(Exclusif) Jelle Coen relève la tête avec les jeunes d'Anderlecht : "La collaboration est plus facile avec David Hubert"

(Exclusif) Jelle Coen relève la tête avec les jeunes d'Anderlecht : "La collaboration est plus facile avec David Hubert"
Photo: © photonews

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La sonnette d'alarme avait résonné à Anderlecht : l'équipe U23 était bonne dernière en D1B avec un point en 7 matchs. Mais après un 12/18, les choses ont bien changé : le moment idéal pour un entretien avec Jelle Coen.

Jelle, je peux imaginer que tu es bien plus apaisé maintenant  qu'après les 7 premières journées de championnat. Tu n'as jamais paniqué ? 

"La seule fois où j'ai vraiment paniqué, c'était après ce premier match contre Deinze (défaite 1-4). Ce jour-là, nous n'avions vraiment rien montré, à la maison. J'avais peu de points de repère. Mais bien sûr, beaucoup de joueurs avaient passé la préparation avec l'équipe A, je n'avais pas encore pu me faire une idée claire du noyau.

"Au Patro Eisden, c'était déjà mieux. Il faut aussi prendre en compte le fait que notre début de saison n'était pas évident. La Louvière est dans le top 3, comme le Patro. Deinze serait bien sûr plus haut au classement  sans leurs problèmes. À Liège, nous étions la meilleure équipe et il n'y avait donc pas vraiment lieu de paniquer... On pouvait se sentir grandir. Et depuis le RWDM, la mayonnaise a vraiment pris.

Est-ce que cela a coïncidé avec le départ des Danois ? Riemer et Fredberg étaient tout de même fort focalisés sur l'équipe A...

"Oh, je ne veux rien dire de mal sur Brian, car il était tout de même impliqué dans les Espoirs. Mais oui, j'ai longtemps partagé le même bureau que David (Hubert) et la collaboration est donc plus facile car nous nous connaissions déjà bien. Aujourd'hui, les choses se passent au mieux dans la collaboration entre l'équipe A et les U23. Les résultats sont la confirmation de ce en quoi nous avons toujours cru".

Je remarque tout de même que la tactique a changé. Tu joues désormais à trois derrière. Tu "devais" jouer en 4-3-3 sous Fredberg... 

"Après ce premier match à Deinze, nous avons analysé les choses avec le staff. Dans notre rectangle, nous avions beaucoup de mal avec les centres adverses. Il fallait trouver une solution en tenant compte des profils à notre disposition. Contre le RWDM, nous sommes passés à trois derrière, et ça a immédiatement fonctionné".

À ce poste, tu te retrouves peut-être parfois avec un double sentiment : c'est compréhensible que tes meilleurs joueurs partent en équipe A, mais tu te dis certainement aussi que tu en as besoin...

(rires) Non, si tu commences à te plaindre à chaque fois que tu dois laisser partir un joueur en équipe A, tu ne dors plus jamais. Le fait est que je suis l'entraîneur d'une équipe Espoirs, et David est quelqu'un qui donne sa chance aux jeunes. Tristan, par exemple : je suis juste content pour lui. À un moment donné, tu pouvais voir que son parcours chez les Espoirs touchait à sa fin. J'ai aussi cette sensation avec Angulo. Je suis content chaque fois qu'il est là, mais il faut aussi avoir d'autres options. Quand j'ai vu que Edozie était out OHL, j'ai su qu'il allait falloir trouver une autre solution. Robberechts l'a très bien fait. Si je devais en perdre le sommeil à chaque fois...

Futures Rwdm
Walfoot

Tu joues également avec de nombreux très jeunes joueurs. Comment compenser leur manque de puissance par rapport à d'autres équipes ? 

"En mettant en place une bonne organisation, un plan de jeu très clair, en voulant avoir le ballon. Notre pressing doit être assez haut, il faut jouer des ballons dans le dos de l'adversaire car nous sommes souvent plus rapide que l'adversaire, avoir une circulation de balle rapide aussi... On remarque aussi qu'en fin de match, nous sommes toujours plus frais. Il faut des courses, de la vitesse sur les flancs... et ne pas rentrer dans le jeu de l'adversaire".

Quelle était le plus grand défi cette saison ? 

"Gérer les centres adverses, et la gestion des longs ballons. Les équipes avec de l'expérience ont un jeu plus opportuniste, ils cassent les lignes. Les jeunes n'y sont pas habitués en équipes de jeunes, où tout le monde essaie de construire de l'arrière. J'essaie de leur apprendre à fermer les lignes de passe, et ne pas toujours attaquer à 100% de manière naïve. Quand ils intègrent ça, les progrès sont très rapides. Mais il ne faut pas trop se découvrir, car il y a beaucoup de talent en D1B, je trouve".

Est-ce que ce n'est pas parfois difficile de faire en sorte que ces "gamins" gardent les pieds sur terre après qu'ils ont été appelés en équipe A quelques fois ? 

"Absolument (rires) ! Mais c'était déjà mon défi l'année passée avec le Jong Genk. Il faut une bonne connexion avec l'entraîneur de l'équipe A pour y parvenir. Wouter Vrancken, Steven Defour et David Hubert savent y faire. Le plus important est que les jeunes reçoivent leur chance quand ils le méritent. Cela signifie qu'ils se seront rendus importants avec les Futures, évidemment. Mais même quand tu as du talent, tu ne peux pas brûler d'étapes. 

Il faut un peu parler leur langue pour que ça colle avec ces jeunes joueurs

Et de quoi tires-tu le plus de fierté ? 

"De voir Ngal'ayel Mukau briller avec Lille en Champions League après avoir travaillé avec lui durant 4-5 ans à Malines. Bangoura qui marque avec Genk, puis m'envoie un message de remerciements. Kamiel Van De Perre faire ses débuts à l'Union. Tristan Degreef briller avec Anderlecht, Nunzio Engwanda faire ses débuts à 16 ans... Pour moi, le plus beau, c'est ça, rendre meilleurs les jeunes talents, et les faire s'épanouir dans une si jeune équipe. 

Est-ce que tu es aussi, quelque part, un peu un éducateur en étant coach d'une équipe de jeunes ? 

(sourire) Chaque coach en Belgique est un peu un éducateur, non ? Toutes les équipes sont très jeunes dans nos championnnats, et tout le monde a un rôle pédagogique important. Il faut constamment avoir une bonne influence sur eux. Et avec les plus jeunes joueurs, ça veut aussi dire être capable de parler leur langue. Ca aide aussi que j'ai deux belles-filles qui sont également ados (rires). 

Tu peux nous donner des exemples concrets de ce qu'il faut faire pour parler "leur langue" ? (rires)

"Envoyer des vidéos dans notre groupe Whatsapp, ou essayer un peu de parler de manière un peu jeune durant les speechs. Il faut aussi utiliser des petits trucs à l'entraînement pour garder leur attention. Le plus dur est qu'il ne se mette pas à jouer ou se déconcentrer entre deux exercices, les garder attentifs. Il faut aussi rester droit et cohérent, ne pas dire une chose un jour et autre chose le jour suivant. Et quand tu fais un pas vers leur univers, ils te le rendent vraiment beaucoup". 

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