussia avait choisi l'Albanie, la Croatie ou la Turquie, il serait probablement assuré d'une présence à l'Euro - et peut-être comme titulaire.
Revenons à Edmilson. Le joueur a de l'or dans les pieds, et peut clairement aller loin dans les années à venir. Il ne risque d'ailleurs pas d'être appelé tout de suite par Marc Wilmots en cas de disponibilité. Mais de l'autre côté, le Brésil semble dans le même état que la Belgique il y a quelques années: en construction. La possibilité d'être partie prenante de cette reconstruction pourrait être plus intéressante que celle d'être un simple ailier de plus dans un noyau surchargé...
Le même dilemme risque fort d'attendre, dans les années à venir, de nombreux jeunes talents. Le conseil sera le même: attendre le bon moment pour choisir. Au risque de regretter son choix...
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